Il est là, au coin de la rue. Il est peinardos. Il attend. Ou il hurle à la mort. Ou il boit dans un thermos. Quoi qu’il en soit, la récurrence de sa présence au coin de la rue quelle que soit l’heure laisse penser qu’en fait, c’est là qu’il habite, au coin de la rue. Tu dis bonjour à tes voisins, tu dis même bonjour à Myriam Hitler, l’arriviste du service repro qui a récupéré le poste que tu voulais avoir. Mais lui, tu lui dis pas bonjour. On va pas te jeter la pierre, hein, moi non plus, je luis dis pas bonjour. Voilà 10 petites raisons de reconsidérer ça, en association avec nos amis de l’application « Entourage » qui aide à resocialiser les sans-abris.

Parce qu'il a des histoires à raconter

A priori, si le mec s’est retrouvé à vivre dans la rue, c’est pas qu’il l’a choisi délibérément. A 14 ans, il disait pas « plus tard, je veux être clochard ». Et depuis qu’il vit dans la rue, il voit des choses que les personnes qui dorment sur un clic-clac ne voient jamais. Partant de là, il doit avoir des histoires à raconter, et plus intéressantes que le débrief de la soirée passée par Anne-Charlotte avec Christophe pour leur soirée de fiançailles dans une chambre d’hôtel Formule 1.

Parce que ça peut changer la journée du mec

Si un copain t’appelle pour te demander de passer le voir deux secondes à l’hôpital avant d’aller bosser parce qu’il n’a vu personne à part des infirmières depuis 10 jours, tu iras. Surtout si l’hôpital est sur ton chemin. Ça te prendra un quart d’heure pour faire la journée de ton pote. Bah là, c’est pareil, sans l’odeur d’hôpital, sans le détour à faire et pour largement moins d’un quart d’heure. Après, il faut reconnaître que c’est aussi sans le côté copain.

Parce qu'après tu pourras crâner auprès de tes amis en jouant les mecs solidaires

« Ouais, ce matin, tandis que je parlais avec Patrick (Patrick, c’est le sans abri qui vit en bas de chez moi), je me suis rendu compte que le monde était une coquille de noix, en fait, et la vie une grande roulette. »

Bon, il est aussi possible que tu perdes tes amis si tu racontes des trucs aussi nuls, mais avec un peu d’entraînement, tu devrais réussir à crâner.

Parce qu'il a les meilleurs plans épicerie du tiéquar

Essaie un peu, par toi-même, de trouver une tablette de chocolat à 1 heure du matin un lundi quand tu viens d’emménager. Rues désertes, où chercher ? Patrick, lui, il sait. Du coup, si tu te fais pote avec Patrick, tu ne manqueras jamais de chocolat.

Parce que ça t'évitera de culpabiliser quand tu le croiseras tous les jours

Journée habituelle : Lever, douche, petit déjeuner, départ, changement de trottoir malaise pour pas croiser Patrick, culpabilité, sentiment de honte, entrée dans le métro, sentiment de honte qui s’estompe, malaise.

Journée future : Lever, douche, petit déjeuner, départ, « Salut Patoche, ça boume », positivité, entrée dans le métro, malaise.

Parce que c'est toujours plus agréable que de parler à Alain Connardo, le DG du marketing

T’as vraiment envie d’être à l’heure à cette réunion horrible où tu vas devoir donner la réplique à Alain Connardo ? Tu as vraiment envie de te la taper cette évaluation de ta performance lissée sur l’année ? Non. T’as pas envie. Mais si tu arrives en retard, tu vas devoir te justifier auprès d’Alain Connardo. Sauf si tu dis que tu as pris 10 minutes pour parler avec Patrick, ce qu’Alain Connardo, lui n’a jamais fait de sa vie. Tout bénéf’ : déjà tu gagnes 10 minutes de vie agréable, ensuite tu parles à Patrick qui s’avère assez sympa et surtout, tu te donnes les moyens de faire qu’Alain Connardo se sente tout merdeux.

Parce qu'avec la crise, on sait pas ce qui peut nous arriver, et il vaut mieux se faire des potes dans la street au cas où ça nous tombe dessus

En vrai, si je devais me retrouver dans la rue, je saurais rien faire. Je saurais pas faire la manche. Je saurais pas quel spot choisir. Je saurais pas comment me comporter avec les commerçants. Je saurais pas si j’ai le droit de me faire pote avec d’autres mecs dans la rue. Je saurais pas. Alors que Patrick, lui, il sait. Et ça fait de lui une recrue de choix en prévision du choc libéral que prépare Fillon.

Parce que c'est l'occasion de rencontrer "les vrais gens"

Puisqu’apparemment, on ne les rencontre jamais, les vrais gens. Au moins, quand tu exprimeras une opinion quelconque et qu’on te rétorquera que tu es déconnecté des vrais gens, tu pourras dire que t’es pote avec Patrick, ce qui fera office d’argument d’autorité.

Parce que depuis qu'Alice est partie avec les gosses, tu n'as plus personne à qui parler

Surtout que plus personne ne veut t’entendre parler de ton malheur. Il est temps de te faire de nouveaux amis.

Parce que y'a moyen qu'il soit sympa

Y a aussi moyen qu’il soit pas sympa. Ou qu’il soit ni sympa, ni pas sympa. Comme tout le monde, en fait. Puisque c’est une personne. Du coup, y a plutôt moyen qu’il soit pas sympa, vu que la majorité des gens sont pas sympas. Mais on sait jamais.

Si vous voulez lutter contre l’isolement des sans-abris, découvrez l’application Entourage, faite par des gens qu’on aime bien. Et votez pour cette application sur la France s’engage pour leur donner encore plus de moyens.