Top 10 des trucs chelous à savoir sur Tuvalu, un tout petit pays plein de surprises

C'est un tout petit archipel dans le Pacifique

Cet archipel Polynésien est constitué de neuf petits atolls (des îles coralliennes) et son nom veut dire concrètement « huit ensemble » parce qu’à la base l’état était constitué de huit îles. Mais c’est con parce que depuis 1989 la neuvième (Niulakita) est aussi habitée, ça nique un peu le nom mais c’est pas trop grave vu qu’elle a une bonne gueule (voir la photo, elle est tout mignonne).

Crédits photo (Domaine Public) : USGS/NASA Landsat Program; found and cropped by Szczureq

Des gens y vivent depuis assez longtemps

Les îles de Tuvalu sont habitées par l’homme depuis près de 1000 ans avant Jésus Christ et continuent d’y vivre, ce qui prouve qu’on peut visiblement prospérer et exister dans le salut du seigneur Jésus. Historiquement l’archipel a été « visité » par un paquet de gens, d’abord par les Polynésiens de Samoa ou les Tongiens avec lesquels des échanges commerciaux et culturels ont visiblement eu lieu. Par la suite les Espagnols sont venus en 1568 et c’est finalement nos voisins anglais qui sont arrivés pour continuer de foutre le bordel au 19ème siècle.

L'archipel a été colonisé par les Anglais (et c'était pas joli)

Comme en Europe on était principalement chrétien on avait un peu envie que tout le monde fasse pareil, parce que qui sont ces gens qui ont leurs propres croyances et n’essaient même pas de coloniser les autres ? Exact, des païens qu’il faut absolument sauver en supprimant leurs croyances et les arrachant à leurs terres. Les Anglais ont donc apporté l’alphabétisation aux populations de l’archipel pour leur faire lire la Bible et devenir chrétiens vers 1860, puis il y avait aussi les esclavagistes qui venaient récupérer des habitants pour les emmener et les vendre parce que c’était ça la civilisation à l’époque.

Crédits photo (Domaine Public) : Alfred Thomas Agate

La population a été décimée par le "blackbirding"

Le terme « blackbirding » se réfère au fait de tromper des populations en leur faisant croire qu’on a du travail bien payé à leur offrir puis une fois embarqués sur un bateau s’en servir comme esclave sans les payer et ne généralement jamais les ramener chez eux. Tuvalu n’a malheureusement pas eu besoin d’attendre les Anglais pour que ça arrive, un bateau Péruvien avait par exemple embarqué pas moins de 400 personnes d’un coup en 1863 et on estime que la population de l’ile serait passée de 20 000 habitants à 3000 pendant cette période. Une horreur.

L'économie du pays a commencé à bondir grâce à internet

Si la plupart de l’économie du pays est basée sur la culture, la pêche et d’autres activités locales, on compte 10% de sa population qui travaille hors de l’île ou sur les mers. Tuvalu était l’un des pays les plus pauvres au monde mais il y a un truc étonnant que personne n’a vu venir : le suffixe de nom de domaine internet.

Lorsqu’on a filé des suffixes à tout le monde (.fr pour la France, .be pour la Belgique…) Tuvalu a obtenu le suffixe « .tv », un suffixe qui intéressait beaucoup de monde vu que ça ressemble à TV / télévision. Une société a racheté le nom pendant 12 ans pour 50 millions de dollars, société dans laquelle le pays a racheté 20% des parts pour continuer de faire fructifier l’argent.

Crédits photo (CC0 1.0) : See File history, below, for details.

5 millions par an juste avec un nom de domaine

Les choses sont allées très vite avec ce nom de domaine, dans le sens où de très gros sites ont voulu acheter le suffixe comme par exemple le géant du streaming de jeu vidéo Twitch mais aussi tout un tas d’autres genres de sites. Assez vite l’argent est arrivée sur le pays, ce qui a aidé à refaire des routes, des écoles et améliorer les infrastructures pour les habitants. En 12 ans le PIB du pays avait augmenté de 50% rien qu’avec cet argent et si en 2016 il a rapporté 2 millions de dollars on a estimé qu’en 2021 il en avait rapporté 5 millions.

De l'argent "sale" pour une partie de la population

Si l’argent obtenu grâce à cet étrange procédé a grandement aidé le pays à se développer, toute une partie de ses habitants jugent que c’est de l’argent sale. La raison principale est que de nombreux sites qui utilisent cette extension de nom de domaine sont des sites pornographiques et qu’une grande partie de la population est désormais chrétienne, ce qui ne fait pas forcément bon ménage. Du coup ça fout un peu un froid au sein des gens parce qu’il n’y a pas que Twitch qui fait du streaming.

Crédits photo (Domaine Public) : Twitch Interactive

La montée des eaux empêche les principales activités de culture

Vous l’ignorez peut-être mais c’est un peu la merde sur la planète en terme de dérèglement climatique et tout ça. Comme la montée des eaux salées atteint les parties vivables de certaines iles de l’archipel, le sel détruit un peu les cultures et des fermes ont déjà été submergées par le niveau de la mer. Du coup vu que la population se nourrit essentiellement de ce qu’elle cultive et pêche c’est un peu problématique et n’augure rien de bon.

L'archipel sera bientôt recouvert par l'eau...

Avec la montée des eaux due en partie au réchauffement climatique, l’archipel de Tuvalu est voué à disparaitre dans un futur plus ou moins éloigné. Si les habitants des iles Fidji ont déjà proposé plusieurs fois des terres à la population les habitants n’abandonnent pas encore leurs iles. Tuvalu compte cependant passer à une consommation d’énergie 100% renouvelable très prochainement, mais malheureusement tous les efforts ne peuvent pas venir d’eux et la triste réalité devrait arriver un jour.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : FabGUTIE

... et une copie a été fabriquée dans le metavers pour ne pas être oublié

Le ministre des affaires étrangères du pays a annoncé en 2022 qu’il voulait qu’on modélise l’archipel dans le métavers pour en garder une trace qu’on pourra « visiter », faisant devenir son pays comme le « premier pays numérique » au monde. C’est profondément triste vu que ce même ministre avait déjà fait son discours à la COP 26 en costume, les pieds dans l’eau en annonçant que les « efforts » pris par les pays n’étaient clairement pas suffisants par rapport à l’urgence climatique et que Tuvalu faisait partie de ceux qui étaient le plus touché.