Carpe Diem disait Robin Williams dans Le Cercle des poètes disparus. Mais il n’était pas le seul à Yoler la vie : Corneille – pas le dramaturge – avait lui-même adopté sa propre philosophie sans pomper celle d’Amel Bent. Pourquoi vivre chaque jour comme le dernier ? Parce qu’il le dit, bordel.

Parce qu'on vient de loin

Non mais sans dec’ vous savez combien de fois la fin du monde nous a frôlés ? Parce que si seulement vous le saviez, je peux vous dire que vous vivriez chaque putain de jour comme le dernier.

Parce qu'on passe le temps à faire des plans pour le lendemain pendant que le beau temps passe et nous laisse vide et incertain

Alors que si tu peux cramer toute ta thune le premier du mois, au moins tu n’auras pas la mauvaises surprise de la voir dormir sur un CODEVI si tu as le malheur de tomber dans le coma. Bref, Corneille avait tout compris et c’est ça qu’il a fait – sinon, pour quelle raison aurait-il accepté de rejoindre l’aventure Forever Gentlemen avec Roch Voisine et Dany Brillant, à part pour renflouer le compte vidé rapport au fait que finalement c’était pas le dernier jour qu’il avait vécu comme le dernier ?

Parce qu'on perd trop de temps à suer et s'écorcher les mains . A quoi ça sert si on n'est pas sûr de voir demain ?

Réponse : à rien. Et c’est pas moi qui le dis, c’est Corneille. Par contre, quand on sue, c’est hyper galère de s’écorcher les mains parce que ça glisse : tous les menuisiers vous le diront.

Parce qu'on sait combien de fois la fin du monde nous a frôlés

Ouais parce que sinon, et bah on vivrait pas chaque jour comme le dernier et du coup on serait à côté de la vérité. Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, et bah hop je sors de chez moi et soudain je me cogne à ma porte. J’ai mal, je rentre chez moi prendre du Nifluril et m’en mettre sur l’épaule : imaginez qu’au lieu d’aller me mettre de la crème je sois sorti, si ça se trouve je serai mort écrasé par une voiture qui serait passée à ce moment-là, que voulez-vous que j’en sache ? J’en ai réchappé de peu.

Parce que jour après jour on voit combien tout est éphémère

Alors là je commence un peu à m’y perdre. On vit chaque jour comme le dernier donc jour qu’on vit comme le dernier après jour qu’on vit comme le dernier on voit combien tout est éphémère : bah ouais, mais en même temps si chaque jour est le dernier, c’est vrai que ça fait pas lourd en terme de temps pour construire la pyramide qu’on nous a commandée.

Parce qu'il faut vivre pendant qu'on peut encore le faire

Demandez un peu à Michael Schumacher s’il est pas d’accord.

Parce que l'air est trop lourd

On imagine aisément que cette chanson a été écrite quelque part entre le 15 août et la mi-septembre par temps d’orage. D’où aussi la sueur sur les mains écorchées, tout ça tout ça. Moi, mon secret, pour échapper à l’air lourd, c’est éventuellement de vivre chaque jour comme le dernier mais surtout et de me réfugier dans un DAB parce que c’est climatisé.

Parce que quand l'hiver perdure on se dit que la chaleur nous reviendra

Et c’est facile, comme ça. Mais par contre si l’air est trop lourd, c’est qu’on n’est pas en hiver. Je m’y connais, en hiver, j’ai maté toutes les saisons de Game of Thrones, c’est dire.

Parce qu'il faut savourer chaque instant bien avant que s'éteigne la lumière

C’est vrai que j’aime bien aussi kiffer la vibe avec mon mec au lit avant d’éteindre la lumière pour dormir. Je dirais pas non plus que je savoure chaque instant, parce qu’il y a des fois genre où la couette laisse passer un courant d’air et là c’est le drame, mais quand même je savoure, ouais, je suis d’accord avec Corneille sur ce coup-là.

PARCE QU'ON VIENT DE LOIN BORDEL

T’as pas compris encore ?

Je pense qu’il vaut mieux ne pas prendre racine.