Notre quotidien est rempli de milliers de boutons, y compris quand on n’a pas une peau acnéique. Entre les tableaux de bords, les claviers, les ascenseurs et autres interrupteurs, on est entourés de petites touches en plastique qu’on doit presser pour obtenir un résultat. Pourtant, quand on y regarde de plus près, pas mal de boutons ne servent à rien, soit parce qu’ils sont juste là pour nous donner l’illusion d’avoir du contrôle sur les choses, soit parce qu’ils ne sont utiles qu’à environ 1% de la population. Ceux-là, autant les supprimer sans remords (les boutons hein, pas les gens).

Les boutons des passages piétons

D’après une enquête de Loopsider menée il y a quelques années, les boutons situés au niveau des passages piétons ne font pas passer plus vite le feu au vert la journée. Ils ne fonctionneraient que la nuit, quand le trafic est un peu plus tranquille. Du coup ça ne sert à rien de s’acharner dessus, sauf si vous kiffez avoir les doigts bien crados.

Les boutons de fermeture d'ascenseur

Dans la quasi-totalité des ascenseurs français, le bouton « fermeture des portes » n’accélère pas la fermeture des portes. Il est là juste pour donner aux usagers le sentiment d’avoir un certain contrôle sur la situation et ainsi réduire leur stress. En gros, il a un effet placebo. De là à dire qu’on nous prend pour des gros pigeons, la limite est mince, mais on va plutôt dire que c’est pour nous rendre un petit peu plus patients. Mais bon, on est quand même un peu des pigeons.

Les thermostats dans les bureaux et hôtels

Là, c’est un peu plus variable, parce qu’il se peut très bien que votre bureau soit équipé de vrais thermostats, mais dans une bonne partie des cas, ces panneaux de contrôle de la température ne contrôlent rien du tout. Encore une fois, le but est simplement de donner l’illusion aux gens qu’ils peuvent maîtriser leur environnement. On a un peu froid ? On appuie sur le thermostat, et tout de suite on a l’impression d’avoir plus chaud. Et hop, un effet placebo de plus.

Crédits photo (Domaine Public) : Monacofranzl

Les boutons d'ouverture des portes du métro

Prenons l’exemple du métro parisien (désolé pour ceux qui habitent en région, c’est celui qu’on connait le mieux) : sur les lignes 7 et 8, pour ouvrir les portes des rames à chaque station, il faut appuyer sur un bouton poussoir vert. Jusque-là, rien d’étonnant. Mais sur la ligne 13, pourtant équipée des mêmes boutons, presser le dispositif ne change rien : qu’on le fasse ou non, la porte s’ouvre. Eh bien ça n’empêche pas une grande proportion de gens d’actionner les boutons, ce qui leur donne l’illusion d’avoir eux-mêmes provoqué l’ouverture de la porte. Pour le coup, l’effet placebo n’était même pas recherché, c’est juste que les boutons avaient une vraie utilité avant et qu’ils n’ont pas été retirés après l’automatisation de l’ouverture des portes. On peut dire que c’est de la déco maintenant.

Les barres de téléchargement

Sortons un tout petit peu de l’univers du bouton (oui, on sait, ça nous coûte aussi, mais vous allez voir c’est un peu dans le thème). Sachez que, dans bien des cas, ces jauges indiquant votre pourcentage de téléchargement sont complètement fake. Elles n’indiquent pas la progression réelle du download, mais servent juste à vous indiquer que vous êtes bien en train de télécharger un truc. L’inventeur de cette jauge l’a avoué lui-même : l’important n’est pas que la barre indique précisément où vous en êtes dans le téléchargement, mais qu’elle soit là pour vous rassurer. Ça explique pourquoi on peut rester bloqué à 99% pendant des plombes avant que le téléchargement soit réellement terminé.

Le bouton de comptage de calories sur les appareils de sport

Sur les tapis de course, rameurs et autres vélos elliptiques, un bouton vous permet généralement de voir combien de calories vous avez dépensées pendant votre séance de sport. Or, le nombre affiché n’a rien de réel, puisque chaque métabolisme est différent. Il s’agit simplement d’une moyenne pour vous rassurer quant aux efforts que vous avez fournis. Faut juste le prendre comme une indication à la louche de ce qu’on a dépensé, mais pas comme un score réel. De toute façon, y prêter trop attention, c’est le meilleur moyen de se dégoûter du sport.

Le bouton "j'ai de la chance" sur Google

Ce bouton situé en dessous de la barre de recherche sert à envoyer l’utilisateur directement sur la première page des résultats de la requête qu’il vient de formuler. En gros, c’est censé vous faire économiser un clic pour arriver tout de suite sur le bon résultat, mais vu que les résultats ne sont pas toujours bien classés sur Google, et que vous pouvez facilement arriver sur des sites tout pourris, il vaudrait mieux renommer ce bouton « j’ai bof de la chance ». Bref, personne ne l’utilise jamais, et on comprend pourquoi.

Le bouton de lecture aléatoire sur Netflix

Dans le même esprit, Netflix propose de lancer aléatoirement un contenu qui pourrait nous plaire en s’appuyant sur son algorithme basé sur nos préférences. Un peu comme le flow de Deezer et Spotify. C’est bien gentil, mais ce qui fonctionne avec de la musique ne marche pas forcément avec les séries, et on a bien plus de chances de se retrouver avec des résultats tout pourris sur Netflix. Au final, on ne connaît pas une seule personne qui utilise ce bouton. Si vous en faites partie, faites-nous part de vos bonnes surprises, parce que pour nous ça n’a pas du tout marché.

Le bouton "partager" sur les sites pour adultes

On se questionnait déjà sur l’intérêt du bouton « non » sous la question « avez-vous plus de 18 ans ? » (parce que franchement, quel mineur répond honnêtement à cette question ?), mais à la limite, d’un point de vue légal, ça se comprend. Non, le plus bizarre, c’est le bouton « partager » sous les vidéos pornos : QUI partage des vidéos pornos avec ses amis ? On ne le sait pas, et on n’est pas sûr de vouloir le savoir. On préfère se dire que ce bouton est parfaitement inutile.

Les boutons colorés de la télécommande

On a demandé aux fabricants de nous expliquer à quoi ils servaient, et ils se sont enfuis en courant, une mallette d’argent sous le bras. Il faut croire qu’on vient de mettre le doigt sur un énorme complot.

Et vous, c’est quoi le bouton que vous n’avez jamais utilisé ?