Avec le confinement, on se retrouve doté de temps et sans rien pour occuper tout ce temps. Que faire ? Lire ? Ca fait mal à la tête ? Regarder des films intelligents ? Oui, mais souvent intelligent ça veut dire chiant. Et gratuit ça veut dire ENCORE PLUS CHIANT. Depuis une semaine, les gens ne cessent de relayer des films gratos façon trésors du cinéma mis à dispo gratuitement mais qui va se farcir une liste de 1000000 entrées pas triées ? Bah moi. Et je promets que si je vous conseille un film, c’est que je l’ai vu, l’ai aimé, et le garantis 100% pas chiant.
Charade de Stanley Donen (1963)
Un de mes films préférés : une histoire d’espionnage avec Cary Grant et Audrey Hepburn, des faux semblants de partout, l’ambiance début des années 60, une réal dynamique, des dialogues géniaux. Le tout, je le précise, en couleurs. En vrai c’est un excellent film pas du tout prétentieux.
Le film est dispo sur Open Culture.
Le Voyage de la peur d'Ida Lupino (1953)
Un film noir réalisé par une femme, c’est malheureusement suffisamment rare pour être signalé. Et le film suit : un tueur maniaque, des routes isolées… Un excellent thriller en noir et blanc.
L'Aurore de Murnau (1927)
Promis, je mettrai très peu de films muets et de films d’avant les années 40, mais il faut comprendre que L’Aurore n’est pas un film muet des années 20. C’est un chef d’oeuvre, encore aujourd’hui.
Le Criminel d'Orson Welles (1946)
Un film noir d’Orson Welles qui a cartonné à l’époque de sa sortie, on peut difficilement se dire que ça doit être un mauvais film. Et bah on a raison, c’est un super film.
Le film est dispo sur Open Culture.
Tragique rendez-vous de Léonide Moguy (1946)
Tensions dans une petite ville entre Tennessee Williams et Dashiel Hammett. Et la chance de voir Ava Gardner, la plus belle femme du monde.
Le film est dispo sur archive.org.
Solaris de Tarkovski (1972)
Un chef d’oeuvre absolu qui a un avantage considérable par rapport aux autres films de cette liste : il est très très très long. De quoi donc bien occuper la quarantaine.
Les deux parties sont sur YouTube.
Stalker du même Tarkovski (1979)
Et hop un deuxième chef d’oeuvre pour la route. Très bizarre, très prenant.
Bruce Lee Fights Back From The Grave (1976)
Je vais pas mentir, je ne l’ai pas vu, mais je doute que ce soit « chiant ». Kitsch, peut-être, mais chiant certainement pas.
Bruce Lee the Invincible (1978)
Même constat, je l’ai pas vu. Vous me direz s’il est vraiment invincible.
Guerre et Paix de Serguei Bondarchuk (1965-67)
Meilleur film étranger en 1969, le film est une vraie réussite du ciné soviétique et il n’y en a pas beaucoup. Et même si c’est long, c’est moins long que de lire le livre.
Le film est dispo sur Open Culture.
L'adieu aux armes (1932)
Pas le meilleur film avec Gary Cooper, mais l’adaptation d’Hemingway est fidèle et le film se laisse très très bien regarder malgré son grand âge.
Blade Runner 2049 Prequels (2017)
3 petits prequels officiels d’animation qui, mis bout à bout, font un petit film toujours aussi plaisant à regarder.
Les trois sont dispos sur Openculture.
The Ghost Train (1941)
Une petite comédie horrifique façon whodunit à bord d’un train. Pas le meilleur film de la liste, mais toujours mieux que La famille Bélier.
Impressions de la haute Mongolie de Salvador Dali (1976)
Un immense n’importe quoi surréalisto-capitaliste à la Dali. 50 minutes d’étrangeté qui, allez savoir pourquoi, ont finalement un caractère assez belge.
M le Maudit de Fritz Lang (1931)
Un tueur d’enfants à Berlin. En vrai c’est hyper bien. C’est même la base de tout le cinéma moderne, sans pour autant être chiant. Parce que c’est ça le problème de films comme Citizen Kane : ils inventent plein de trucs, mais aujourd’hui que les trucs ont déjà été inventés, on se fait chier. Bah pas là.
