Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Et ce n’est pas un steak qui le dit, mais un grand sage qui a observé avec attention l’évolution de la popularité d’un certain nombre de chansons devenues des classiques absolus après avoir été boudées lors de leur sortie. Pourquoi me direz-vous ? Je sais pas, j’ai pas la science infuse.
Por qué te vas ? de Jeanette
Sortie en 1974 dans une indifférence absolument générale, Por qué te vas connait un succès de dingue à partir de 1976 en apparaissant au générique du film le plus connu de Carlos Saura, Cria Cuervos. Ensuite c’est numéro 1 des ventes en Europe pendant des semaines, puis les reprises et tout le toutim.
Nightcall de Kavinsky
Encore un succès dû à un film. La chanson de Kavinsky était passée relativement inaperçue, trop lente pour les boîtes et trop underground pour les radios, lors de sa sortie début 2010. Mais une fois insérée dans la BO de Drive, sorti fin 2011, tout a changé : le titre est devenu un incontournable de l’électro house française.
Should I stay or should I go des Clash
On peut parler d’échec, compte tenu de la popularité des Clash en 1982, quand on sait que cette chanson n’a pas dépassé la 17ème place du top 50. C’est à une pub Levi’s qu’on doit le succès tardif de la chanson, en 1991, absolument partout en Europe. Et encore à l’époque, y’avait pas Shazam.
Gone de Kanye West
UNE chanson de Kanye West parmi 1000 chansons de Kanye West. Et puis un jour y’a une fille qui décide de démissionner en faisant un clip à son boss. Et la musique de ce clip, c’est Gone. Et après qu’est-ce qu’il se passe ? 5 ans après sa sortie, en 2013, la chanson devient virale.
500 miles des Proclaimers
Sortie en 1988, cette chanson est devenue célèbre quand elle a été utilisée pour la bande originale de Beny & Joon, en 1993. Et puis c’est vite retombé dans l’oubli, avant que la chanson ne revienne encore sur le devant de la scène grâce à How I met Your mother et la scène montrant Ted et Marshall en train de la chanter.
Maria de Ricky Martin
Ce n’est pas tout à fait dans le thème, mais c’est quand même vraiment pas loin. En 1995, le troisième album de Ricky Martin, A medio vivir, sort et dedans il y a un tube, Maria. La chanson marche pas trop mal dans le monde latinoaméricain et en Espagne, mais c’est à partir du moment où elle sort en CD 2 titres avec un remix beaucoup plus boîte qu’elle devient un hit. L’année suivante.
La maison près de la fontaine de Nino Ferrer
C’est aujourd’hui l’une des chansons les plus célèbres de Nino Ferrer et surtout l’une des plus respectées. Pourtant, lors de sa sortie sur l’album Métronome, en 1971, la chanson a été un four complet. Ce n’est qu’après la sortie du Sud, 4 ans plus tard, en 1975, que la chanson a été déterrée par les maisons de disque pour son côté Sud-compatible, avant qu’elle ne s’impose comme un standard au fil du temps.
The Man who sold the world de David Bowie
A sa sortie en 1970, la chanson n’est pas un four, mais on ne peut pas dire qu’elle cartonne. Pour le coup, c’est une reprise, celle de Nirvana, en 1994, qui va lui donner une énorme visibilité, soit 24 ans plus tard. Et en faire une des deux ou trois chansons les plus connues de Bowie.
Sugar man de Sixto Rodriguez
Déterré par le documentaire (pas tout à fait exact) qui lui a été consacré, Sixto Rodriguez a connu un succès absolument phénoménal en 2012/2013 avec son album sorti en… 1968. 50 ans après, Rodriguez accède à une notoriété internationale, même si ses chansons étaient devenues un symbole de lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Unfaithful de Rihanna
Sorti en 2006 sur l’album A girl like me, Unfaithful est loin d’être la chanson qui a le plus attiré l’attention du public, notamment en France où elle s’est à peine classée dans le top 50. Et aujourd’hui, 12 ans après, elle est sur toutes les radios. Allez savoir.
Avec le temps va, tout s’en va.