Je ne voudrais pas vous foutre le moral sous l’eau, mais les nouvelles ne sont pas bonnes (pour changer, tiens). D’après une nouvelle étude, menée par les Nations Unies, les récifs coralliens, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ne vont pas bien du tout. Si le réchauffement climatique n’est pas rapidement maîtrisé, ils vont tout simplement clamser de thermostress. Si le problème n’est pas rapidement réglé, tous les récifs coralliens pourraient avoir complètement disparu d’ici à 2050. Et si vous vous dites « bouarf, c’est dommage, mais ça va pas m’empêcher de vivre, hein ». Eh bien détrompez-vous, en fait. Les conséquences d’une telle perte pourraient être désastreuses, y compris pour l’homme.

Tout un tas d'animaux marins se retrouveront sans habitat

Les récifs coralliens sont souvent surnommés « les forêts tropicales des océans ». À l’image d’une forêt tropicale qui héberge une quantité astronomique de faune et de flore, les récifs coralliens, bien qu’ils ne représentent qu’1% du plancher océanique, abritent plus d’un million d’espèces, dont un quart des poissons du monde. Sans barrière, les plus robustes migreront vers un autre habitat, les autres mourront.

Certaines zones terrestres disparaitront

Les récifs, aussi profonds qu’ils puissent être, protègent les côtes contre l’érosion causée par les tempêtes tropicales, et empêchent (ou du moins, diminuent) les risques de montée des eaux. Sans barrière de corail, et donc, sans protection côtière, l’érosion des terres rendra plusieurs zones inhabitables.

Les risques de mourir dans une catastrophe naturelle vont grandir

Les barrières de corail ne protègent pas que de l’érosion : elles font aussi barrière aux catastrophes naturelles comme les tempêtes ou les tsunamis. Lors d’un cyclone, par exemple, la barrière absorbe 70 à 90% de la puissance des vagues. En Indonésie, lors du Tsunami qui a secoué l’île en 2018, ce sont les zones non protégées par un récif qui ont été dégradées.

Crédits photo (Domaine Public) : NOAA

L'économie liée au tourisme va s'effondrer dans de nombreux pays

Plus de barrière de corail rime forcément avec la disparition totale du tourisme lié à ces récifs. Quand on sait que ce type d’activité profite à plus de 100 pays, qu’il contribue à plus des 30% des recettes d’exportation de plus de 20 pays, et qu’il est, dans de nombreuses petites îles, responsable de plus de 90% du nouveau développement économique, oui… Y’a de quoi flipper un peu. (Source)

Vous vous taperez sûrement une bonne intoxication alimentaire, et ptetre bien que vous en mourrez

Un récif en mauvais état peut, effectivement, faire place à une flambée de ciguatera, c’est à dire : une intoxication due à la consommation de poisson récifaux malades. Appelé familièrement « la gratte » dans le Pacifique sud, cette maladie est due à un dinoflagellé (rien à voir avec un dinosaure se faisant fouetter), appelé « Gambierdiscus toxicus ». C’est une micro-algue toxique qui se développe directement dans les récifs endommagés, qui est avalé par les poissons herbivores, eux même consommés par des poissons carnivores, etc. Les toxines de cette algue se transmettent alors tout au long de la chaîne alimentaire, jusqu’à contaminer l’homme. Au mieux, vous ressentirez des sensations de brûlure au contact de l’eau froide, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête, de la fatigue, des sueurs et frisons ou des démangeaisons. Au pire, votre pouls ralentira, vous aurez des troubles cardiaques, et vous pourrez y passer. Voilou voilou. C’est pas pour vous faire psychoter, hein. Je préviens, c’est tout !

On va devoir s'habituer à l'eau salée

Certaines îles à basse altitude sont d’ores et déjà confrontées à ce problème : les Kiribati, 33 atolls coralliens situés dans l’océan Pacifique, voient leurs sources d’eau douce se faire submerger par l’eau salée. Vous vous souvenez quand on parlait de récif permettant d’éviter la montée des eaux ? Voilà.

On va tous devoir manger vegan

Et il ne servira à rien de les insulter davantage, ils n’y seront pour rien. La disparition des coraux, surtout quand elle est associée à la surpêche, mènera à une raréfaction des poissons et à une pénurie de protéines locales. Préparez-vous à manger du quinoa. Ce n’est pas si mauvais, le quinoa. C’est toujours mieux que le boulghour. Vous verrez…

La disparition des poissons sera aussi un désastre économique

Outre le fait qu’on va devoir se contenter de fruits et de légumes pour le restant de nos jours, il faut penser que de nombreux pêcheurs vont devoir cesser leur activité. Un désastre, surtout, pour les populations de la zone intertropicale, qui dépendent principalement de la pêche en zone côtière. Ces endroits dépendent des récifs coralliens, très riches en poissons. Or, sans récif… Bah… Y’aura plus grand-chose dans les filets.

Les rayons des pharmacies paraîtront plus vides

On n’y pense pas toujours, mais les récifs coralliens sont une mine d’or de composés pharmaceutiques. Parmi les dernières découvertes : des chercheurs de l’université de l’Utah ont identifié de l’éleuthérobine (une substance aux propriétés anticancéreuses) dans des coraux souples. Si les récifs disparaissent, deux conséquences médicales dramatiques : certains médicaments ne seront plus produits, et les recherches, notamment en cancérologie, seront mis à mal.

Le troisième volet de Némo sera vachement plus triste que les deux premiers

Déjà que ce n’est pas ce que Disney a fait de plus fun, là… Ça sera carrément la dep. La grosse dep, même.

Au cas où vous n’auriez pas compris que la planète va très mal, vous avez vu passer ses photos de canicule ? Bah ça fait bien flipper.

Sources : Universalis, Les Echos, Ouest France, National Geographic