Lire, c’est sympa. Lire en vacances, c’est encore plus cool. Lire en imaginant qu’on part en vacances, c’est pas mal non plus. Manger un bon steak saignant, c’est kiffant, aussi. Lire des livres gratuits en imaginant qu’on voyage tout en mangeant un steak dans un habit en coton doux, c’est sympatoche. Bon. Vous avez l’idée.
Cent ans de solitude de Garcia Marquez
Les Buendia sur 5 générations. Bon, faut se retrouver un peu dans les noms et les événements, mais c’est quand même vraiment un très grand livre qui décrit assez incroyablement l’ambiance de la côte caraïbe colombienne.À Macondo, Carthagène de roman, les amours se font et se défont, les gens vivent, meurent et vont acheter du beurre à l’épicerie. Personnellement, je préfère L’amour au temps du choléra, mais Cent ans de solitude est incontournable.
Dona Flor et ses deux maris de Jorge Amado
Un peu de féminisme à Bahia, au Brésil. Le premier mari de Dona Flor est mort un jour de carnaval, à force d’excès en tous genres ; Dona Flor se remarie avec un mec chiant. Le premier mari revient d’entre les morts pour hanter le couple. L’ambiance bahianaise est très bien retranscrite, on se marre beaucoup, il y a une plume assez vive, assez alerte. Et puis il y a cette idée de mélanger une histoire de fantôme façon Madame Muir aux rites et aux croyances du Nordeste.
Les Gagnants de Julio Cortazar
Ils ont gagné à la loterie. Et ils n’ont pas gagné n’importe quoi, puisqu’ils ont gagné un voyage en bateau. Eux, ce sont les gagnants, c’est-à-dire un échantillon de toute la société argentine obligée de cohabiter pour une traversée dont ils ignorent la destination. Et quand ils apprennent qu’une partie du bateau est inaccessible sans que quiconque juge bon de leur en expliquer la raison, ils deviennent fous. Un livre sociologique entre polar métaphysique et roman à clés génial pour entrer dans l’oeuvre de Cortazar.
Les détectives sauvages de Roberto Bolano
Des apprentis poètes forment un mouvement culturel dans le Mexique des années 70. On se croise, on se frôle, on écrit : une bohème nouvelle, entre cafés torves, chambres sous les toits, lupanars et maisons de riches. Puis ils s’éclatent et c’est autour de ceux qui ont croisé les poètes du mouvement aux quatre coins du monde de les raconter par fragments. Enfin, on part en quête initiatique à la recherche de ses origines. Un très grand roman sur la création, l’art, l’amitié, l’amour et le Mexique.
La Reina del Sur d'Arturo Perez Reverte
Une femme prend la tête du cartel de Sinaloa. Rise and Fall classique mais pour une fois féminin dans le Mexique des narcos, super documenté par le journaliste et écrivain espagnol Arturo Perez Reverte. Sans doute la meilleure fiction sur ce monde avec Sicario.
La ville et les chiens de Vargas Llosa
Un collège militaire où l’on prône des valeurs bien viriles. Des jeunes hommes qui essaient de s’y construire. En toile de fond, le paysage du Callao où se situe l’académie ainsi que les différents quartiers de Lima. Bref, une peinture bien foutue de la capitale la plus détestée du continent sud-américain où il y a pourtant plein de trucs à voir et à faire, qui donne une idée de la société péruvienne telle que voulait la dessiner la dictature militaire pendant les années d’instabilité (le bouquin date de 1962).
Le vieux qui lisait des romans d'amour de Sepulveda
La jungle amazonienne. Un vieux chasseur. Une bête féroce dont on ignore ce qu’elle est. Sepulveda use de cette intrigue pour poétiser la nature sauvage, pour donner le tempo d’une vie en pleine forêt, lui qui vient pourtant du Chili, loin de l’Amazonie. En fond, on voit aussi tout l’enjeu social et racial de la cohabitation avec les natifs, accusés à tort d’un meurtre commis par un jaguar.
Les Brumes du passé de Leonardo Padura
A Cuba, Mario Conde, ancien inspecteur reconverti dans l’achat-vente de livres rares, se met à enquêter sur une chanteuse disparue de l’avant-révolution. Tous les personnages vivent de démerde, tous ont reçu une éducation supérieure et sont obligés de transiger pour survivre. La figure de l’ancienne chanteuse sert d’exutoire nostalgique à Conde et permet de décrire un Cuba fantasmé, celui de Batista, quand l’île était un terrain de jeu géant pour vacanciers américains. Le meilleur livre de Padura à mon sens.
La plus limpide région de Carlos Fuentes
La plus limpide région, ironie pour décrire la ville la plus polluée du monde. Parce que c’est bien de Mexico qu’il est question, et surtout de ses habitants. Une fresque sociale monumentale fabriquée comme un puzzle dont il faut peu à peu assembler les pièces pour obtenir une vision d’ensemble.
La maison aux esprits d'Isabel Allende
4 générations dont les mouvements accompagnent ceux du Chili avant le coup d’Etat de 1973. Entre précision historique et réalisme magique, le bouquin d’Isabel Allende se rapproche davantage de Nos meilleures années que de Cent ans de Solitude.
Bouquiner, ça se dit pas bouquinar.