On dit souvent « ouais c’était mieux avant » en parlant avec nostalgie d’un temps qu’on n’a pas forcément connu ou qu’on a tendance à idéaliser. Mais si on remonte vraiment loin dans ce « avant », on peut arriver à l’époque du Moyen Age où les sources de divertissements n’étaient pas forcément aussi élaborées que les nôtres. Les cinémas étaient des théâtres de rue, les jeux vidéos étaient des jouets en bois, les barbecues étaient des bûchers et les escape games étaient des prisons froides où on mangeait principalement ses excréments. Maintenant que j’ai bien grossi le trait dans cette intro je vous propose de voir les vraies sources de divertissements de cette belle époque.

Les jeux de stratégie

Déjà il faut dire que l’ancêtre des jeux de société et des jeux vidéo étaient les jeux de stratégie tels que les échecs (qu’on apprenait même aux gamins les plus riches, les pauvres étant trop occupés à ramasser leur poumon tombé à cause de leurs quintes de toux répétées). Inutile de vous présenter plus en détail ce jeu ancestral qui faisait travailler les méninges, vous le connaissez probablement. En ce temps là, on savait réfléchir.

Les jeux de hasard : les dés

Les jeux de dés avaient le vent en poupe à l’époque, tout comme le jeu de dames ou de pions. Ceci dit, ça ne plaisait pas à tout le monde, et je ne dis pas ça dans le sens où ça pouvait éventuellement emmerder le perdant, c’est surtout l’Église qui n’aimait pas les jeux de hasard et d’argent. Forcément, l’Église ayant un pouvoir beaucoup plus important à l’époque, certains de ces jeux étaient réservés aux tavernes ou aux rues, d’autres étaient vus d’un très mauvais oeil et d’autres étaient simplement tolérés. En ce temps-là, on savait rire.

Les jouets des enfants : de la récup

Poupées de chiffon, petites figurines en bois et autres lapins morts pouvaient servir de doudou aux plus jeunes bambins. Pour ceux qui commençaient à vouloir jouer à plusieurs on avait l’indémodable jeu des osselets qu’il fallait jeter au sol, des marrons ou encore des ballons. Globalement c’était de la débrouille et on se fabriquait ses propres jouets. En ce temps-là, on savait s’amuser.

Crédits photo (Domaine Public) : --Xocolatl (talk) 10:29, 25 August 2008 (UTC)

Le jeu de paume (ou les jeux de balles)

Contrairement à une idée reçue, le but de ce jeu n’était pas de se montrer la paume de la main jusqu’à ce qu’on meure de faim, il fallait plutôt se renvoyer une balle avec la paume de la main. Sorte d’ancêtre de la pelote, il a évolué avec le temps pour se jouer avec des raquettes. D’autres jeux de balles fabriquées dans du bois ou avec des panses ou vessies d’animaux existaient aussi. En ce temps-là, on savait quoi faire avec une vessie de porc qui restait dans le garde manger.

Les jeux de cartes

Il faudra attendre un bon moment pour voir arriver les premiers jeux de carte puisque c’est au quatorzième siècle qu’ils commenceront à se démocratiser. Ils resteront cependant assez rares dans un premier temps, vu que l’impression était un procédé cher et peu répandu, mais ils finiront par devenir de sérieux concurrents aux célèbres jeux de dés au fur et à mesure du temps. En ce temps-là, on partait rarement en vacances du coup fallait s’occuper. C’est quand même moins la lose de faire un jeu de cartes à deux plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux.

Les banquets et les bals

On ne peut pas vraiment dire qu’à l’époque on pouvait aller en boite de nuit pour se pinter la ruche, à la place avaient lieu des festivités comme les banquets et les bals. Cela pouvait aller de la fête au village aux fêtes religieuses, en passant par les bals des gros riches comme les seigneurs ou ceux organisés par les seigneurs pour les paysans (après la période de récolte par exemple). En ce temps là, on savait s’arroser le gosier.

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Les spectacles vivants (théâtre et danse)

Les représentations de spectacles vivants pouvaient se jouer autant dans les rues qu’en intérieur selon le public auquel elles étaient destinées. Les acteurs et danseurs pouvaient alors être des professionnels ou des amateurs. On pouvait y voir des pièces comiques (les farces) et religieuses, des ballets, des jongleurs et autres artistes de cirque. En ce temps-là, on savait danser la soca dance (à vérifier au niveau des dates).

Les foires

Les foires avaient une dimension commerciale qui se mélangeait au spectacle. Il s’agissait le plus souvent d’étals de divers commerçants qui venaient échanger leurs produits (comme des marchés) mais où on pouvait généralement manger, picoler et voir des artistes de rue. Ça amenait du monde dans les tavernes et on se réjouissait en voyant les jongleurs, les acrobates et autres montreurs d’ours (pas certain qu’il y avait des montreurs d’ours, mais j’aime beaucoup cette profession). En ce temps-là, on savait faire ses courses bourré.

La musique (oui, la musique)

Il n’a pas fallu attendre que Justin Bieber se produise sur une scène parisienne pour inventer le concept de concert. Il n’était donc pas rare de croiser des musiciens de rue ou de se réunir pour entendre divers artistes jouer des reprises des plus célèbres bardes qui pouvaient également rythmer les fêtes et les foires. En ce temps-là, on appréciait taquiner sa harpe.

Crédits photo (Domaine Public) : Wilimut

La chasse

Chez les plus riches, et pas les sans dents recouverts de crasse, on pouvait se divertir en organisant des parties de chasse. Qu’elles soient à courre ou en battues, les différentes méthodes de chasse répondaient plus de l’ordre du sport que de la nécessité de se nourrir chez la noblesse. On y chassait généralement de grands gibiers, et on laissait les plus petits au bas peuple pour que lui se nourrisse par contre, on chassait pas par plaisir quand on n’avait pas de thunes. En ce temps-là, on ne se mentait pas sur l’égalité entre les gens vu qu’elle n’existait pas.

Les jeux d'adresse : le tir à l'arc

Il n’était pas rare chez les nobles de faire des tournois de tir à l’arc pour montrer qu’on savait bien viser et se la raconter devant quelques jouvencelles. Au delà de la fierté, ces exercices permettaient surtout de s’entrainer au combat à distance, tout comme la quintaine qui consistait à balancer les coups de lances dans une cible pour la faire tomber, sorte de World of Warcraft de l’époque somme toute. En ce temps-là, on s’emmerdait moins quand on avait de l’argent. Ce qui est encore vrai aujourd’hui vous me direz.

Les tournois

Principalement réservés aux riches et à la noblesse, les tournois pouvaient prendre diverses formes. On pouvait y voir des combats à l’épée, à la lance ou des duels à cheval. On s’amusait en tuant son meilleur copain tout en apprenant à se servir d’armes ou combattre à pied ou à cheval, car les tournois servaient également à entrainer les jeunes seigneurs et les futurs chevaliers à l’art militaire. En ce temps-là, quand on disait « attention je vais jouter » on savait de quoi on parlait.

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Vous pouvez aussi aller voir les trucs considérés comme normaux au Moyen Age qui passeraient moins bien aujourd’hui, comme assiéger une ville ou torturer un type.

Sources : Wikimini, 1001 Patrimoines, Futura, Slate.