Des escrocs, il y en a plein l’histoire. Mais des types capables de vendre du vide, du rien du tout, pour des sommes astronomiques… Il y en a bien moins ! Je suis perplexe entre les respecter FORT pour leur coup de maître, ou les insulter tout aussi FORT pour profiter de la connerie humaine à ce point…

Emmanuel Nwude

Ce qu’il a vendu : un aéroport imaginaire, au Nigeria. La troisième plus grosse escroquerie de l’histoire, rien que ça !

Prix de vente : 242 millions de dollars

Comment ? Nwude avait un avantage de taille : il avait été directeur de l’Union Bank of Nigeria. De fait, il peut consulter des documents auxquels personne d’autre n’a accès. Ces informations lui permettent de se faire passer pour le gouverneur de la Banque centrale du pays. Il cible alors Nelson Sakaguchi, directeur de banque au Brésil, lui proposant de participer au « plan de construction de l’aéroport d’Abuja ». Pour le convaincre, il lui promet 10 millions de dollars en commissions. Sakaguchi mord à l’hameçon et lui verse aussitôt 191 millions de dollars en espèces. Le reste, sous forme d’intérêt restant dû. BANCO. Puisque parfois, il y a une justice, Nwude s’est quand même fait gauler, puis condamné à 5 ans de prison et 10 millions de dollars d’amende.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

McGregor

C’est qui ? En 1822, Gregor McGregor un soldat écossais, lâche et médiocre.

Ce qu’il a vendu : Un pays qui n’existait pas. RIEN. QUE. ÇA.

Comment ? Pour rendre son pays imaginaire le plus réaliste possible, il invente une fausse monnaie, un faux drapeau, des hymnes à la gloire de « Poyais » (c’est le nom qu’il a choisi),… Tout ce qu’il faut pour donner du crédit à la supercherie ! Il attire beaucoup d’investisseurs, qui découvrent finalement des terres hostiles et abandonnées en place et lieu de cet État paradisiaque. Aussi dingue que ça puisse paraître : les survivants (oui, parce qu’en plus, sa connerie tue pas mal de monde dans le voyage) ne reprochent rien à l’escroc. Ils le protègent même de toute couverture médiatique.

Salvatore Garau

C’est qui ? Un artiste originaire de Sardaigne. Aussi LE génie qui a réussi à vendre du vide.

Ce qu’il a vendu : Une statue invisible pour… 15 000 euros !

Comment ? « Le vide n’est rien de plus qu’un espace plein d’énergie et même si nous le vidons, selon le principe d’incertitude de Heisenberg, le vide a un poids. Par conséquent, il a une énergie qui se condense et se transforme en particules, qui est en nous. Après tout, ne façonnons-nous pas un Dieu que nous n’avons jamais vu ? » Vous n’avez rien compris à l’explication de l’artiste ? C’est normal. C’est des conneries son truc. En gros, pour lui, sa « création » prend vie à travers l’esprit et existe car Dieu existe. Mais… ça n’a aucun sens ! Bref, il a vendu son vide aux enchères et un trou d’balle ne sachant pas quoi faire de son argent à dépenser 12 SMIC et demi pour l’acquérir. En plus d’être inutile, l’œuvre est bien casse bonbons : elle doit être installée dans une maison privée, dans une pièce vide de toute autre construction. Le centre de celle-ci doit être réservé pour la sculpture, dans un espace de 150×150 centimètres, précisément. Wesh tranquille cousin ! Depuis quand le vide a besoin d’autant de place ???

Angeles Duran

C’est qui ? Une Espagnole, qui s’est proclamée propriétaire du soleil en 2010. Une drôle de propriété qu’elle a fait confirmer et ratifier devant notaire. Simple.

Ce qu’elle a vendu : Des bouts de soleil sur eBay. Des petites parcelles à 1 euro le mètre carré. Basique.

Comment ? Elle a tout simplement déclaré qu’« en cinq milliards d’années, personne ne s’était encore manifesté ». Pas faux. Elle s’est ensuite appuyée sur la convention internationale de 1967 qui interdit aux pays de posséder les planètes, mais pas aux particuliers.

Bon, E-bay à quand même retiré ce « produit », jugeant la vente « illégale ». La femme n’a alors pas hésité à porter plainte et réclamer 10 000e de dommages et intérêts ! Business is business.

Bonus : La bonne femme n’en a visiblement jamais assez… En novembre 2021, elle déclare vouloir faire payer l’humanité pour son utilisation ! NON MAIS ELLE VA SE CALMER DIRECT, je ne paye pas pour les trois pauvres rayons de soleil qui font surface à Paris dans l’année.

