On vous parle souvent des pires influenceurs sur Instagram mais sachez que tout un chacun participe à cette culture de la photo parfaite pour poster sur les réseaux. Oui, oui, kroivez pas qu’on vous a pas vus en fait ! On sait que, vous aussi, vous le voulez ce beau plat capturé dans un resto « aesthetic » pour montrer en story à quel point vous êtes une personne de goût. Et à cause de cette nouvelle obsession, c’est pas mal de villes dans le monde qui se sont transformées pour répondre à la demande du tourisme visuel. Ça va trop loooooin, laissez ces murs tranquilles.

On fout des fausses fleurs partout

C’est la nouvelle lubie des bars parisiens : pour appâter le chaland, les propriétaires dépensent des milliers d’euros (véridique) en fausses fleurs pour pimper l’extérieur de leur commerce. Et ça marche, puisque tout le monde trouve ça joli, le prend en photo, regarde à peine ce qu’il y a à la carte, fout ça sur les réseaux et donnent envie à 150 personnes d’y aller aussi. Eh hop, téma le chiffre d’affaires qui augmente x 1000. Trop malin, mais franchement stop, on n’en peut plus des géraniums en plastoque, on n’est pas dans Ratatouille.

Les musées sont de plus en plus débiles

Alors oui, c’est bien hein, de vouloir un peu démocratiser les musées et de rendre ça moins élitiste, plus accessible à des gens qui n’y connaissent keud à la culture. Mais faut pas se payer notre tête quand même. Parce que quand on voit les musées du bonbon, les musées du selfie et les musées pop-up avec des salles à différentes ambiances, on est en droit de se dire qu’il est loin le temps des musées qui nous apprenaient des trucs. Parce que tous ces nouveaux musées sont, on va se le dire, là juste pour la belle photo. Le musée de l’illusion, on te parle.

Il y a partout ces miroirs de merde "Mais oui, tu es belle"

Qu’on se le dise, ce miroir n’a maintenant plus pour but de vous donner un peu confiance en vous, juste de vous faire vous prendre en photo dans la rue comme vous pourriez le faire dans le hall de votre immeuble à Dijon. Que quelqu’un les décroche svp, c’est trop pour nous. La dernière fois que j’ai vu une story avec ces miroirs, j’ai eu envie de rompre tout lien d’amitié avec cette personne et de brûler mon téléphone.

Les restos ont tous la même déco instagrammable

J’ai l’impression d’avoir 60 ans en écrivant ces mots, mais aujourd’hui, il ne suffit plus de faire de la bonne bouffe pour être un resto de qualité. Vous aurez beau faire les meilleures pasta du monde, si votre resto a des murs décrépits et un carrelage qui date des années 50, vous aurez peu de chances de faire le plein de couverts tous les soirs. C’est pour ça que plein de restos ont la même déco avec des ampoules dénudées, des fauteuils confortables avec des gros coussins, des objets vintages et un bar rempli de bouteilles colorées et parfaitement alignées. De même pour la bouffe : tout doit avoir une belle gueule, être servi dans de la vaisselle stylée et rendre bien en photo, sinon personne ne mettra votre cuisine dans sa story et vous n’aurez pas une heure et demie d’attente devant votre resto pour des pâtes au fromage (mais servie dans une meule coupée, attention).

Maintenant, on trouve des lettres géantes avec le nom de la ville partout

Non mais #Cholet quoi ! À quelle heure on est devenus contents de montrer qu’on avait une correspondance de 15 heures dans cette ville ????

Tout le monde fait les mêmes activités

C’est valable pour les musées et les restos qu’on citait plus haut, mais aussi pour les expositions temporaires, les galeries d’art, les escape games, les parcs un peu mims, les photomatons de rues, les friperies, les parcours de lumière et tout ce qui pourrait être vraiment chouette s’il n’y avait pas 3 heures de queue à cause des gens qui viennent là bien sapés seulement pour leur prochaine PP. Désolée, mais j’ai encore en travers de la gorge les 172 000 photos postées par tout Paris au Pop Air de la Villette. Trop c’est trop.

Plein de lieux touristiques sont endommagés par Instagram

La rue Crémieux à Paris, l’île Santorin en Grèce, le temple Angkor Watt au Cambodge… Tous ces lieux menacés par Instagram, mais surtout par les touristes à la recherche de la photo parfaite. Des touristes qui ne se gênent pas pour foutre leurs vieilles merdes partout, être désagréable avec les gens qui vivent dans le coin, engendrer des files d’attentes de 2 kilomètres et détruire tous les beaux trucs sur leur passage. Mais virez-moi ça de là sérieux !

Il y a des balançoires panoramiques partout

Avant, les balançoires étaient surtout situées dans des lieux oufs genre au milieu des rizières d’Indonésie (mais c’était déjà trop, on préférait quand elles étaient juste au jardin d’enfants). Maintenant, on en croise à tous les coins de rues, dans les zones industriels, en Suisse, à Malte, en Espagne, bref, dès qu’on passe les 100 mètres d’altitude, avec toujours au moins une cinquantaine de personnes qui font la queue pour réaliser le même cliché que les personnes juste avant elles. Un cauchemar.

Mais vous en avez pas marre de foutre des trucs esthétiques partout, à la fin ???? Nous on veut des crachats, des sacs-poubelles qui traînent, des parpaings par centaines !