L'homme de la rue de Frank Capra (1941)
Une comédie romantique avec Gary Cooper qui aujourd’hui encore est plaisante à regarder et dont les dialogues restent vraiment au niveau.
Plan 9 from Outer Space d'Ed Wood (1959)
Considéré comme le film le plus nul de l’Histoire, il a fini par en devenir culte. Alors on ne se fait carrément, carrément pas chier. On est sidéré à chaque plan.
Romance Sentimentale de Sergei Eisenstein (1930)
Je ne mens pas, je vous l’ai promis : je ne l’ai pas vu. Mais vu que ça ne dure pas plus de 20 minutes, je l’aurai vu d’ici ce soir et je vous encourage à en faire autant pour pouvoir crâner en disant que vous connaissez super bien Eisenstein alors qu’en fait vous avez juste vu un petit court.
The Intruder de Roger Corman (1962)
Corman est un maître du thriller à petit budget, qui influencera d’ailleurs tout le giallo et ne sera jamais très loin de la Hammer. Les films se présentent comme des séries B mais Corman réussit à tirer le meilleur profit du budget limité pour en faire des oeuvres qui tiennent grave la route. The Intruder n’échappe pas à la règle.
Le Train de la mort de Roy William Neill (1946)
De tous les Sherlock Holmes avec Basil Rathborne, c’est définitivement le mieux. 60 minutes de kiff. La guerre est passée par là et le traitement est grave, tirant même vers l’expressionnisme allemand. Et Rathborne est parfait en Sherlock. Un kiff.
La chute de la maison Usher de Jean Epstein (1928)
Ok, c’est muet, mais cette première adaptation de l’oeuvre de Poe n’a rien à envier à celle qui la suivra, réalisée par la Hammer dans les années 60. Limite ça marche mieux en muet. Et ça fait flipper.
La petite boutique des horreurs de Roger Corman (1960)
Encore un Corman, mais celui-ci est un vrai chef d’oeuvre. Un monument de macabre ironique dans lequel un type cultive des plantes qui se nourrissent d’humains. C’est génial.
Les court-métrages de Louis CK
9 courts écrits et réalisés par Louis CK entre 1993 et 1999. Je n’ai pas vu les neuf, mais les deux premiers sont très réussis (si on aime l’humour de Louis CK).
Tous les films sont répertoriés sur OpenCulture.
The Strange Case of the End of Civilization as We Know It de Joseph McGratt (1977)
John Cleese qui joue Sherlock Holmes, c’est drôle et c’est fatalement bien.
Atoll K de Laurel et Hardy (1951)
Le tout dernier film de Laurel et Hardy. Ils ont un peu vieilli, mais ça fonctionne quand même pas mal (moins toutefois que les Marx Brothers).
Tous les Marx Brothers
Ils sont tous sur YouTube. C’est à hurler de rire, vraiment. Je vous mets ici Une nuit à Casablanca (1946) parce que c’est mon préféré, mais rien n’a pris une ride. Promis juré. Craché. Regardez-les. C’est même émouvant tellement c’est bien.
L'Atalante de Jean Vigo (1934)
Si à peu près l’intégralité des réalisateurs admirés citent l’Atalante parmi les films qui les ont marqués, c’est qu’il y a une raison non ? Si, il y a une raison.
Dix petits Indiens de René Clair (1945)
Peut-être pas la première mais certainement la meilleure adaptation du roman d’Agatha Christie. Huis-clos et ambiance.
Le carnaval des âmes de Herk Harvey (1962)
La terreur pure. Vraiment. Le tout réalisé avec un mini-budget pour une maxi qualité. Pas une série B, un film culte.
Dick Tracy contre le gang (1947)
On va pas se mentir, ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais c’est sympa de voir Boris Karloff en Gruesome. Même si la version avec Warren Beatty est meilleure (et plus kitch), ça se regarde avec plaisir.
Le Quatrième homme de Phil Carlson (1952)
C’est pas le Troisième homme, mais c’est pas mal quand même. Le film a à la fois inspiré L’Affaire Thomas Crown (quel film) et Reservoir Dogs.
