« Eh dis donc toi tu te prends pour qui pour critiquer des films alors que tu sais même pas le faire ? » BAH OUAIS CARRÉMENT POUR QUI J’ME PRENDS EN FAITCH. Bon alors déjà, parce que ces films sont pour la plupart d’énormes succès au box office et que je ne pense pas leur faire trop d’ombre en émettant un léger doute sur leur prétendue qualité. De deux, qui parmi vous ose dire qu’il ne partage pas avec moi cette passion malsaine de critiquer les trucs que tout le monde a adoré ? Suffit juste qu’on tombe d’accord sur les films et puis tout ira bien.

Avatar 2 : la voie de l'eau, de James Cameron

On commence par la plus grosse déception de l’année : la nouvelle dinguerie autoproclamée de James Cameron. Je vous promets que j’y suis allée avec toute la bonne volonté du monde et voilà pourquoi je me dois de briser tous vos rêves.

Non ce n’est pas une fable écolo. La nature représentée est totalement fantasmée, kawaïsée, une « peluchisation de la biodiversité » pour reprendre les termes de cet article du Monde qui résume très bien la fumisterie. Non ce n’est pas non plus un film féministe parce qu’on voit une guerrière enceinte. En dehors de ce tableau, les personnages féminins ne servent pas l’histoire (pauvre Kate Winslet qui joue ce personnage 100% inutile dont la seule scène marquante est une conversation ridicule avec une baleine/taureau). L’histoire est un remâchage foireux du premier volet, cousue de fil blanc. Le personnage de Jack Sully est un bel exemple de masculinité toxique (on adore qu’il force ses enfants à lui dire « yes, sir » et qu’il menace son fils de lui foutre « une raclée »).

Alors c’est super James hein d’avoir alterné les 24 et 48 images par seconde mais cette prétendue technologie révolutionnaire ne sauve pas ce film dont on ne retiendra pas grand chose si ce n’est qu’il sauve paradoxalement le cinéma pour cette année, on doit bien lui reconnaître cette qualité. Vous avez vu comment je crache pas dans la soupe ?

Don't worry darling, de Olivia Wilde

On nous l’a présenté comme un superbe film SF reposant sur un twist de fou avec une Florence Pugh plus magnifique que jamais et qui forme le couple parfait avec Harry Styles.

En réalité, c’est certainement le pire twist de film de l’histoire (et je suis vachement sympa de ne pas vous le spoiler ici parce que le film ne mérite pas qu’on en préserve le secret plus longtemps). En revanche pour tout ce qui est perfection de Florence Pugh, oui là je dis oui d’accord mais j’avais pas besoin de ce film pour m’en convaincre.

Simone - Le voyage du siècle, d'Olivier Dahan

Oui OK tout le monde attendait ce film. Oui ok il est encore au cinéma ce qui prouve qu’il a rencontré un franc succès notamment auprès des jeunes et c’est pas mal de se dire qu’il connaîtront l’histoire de Simone Veil. OK tout ça. Mais bordel qui m’a foutu une prothèse aussi dégueu sur la pauvre Elsa Zylberstein ? Je m’insurge.

Top Gun : Maverick, de Tom Cruise (enfin de Joseph Kosinski mais bon)

Là encore on est sur un film incritiquable. Il a beau être écrit avec le cul (le premier était déjà un bon gros nanar), Tom Cruise a beau chier sur son empreinte carbone en se pointant au festival de Cannes en hélico, Top Gun : Maverick sauve en grande partie le cinéma en assurant un nombre spectaculaire d’entrées en salles. Alors bon on dit rien. C’est grâce à des films comme Top gun ou Avatar 2 qu’on peut voir des films d’auteur français produits par Arte et vus par douze personnes, YAAAAAY.

Fumer fait tousser, de Quentin Dupieux

Franchement, ça fait plusieurs années que je continue de défendre Quentin Dupieux. Je vante ses idées farfelues et sa capacité à produire des films en quantité avec des acteurs sympas pour un résultat souvent réussi. Mais bon voilà, il faut bien qu’il y ait quelques ratés et malheureusement ce film très prometteur en fait partie. Un scénar inconsistant avec quelques éclairs de génie (on remercie Blanche Gardin encore une fois).

Licorrice Pizza, de Paul Thomas Anderson

Alors je dois vous avouer que j’avais plutôt bien aimé le film mais que je n’en ai plus aucun foutre souvenir. C’est pour ça que quand mon collègue Quentin m’a affirmé avec une violence verbale inégalée « il se passe rien d’intéressant, les personnages sont toxiques mais tout le monde trouve ça TRO ROMANTIK, et les caméos de Sean Penn et Bradley Cooper ne servent à rien à part montrer des stars faire des scènes TRO RIGOLOTES, tout ce film n’est qu’un gros prétexte pour mettre une jolie bande son et des costumes sympas. » je me suis retrouvée sans voix et dus reconnaître qu’il avait sans doute un peu raison, en plus d’avoir un physique insolite.

Armageddon Time, de James Gray

Arrêtons-nous là. Je pense qu’on peut tout simplement dire une bonne fois pour toute que James Gray est un réalisateur surcoté et que ses films sont chiants à s’en arracher les poils pubiens à la pince à épiler (sur l’échelle du chiant c’est juste avant « chiant à retenir de péter », un niveau de chiant que l’on reconnaît tout particulièrement dans les films de Mia Hansen-Løve).

Blonde, d'Andrew Dominik

Bon alors déjà il dure 3 heures. Et je connais très peu de films de 3 heures qui valent réellement le coup qu’on passe autant de temps le cul posé sur son canap (faites-en moi une série de 12 épisodes d’une heure et aucun problème en revanche).

Ce film tant attendu en a déçu plus d’un notamment à cause d’une scène polémique qui a choqué les défenseurs du droit à l’avortement : un foetus en image de synthèse qui supplie sa mère de ne pas le tuer. Pas la manière la plus maligne d’aborder le sujet. En dehors de ça, le film est plutôt en deçà de ce qu’on espérait. Ne s’attaque pas à Marylin qui veut.

The Batman, de Matt Reeves

Ouiiiii okaaaaaay j’avouuuuue je l’ai quand même mis dans les meilleurs films de 2022 mais peut-être que dans le fond on peut se mettre d’accord pour dire qu’il est un tantinet surcoté. Très dark il est certes hyper fidèle à l’esprit du comics mais est-ce qu’il ne manquerait pas un peu d’âme ce Batman emo ?

Zai zai zai zai, de François Desagnat

Ou plutôt Aïe aïe aïe aïe j’ai envie de dire (promis j’ai pas piqué ce jeu de mot à Libération). On avait pourtant tous les ingrédients de la réussite : des acteurs super, une BD de Fabcaro désormais culte qui a fait rire à peu près la terre entière (je ne connais pas une personne dotée d’une âme qui serait passée à côté cette pépite de drôlerie). Et pourtant, eh bien la sauce ne prend pas. A part quelques scènes amusantes, on passe complètement à côté de l’absurdité de l’histoire qui en faisait le sel de sa version originale. Dommage c’était bien tenté.

Jetez-moi la pierre si vous osez de pas être d’accord. Mais jetez moi une pierre en mousse si possible ou un matériau léger et mou, je viens juste de me faire refaire le nez (une implantation de nez rouge de clown pour montrer à quel point je suis comique) j’ai peur que ça fé mal.