Pour savoir si une personne est une sorcière, il suffit de procéder à une batterie de tests à faire rougir les spécialistes en sécurité nucléaire. Si les tests sont positifs, pas de doute, l’individu qui les passe est une sorcière et alors sortez les bûchers, les cordes ou l’écarteleur parce qu’on ne va pas tolérer la présence d’un pareil monstre sur le territoire. Et les tests en question étaient pour la plupart extrêmement cons.

Elle écrit à l'envers ? SORCIEEEEEEERE !

En 1594, une certaine Gwen Ferch Ellis, galloise de son état, bénéficiait d’une réputation de guérisseuse dans son patelin. Mais Gwen allait faire une énorme erreur : écrire un poème à l’envers et le laisser dans l’antichambre d’un club de la noblesse locale. Les gentlemen, forcément choqués par ce move on ne peut plus déplacé, se mirent en tête qu’il s’agissait d’un sort qui leur avait été lancé par Gwen. Jugée, elle fut reconnue coupable et pendue.

Tu te montres courageuse ? SORCIEEEEEEEEERE !

En bonne Evelyne Dhéliat du XVII° siècle, Janet Forsyth savait prédire la météo du lendemain en regardant le ciel. Rien de très magique là-dedans. En 1627, la voilà qui conseille à son marin de mec, Benjamin Garrioch, de ne pas prendre la mer le lendemain, une tempête se préparant. Comme Garrioch se fout du conseil, embarque et s’échoue, les gens du village commencent à se demander si elle n’aurait pas fait le coup exprès. Et voilà notre Janet considérée comme une sorcière et mise au ban de la société. Du moins jusqu’à ce qu’un bateau s’échoue près du village et qu’elle décide d’aller prêter main forte aux équipes de secours à bord de sa petite barque. Miracle : elle sauve plusieurs passagers. Courageux, pour une meuf… C’est ce que pensent tous les locaux qui s’empressent de la juger pour sorcellerie et de la condamner à mort. Une mort qu’elle parviendra à éviter grâce à l’aide de… Garrioch, qui n’était finalement pas mort en mer.

Porté sur l'ironie ? SORCIEEEEEEEEEEEEERE !

Salem est bien connu pour ses procès en sorcellerie. Parmi les personnes jugées, on trouve un agent de police de Salem dont le rôle était précisément de surveiller les personnes soupçonnées de sorcellerie. En 1692, doutant de la réalité des accusations de sorcellerie des détenues qu’il devait surveiller… Et jusqu’à prononcer cette phrase : « Pendez-les tous, ce sont tous des sorciers ». Ironie mordante, qui lui vaudra d’être soupçonné à son tour d’avoir été ensorcelé par les sorcières et d’être lui-même un sorcier. On le juge et puis on le pend.

Folle à chats ? SORCIEEEEEEEEEEEEEEERE !

Si une femme possédait plusieurs animaux ou si elle semblait avoir un penchant affectif pour les animaux, elle avait toutes les chances d’être une sorcière. Dans les croyances européennes, les sorcières s’entouraient d’animaux comme autant de démons familiers dont elles se servaient pour faire leurs potions et jeter leurs sorts. Autant dire que ces croyances allaient loin : si une supposée sorcière détenue en cellule se faisait visiter par des mouches de passage, on considérait qu’il s’agissait d’un signe, les insectes agissant comme des messagers occultes des forces noires qui la guidaient.

Tu saignes pas quand on te pique ? SORCIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEERE !

Les grains de beauté, les taches de naissance, toute forme de différenciation corporelle pouvait être exploitée par les chasseurs de sorcières pour étayer leur thèse absurde et mener de femmes et des hommes soupçonnés d’être détenteurs d’un art occulte à la potence. Dès lors, pendant les procès de Salem, il était courant de piquer le corps des accusés avec un couteau pour voir si le sang coulait de leur corps. S’il ne coulait pas, c’était le gibet direct. Mais les juges usaient bien souvent de lames rétractables pour ne pas avoir à subir une preuve contraire à leur thèse.