La nuit des morts vivants de Romero (1968)
Le film a vieilli à mon sens, mais ça reste du bon divertissement. Surtout, c’est quand même la pierre fondatrice de tout le ciné d’horreur moderne, ce qui mérite d’être salué.
Agent secret d'Alfred Hitchcock (1936)
Une scène de meurtre devenue culte pour cette adaptation d’un roman de Conrad. On tend à penser que les films d’Hitchcock avant guerre, quand il était en Angleterre, sont chiants. On a généralement tort.
Les 39 marches du même Alfredo (1935)
Tout le cinéma d’Hitchock est là, en germe, et le plaisir s’ensuit, évidemment. McGuffin, homme poursuivi, ironie permanente… Le seul tort du film est d’avoir été réalisé en 35, mais remasterisé il se regarde vraiment bien.
Jeune et innocent, Alfredo toujours (1937)
Un accusé à tort, une course-poursuite, une jeune fille, un mec qui a rien demandé… La matrice est là.
L'Halluciné de Roger Corman (1963)
Coppola est assistant réal sur ce film de Corman où on peut profiter (fait rare) d’une performance de Jack Nicholson jeune. Autant vous dire que c’est génial. Et en couleurs.
L'Homme à la caméra de Dziga Vertov (1929)
Plus bizarre, il n’y a pas. Un film pour être bourré sans boire. Pour de vrai. Mais de là à dire que c’est chiant, certainement pas.
Le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein (1925)
Si vous voulez vraiment vous la péter en disant que vous connaissez Eisenstein, c’est pour vous. Si vous aimez vous marrer devant un film de propagande aussi.
Faust de Murnau (1926)
Le mec a inventé l’expressionnisme et choisi le récit le plus expressionniste du monde pour le mettre en scène. Résultat ? Et bah c’est vraiment bien cette affaire.
Nosferatu de Mumur, de Naunau (1922)
A priori, vous savez de quoi on parle. Alors je vais être tout à fait sincère : en vrai c’est un peu chiant. Mais y’a un truc qui fait que ça l’est pas tant que ça.
Le Kid de Chaplin (1921)
J’aimes pas trop Chaplin. Mais j’ai l’impression que plein de gens aiment Chaplin. Donc si ça se trouve, vous aimez Chaplin. Raison pour laquelle je vous indique que vous pouvez regarder The Kid.
10 Years with Hayao Miyazaki de Kaku Arakawa
Un docu sur Miyazaki. Je ne l’ai pas vu, mais il y a fort à parier que les fans de Ghibli seront ravis.
Beat This! : A Hip-Hop History(1984)
Un docu sur le Hip-Hop qui date de 1984, c’est forcément un peu marrant. Je ne l’ai pas vu en entier mais l’ambiance est géniale.
Inside the Making of Dr. Strangelove
Un docu/making of du Docteur Folamour. Faut aimer Docteur Folamour, sans ça y a moins d’intérêt.
Lost Kubrick: The Unfinished Films of Stanley Kubrick
Un documentaire sur Kubrick et tous les films qu’il n’aura pas eu le temps de tourner ou de finir. Extrêmement intéressant.
Lovecraft: Fear of the Unknown
Un excellent docu sur la vie et l’oeuvre de Lovecraft qui a été nommé au prix du meilleur documentaire au Comic-Con de 2008. Même si on connaît mal l’oeuvre de Lovecraft, ça se regarde.
Road to the stars de Pavel Klushantsev (1957)
Un film de science fiction pseudoo-documentaire qui imagine la vie dans l’espace et le futur. Le tout en version soviétique. Du rétroduturisme façon URSS : hallucinant.
Room 666 de Wim Wenders (1982)
L’interview d’une pléiade de réalisateurs par Wim Wenders à propos du cinéma. C’est plus classe que le casting des Grosses têtes.
The Confessions of Robert Crumb (1987)
Autoportrait de Robert Crumb par Robert Crumb. Très contreculture un peu vieillie, mais ce n’est pas inintéressant.
Ivan le Terrible d'Eisenstein (1945)
SI VRAIMENT VOUS AIMEZ EISENSTEIN.
Profitez bien !