Quand t’étais au collège, il y a de grande chance que tu te sois cassé la gueule d’une manière ou d’une autre et que tu aies fini avec un bras ou une jambe dans le plâtre. Foot, ski, rodéo, braquage à main armée, toutes sortes d’activités pouvaient t’envoyer à l’hosto avec une belle fracture. Le plâtre, c’était un peu chiant parce qu’on pouvait pas trop bouger, mais au fond ça nous a tous laissé plein de souvenirs (plus ou moins joyeux).

La première fois qu'on arrivait en classe avec, tout le monde nous regardait avec curiosité

T’étais un peu le héros de leur petit quotidien. Faut dire qu’à l’époque, le quotidien était pas ouf, entre le contrôle de maths et les devoirs une fois rentré à la maison. Le plâtre était la seule animation de la journée avec maman qui avait oublié d’acheter des Prince pour le goûter.

Les copains faisaient des dessins dessus

Dont le fameux « S » méga stylé que seuls les vrais savaient dessiner. Tout le monde te laissait aussi des petits messages, comme ta copine Lorie qui a écrit : « slt sa va ? moi oui ^^ en tous cas t sympa ^^ » Un message émouvant dont tu te souviendras toute ta vie.

Tout le monde nous appelait "bras cassé" ou "jambe de bois"

A partir du moment où tu avais un plâtre, tout le monde oubliait instantanément ton prénom. Ton plâtre devenait ta vraie identité. De toute façon ton identité au collège était pas vraiment ouf, alors l’échanger avec un plâtre y’avait vraiment pire. Prendre 3 heures de colle, par exemple, c’était pire.

On pouvait pas aller à la piscine, où alors il fallait le maintenir hors de l'eau et c'était bien relou

Rater les cours de natation du collège, ça c’était une bénédiction. T’avais une excuse toute trouvée. Par contre, quand tu te pétais le bras juste avant de partir en vacances, tu pouvais dire adieu à la piscine ou à la mer. On parle même pas du bronzage totalement pourri que ça te laissait…

Pour se laver, on mettait un sac plastique dégueu autour

Il fallait bien le protéger des éclaboussures, et c’était vraiment relou. Cette situation te donnait l’impression d’être un déchet dans un sac poubelle. Heureusement que tes potes ne pouvaient pas te voir dans cet état-là.

Ça grattait TOUT LE TEMPS dedans

Alors tu utilisais tout ce que t’avais sous la main pour te gratter, comme ta règle en métal, ton compas, ton équerre, et même des stylos que tu n’arrivais plus à récupérer parce que tu les avais enfoncé trop loin. C’était beaucoup plus difficile qu’une épreuve de Koh-Lanta.

Et ça puait aussi un peu là-dedans

Toutes les conditions étaient réunies pour que se développe dans ton plâtre une puanteur abominable, surtout si t’avais eu le malheur de faire rentrer un peu d’eau dedans. Ton plus grand rêve était de pouvoir l’enlever pour que cette odeur te laisse respirer tranquille.

La scie pour nous le retirer était assez flippante

Mais le mec qui t’enlevait ton plâtre t’a expliqué qu’elle ne coupait pas la peau, et a fait la démonstration devant toi en l’appliquant contre sa propre main. Ça aurait été marrant qu’il se trompe, qu’il se charcute la main et ajoute : « ah bah si, finalement ça coupe aussi la peau. »

Il a fallu dire adieu aux petits messages et autres dessins

Parce que oui, on voulait le garder ce bout de plâtre dégueu qui puait la mort, mais le mec de l’hosto a préféré le foutre à la poubelle. Ou alors il l’a donné à la science pour qu’ils examinent les formes de vies qui se sont développées dans cet environnement chaud et humide.

Une fois qu'on l'avait enlevé, on avait l'impression d'avoir perdu tous nos muscles

Après des semaines d’immobilisation, ton membre était devenu hyper faible. Il t’a fallu un peu de temps pour le réhabituer à l’effort. Sachant que ton plus grand effort, quand tu étais au collège, c’était de porter ton sac à dos de 15kg le matin et le soir. Le reste du temps, tu foutais pas grand chose.

Ceux qui avaient la résine étaient au-dessus des autres.