Vous n’avez pas pu passer à côté de cette actu aussi triste que glauque : le vendredi 10 février 2023 en fin de journée, l’humoriste Pierre Palmade a eu un grave accident de voiture, faisant 3 blessés graves dans le véhicule en face, dont une femme enceinte qui a perdu son enfant. Les analyses toxicologiques réalisées sur le quadragénaire ont révélé qu’il conduisait sous l’emprise de la cocaïne, et de drogue de type chemsex en injections. C’est sur ce dernier point que nous nous arrêterons ici. C’est quoi, le chemsex ?

Dans "chemsex" il y a "sex" et ce n'est pas pour rien

En fait, « chemsex », c’est la contraction de deux mots anglais : « chemical » qui veut dire « chimique », et « sex » qui veut dire… « Sexe » (ouais, c’est pas la traduction la plus complexe). « Chemical sex » puisque cela désigne le fait de consommer des substances psychotropes pendant l’activité sexuelle, afin de les rendre plus longues et plus intenses. C’est pas une des drogues les plus chères et c’est bien plus dangereux qu’il n’y paraît.

C'est une pratique avant d'être une drogue

Initialement, le « chemsex » désigne une pratique apparue il y a une vingtaine d’années dans le milieu gay anglo-saxon, et non pas une substance. D’ailleurs, on la retrouve sous plusieurs appellations, comme « Plans chems », « plans slam », « plans planants », ou « slam party ».

Eh non, ça ne concerne pas que la communauté LGBT

Contrairement aux idées reçues, et bien qu’elle soit née au sein de la communauté gay, cette pratique ne concerne ni uniquement les hommes, ni uniquement les homosexuels. Selon l’enquête « Sea, Sex and Chems », plus de 25% des pratiquants sont des non HSH (hommes ayant des rapports avec des hommes). Dans le détail : 16,5% sont des femmes, 5,4% des hommes hétérosexuels, et 4,2% des personnes non-cisgenres.

Mais quelles sont les drogues utilisées ?

Le « chemsex » n’étant pas une drogue, mais une pratique mêlant drogues de synthèse et sexe, différentes substances sont utilisées, par voie orale, nasales ou injectées. Souvent, certaines drogues stimulantes et euphorisantes, sont prises en association. On retrouve notamment des cathinones, du poppers, du GHB ou GBL, de la métamphétamine, de la kétamine, de la cocaïne ou de la MDMA.

Ces drogues ont différents effets sur la sexualité

Certaines substances sont stimulantes, d’autres euphorisantes ou relaxantes. Dans tous les cas, et comme pour la majorité des drogues (y compris l’alcool), il y a aussi et surtout un aspect « désinhibant ». C’est souvent ce que cherche les « chemsexeurs » au début, pour prendre confiance en leurs performances, et booster leur endurance. Au début, la drogue semble multiplier les sensations. Ensuite, elle devient simplement une addiction, un besoin pour pouvoir passer à l’acte.

Le chemsex s'est développé par les réseaux sociaux

Arrivé en France en 2010, la pratique s’est répandue au même rythme que les réseaux sociaux et applications de rencontres se sont développés. C’est aussi Internet, et la possibilité d’y trouver des drogues de synthèse moins chères, qui a participé à cet essor.

Certaines séries Netflix en parle

C’est notamment le cas dans la dernière saison d’Élite, où une soirée chemsex, dédramatisant la pratique, est mise en lumière. Problème : il ne faut peut-être pas trop dédramatiser, car ça reste dangereux.

Il y a de multiples risques sur la santé

Dans le cadre du chemsex, les consommations de drogues et les rapports sexuels s’enchainent pendant plusieurs heures, voire… Plusieurs jours, avec, souvent, différents partenaires.

Première conséquence : des risques de répercussions graves sur la santé physique (abcès, plaies, transmissions d’IST et/ou de MST,…), on compte aussi des risques d’overdoses, d’intoxications ou de comas.

Deuxièmes conséquences : de potentielles séquelles mentales. Au-delà de la dépendance, il y a également des répercussions sur le long-court. Quand le chemsexeur est en redescente, il arrive qu’il s’isole totalement des autres et qu’il se désocialise complètement.

... Mais aussi un risque d'agression sexuelle élevé

Sous l’effet de la drogue, la notion de consentement ne peut pas toujours être établie, et le jugement est altéré. Il y a donc des risques importants d’agressions sexuelles ou de viols dans ce type de soirée.

Pour essayer d'en sortir, il existe plusieurs groupes d'aide

Drogue info service conseille le groupe Info Chemsex (by AIDES), les numéros de « Chemsex Urgences » ( 01 77 93 97 77 par téléphone, 07 62 93 22 29 sur Whatsapp), ou de se rapprocher des différentes antennes de AIDES.

On vous répète régulièrement que « boire ou conduire, il faut choisir », c’est vrai. Complètement vrai. Mais n’oubliez pas non plus que la consommation de drogue est responsable d’un accident sur cinq en France. Avant de prendre le volant, on est sobre de toutes substances pouvant altérer nos réflexes, notre perception et notre jugement. SVP.

Source : Actu.fr, BFMTv, Drogue info service