Trop lourde ou pas assez ? SORCIEEEEEEEEEEEEEEERE !

Une bonne manière de savoir si une femme était une sorcière était d’utiliser une balance pour la peser. Mais l’idée n’était pas de la peser vraiment, non ; l’idée était plus justement de mettre un paquet de bibles d’un côté de la balance et de faire monter l’accusée de l’autre au petit bonheur la chance. Si les deux pans de la balance s’équilibraient, la femme était lavée de tout soupçon. Dans le cas contraire, c’est-à-dire quasiment tout le temps dans la mesure où il faudrait avoir une chance extraordinaire pour peser autant tout pile que des bibles jetées là au hasard, c’était une sorcière. Et alors bûcher ou corde.

Tu es roux ? SORCIEEEEEEERE !!

Depuis l’Egypte antique, les roux s’en prennent plein la gueule. Chez les mecs qui marchaient de profil, la haine des roux émanait de la mythologie. En effet, le dieu Seth, frère et assassin impie du dieu Osiris, était roux. La même figure apparaît dans la Bible, cette fois-ci sous le nom d’Esaü. Et je vous le donne dans le 1000 : que rappelait la rousseur de sa chevelure et de ses poils ? Les flammes du diable, les mecs. Sans compter que Judas, selon la tradition populaire, était lui aussi du genre rouquin, si vous voyez ce que je veux dire. Par la suite, la rousseur a été un motif d’accusation, notamment parce que les roux ont une chance plus élevée d’avoir des taches de rousseur, ce qui nous renvoie à l’idée que les sorcières présentaient des différences corporelles avec leurs congénères. Bref, vous aviez une assez bonne chance de terminer sur le bûcher si votre taux de phéomélanine était un peu trop élevé.

Trop d'enfants ? SORCIIIEEEEEEEEEEEEEERE !!!!

Au XVII° siècle, avoir plein d’enfants était fatalement signe d’une bonne grosse fertilité (comme aujourd’hui), mais cette fertilité, alors, ne paraissait pas naturelle. Comment faisiez-vous pour enchaîner les grossesses sans que les gosses meurent et sans que vous ne mouriez en couches ? Probablement grâce à la sorcellerie, pardi. Sans compter que le sexe non stop, ce n’était pas très bien vu. Mais attention, l’inverse aussi était vrai : un seul enfant et les problèmes d’infertilité dont on pouvait vous soupçonner pouvaient être révélateurs d’un pacte passé avec le diable. Compliquée, cette affaire.

Un yaourt périmé chez toi ? SORCIEEEEEEEEEEEEEEEEEERE !!!

Voilà un classique des preuves avancées par les accusateurs à l’encontre des sorcières supposées. On pensait que les sorcières avaient une capacité à faire tourner le lait. Si on retrouvait chez elle du lait caillé, il suffisait dès lors d’additionner deux plus deux et inutile d’essayer de se tirer de là en disant qu’on comptait vider le frigo (ou plutôt le garde-manger) la semaine prochaine mais qu’on avait eu la flemme, là.

Tu flottes ? SORCIEEEEEEEEEEEEEEERE !!!

Une bonne technique pour identifier une sorcière consistait à plonger une femme soupçonnée de l’être dans de l’eau bénite. On lui attachait les mains et les pieds, avant, pour être sûr qu’elle ne pourrait pas nager puis on regardait. Si elle coulait, c’était OK et un peu dommage parce que du coup elle était morte pour rien, vu que c’était pas une sorcière, mais si elle flottait, ça voulait dire que Dieu rejetait son corps marqué par le diable que donc c’était une sorcière et donc qu’on lui appuyait sur la tête pour la noyer.

SORCIEEEEEEEEEEEEEEEEEEERE !!!!

Sources : Listverse,