Nos amis non francophones ou apprentis francophones nous disent souvent que le Français est une langue franchement galère à comprendre et à apprendre (la preuve, nous on pense qu’il y a plein de règles de grammaire à supprimer). Ce n’est certes pas totalement faux, mais nous avons encore pas mal de progrès à faire par rapport à ces quelques langues totalement inconnues au bataillon (sauf si vous êtes linguiste) et pour le coup vraiment vraiment étranges. Spéciale dédicace à nos amis Sentinelles que nous ne désespérons pas de rencontrer un jour.

Le ?xóõ (également appelé taa)

Appartenant à la grande famille des langues khoïsan parlées principalement au Botswana et en Namibie, le ?xóõ est connu comme étant la langue vivante avec le plus grand nombre de phonèmes. Selon les sources, le ?xóõ a, au choix, 58 consonnes, 31 voyelles, et 4 intonations, ou 87 consonnes, 20 voyelles et deux intonations. Dans les deux cas, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les chercheurs en linguistique galèrent quelque peu à comprendre le ?xóõ. Aux dernières nouvelles, en 2002, il y en avait 4200 locuteurs.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

L'artchi

Langue caucasienne du groupe des langues lezgiques et de la famille des langues nakho-daghestaniennes, l’artchi est parlé dans la région du Daguestan en Russie. Sa petite particularité bien sympa, c’est d’avoir dans sa conjugaison 1,5 million de terminaisons possibles. À titre d’exemple, en artchi, le verbe se termine par -cugu pour exprimer le doute, -ra quand on pense que ce dont on parle est arrivé et -er quand on est sûr que c’est arrivé. Bon du coup il n’y a que 1000 personnes qui savent parler artchi. C’est artchi pas beaucoup.

Le silbo

Qui est donc le langage sifflé des Gomeros, les habitants de l’île de La Gomera aux Canaries, et qui est accessoirement classé au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité ? Chaque mot étant sifflé d’une façon bien spécifique, le vocabulaire est forcément un peu restreint, mais sachez que ça n’empêche en rien d’avoir une conversation entière en silbo. Pour la petite histoire la portée des sifflements en silbo peut atteindre 8 à 10 km, pratique quand vous avez oublié de dire un truc à votre moitié avant de partir au taff.

Le rotokas

Parlé par 4000 personnes à peine sur l’île de Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le rotokas a la réputation d’être la langue possédant le moins de phonèmes au monde puisqu’on n’en recense que 11 pour un alphabet de 12 lettres. Le rotokas a par ailleurs la particularité de ne contenir aucun phonème nasal, contrairement à la plupart des autres langues de la planète. Ça en fait évidemment une langue particulièrement dure à apprendre pour le touriste de base qui aura forcément un accent plus ou moins à chier.

Le pirahã

Les Pirahãs sont les membres d’une tribu de chasseurs-cueilleurs vivant sur les rives du rio Maici, dans la partie brésilienne de l’Amazonie. Ils n’étaient que 340 en 2004 et leur culture est clairement menacée de disparition, à commencer par leur langue, assez logiquement baptisée le pirahã. En matière de phonèmes, le pirahã est à égalité avec le rotokas, ce qui en fait une langue vraiment très très basique. Ce d’autant plus qu’elle n’a aucune proposition relative, ni récursivité grammaticale, et qu’elle ne permet de compter que jusqu’à 2. À part ça, les Pirahãs ont le système de parenté le plus basique au monde puisqu’ils sont grosso modo tous frères et sœurs.

Le tuyuca

Langue tucanoane de la branche orientale, parlée en Amazonie, en Colombie et au Brésil, le tuyuca est peut-être l’une des langues les plus difficiles au monde. Pourquoi me direz-vous ? Eh bien parce qu’elle possède pas moins de 140 genres différents, tous extrêmement précis. À titre d’exemple, il existe en tuyuca un genre propre « à l’écorce qui n’est pas accrochée à l’arbre ». Pour faire une langue compliquée y’a du monde, mais pour tenir correctement une caméra y’a plus personne :

Le pawnee

Langue amérindienne de la famille des langues caddoanes parlée par la tribu indienne du même nom aux États-Unis, le pawnee fonctionne un peu comme des Lego. En gros pour faire un mot, vous prenez d’autres mots et vous les collez les uns aux autres. Pour dire « c’est à moi », vous direz par exemple « kutatii’i », qui est la contraction de deux morphèmes, l’un indiquant la possession, et l’autre le fait d’exister. On appelle ça une langue polysynthétique, comme en Europe le basque et les langues finno-ougriennes. Ci-dessous, une manière de dire bonjour en Pawnee, mais selon les commentateurs le mec a un accent de merde. Admettons.

Le sentinelle

À vrai dire on ne sait pas vraiment si c’est une langue cheloue puisque jamais personne n’a eu la chance d’en entendre un mot. On sait juste que ceux qui la parlent, les Sentinelles, vivent dans l’île de North Sentinel, dans les îles Andaman (Inde), et qu’ils sont l’un des derniers peuples encore complètement coupés du reste du monde. Et pour cause : ils ont repoussé, à coup de flèches et parfois plus, tous les chercheurs et curieux qui ont essayé d’approcher de leur île ces dernières années.

Alors, ça vous dit Tuyuca LV2 ?

Source : Cracked