Dennis Hope

C’est qui ? Le propriétaire de la Lune depuis les années 80. Devinez quoi ?? Eh oui, c’est lui qui a inspiré Angeles Duran !

Ce qu’il a vendu : Bah, des parcelles de lune, du coup.

Comment ? Comme évoqué juste au-dessus, il s’est aussi reposé sur le « traité de l’espace » de 1967. Il a alors monté sa propre agence immobilière, la « Lunar Embassy » et s’en est servi pour vendre chaque parcelle 24$ (quand même !!). Il a même mis sur pied une grille tarifaire : 19 dollars pour la propriété, 1.5 dollars de taxe lunaire et 2.5 dollars pour imprimer le nom du propriétaire sur le certificat. Depuis, il est devenu millionnaire grâce à la connerie humaine. Stylé.

Leo De Watts

C’est qui ? Un homme d’affaires britannique, heureux propriétaire de l’entreprise « Aethaer ».

Ce que vend l’entreprise : Eh bien… De l’air de campagne en bocaux ! Voilà. Je ne sais pas si un commentaire est vraiment nécessaire…

Comment ? En surfant sur l’actu, pardi ! L’homme a considéré la forte pollution de la ville de Pékin comme une sacrée opportunité. Puisque l’air de la ville est pourri (vraiment. Respirer l’air de Pékin pendant une journée équivaudrait à fumer environ 40 cigarettes), Léo décide de leur vendre du bon air de campagne. Prix du bocal ? Asseyez-vous… 100 balles ! Non mais sérieux, il faut être complètement con.

Bonus : Kirill Rudenko a fait presque la même chose, mais dans l’autre sens. Il vend des boîtes d' »air de ville » sur internet, pour la maudite somme de… 11e, la conserve. Quelle affaire !

Stephanie Matto

C’est qui ? Une influenceuse américaine, ancienne star de téléréalité.

Ce qu’elle a vendu : Ses pets. Ses prouts. Ses gazs. Ses flatulences. Ça pète sec !

Comment ? Sur internet, tout simplement, notamment en se filmant en train de « remplir ses bocaux » sur tiktok. Glam ! Prix de ce prout en bocal : 870 euros ! MAIS SÉRIEUX PUTAIN. Grâce à ce commerce gazeux, elle se sera fait plus de 200 000 $, avant d’être obligée d’arrêter pour raison médicale…

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

John Cage's

C’est qui ? Un compositeur, poète et plasticien américain.

Ce qu’il a vendu : Des places de concert pour une représentation très travaillée… C’est-à-dire : une interprétation du silence. Voilà.

C’est à dire ? Le « morceau » s’appelle « 4’33 ». Il se décompose en 3 actes : (0:00–0:30) First movement — silence / (0:31–2:53) Second movement — silence / (2:54–4:33) Third movement — silence. Le culot n’a donc aucune limite, c’est officiel.

Pak

C’est qui ? Un mystérieux artiste numérique.

Ce qu’il a vendu : Un pixel. Oui, oui. Plus d’1 million d’euros un putain de pixel !

Comment ? Cette « œuvre » est une NFT (non fungible tokens) : un truc stupide qui nous dépasse totalement. En gros, ça revient à acheter un truc qu’on ne peut pas manipuler. BREF. Le mec a vendu ça comme « de l’art » aux enchères. Au bout de 90 minutes, l’œuvre est acquise pour 1,76 million d’euros… Euh, guys, je ne veux pas me la péter, mais j’ai plein de pixels sur mon ordi, perso !! Je suis potentiellement riche, du coup ?

Bonus : Alex Tew avait déjà monétisé les pixels en 2005, avec sa page « The Million Dollar Homepage ». L’étudiant proposait aux marques d’acheter des pixels du site pour y déposer leur logo. Prix du pixel : 1$. Nombre de pixels sur la page : 1 million. 1 x 1 million = 1 million d’euros dans la poche du jeune homme pour payer ses études. Bien ouej.

Georgia Horrocks

C’est qui ? Une jeune Anglaise de 22 ans.

Ce qu’elle a vendu : Bernard. Son ami imaginaire…

Comment ? Sur eBay. Elle a d’abord dressé la description de son ami comme un être possédant l’innocence enfantine et la sagesse du vieux sorcier. OKAY. Finalement, Georgina a envoyé Bernard par « le biais de son imagination » à son acquéreur. Sans frais de port.

Bonus : Ce n’est pas la première fois qu’un ami imaginaire est vendu de la sorte. En 2007, un jeune homme avait vendu le sien pour… 2750 $ !

Alors, rois de l’arnaque ou génies ? Pour les vendeurs, je ne saurais pas dire, en revanche, les acheteurs… Les gars, vous méritez de rejoindre illico presto le top des gens vraiment très naïfs. Bande de truffes.