On le sait, certains acteurs ont galéré avant de réussir, mais de l’autre côté de la caméra c’est tout aussi valable parce que certains réalisateurs ont réalisé leur premier film avec un budget très serré et d’immenses risques financiers. On vous propose de faire un petit tour d’horizon de ces gens qui ont percé et ont réussi à atteindre les sommets d’Hollywood en partant de films faits à l’arrache avec un micro-budget.

Spike Lee - Nola Darling n'en fait qu'à sa tête

Alors qu’il cherchait à faire son premier « vrai » film après son projet de fin d’étude Spike Lee avait réussi à choper quelques légers financements. Il a ensuite été obligé de demander à plusieurs membres de sa famille de jouer et d’aider à réaliser pour éviter de payer trop de gens, tout en limitant la durée de tournage à 12 jours, ce qui est très très court. Au final, il a réalisé son film avec 175 000$ pour finalement récolter 7,1 millions de dollars. Pari réussi sachant que pendant le tournage, il envoyait un pote ramener les canettes de soda vides à l’épicerie pour récupérer la consigne et racheter de la pellicule.

Robert Rodriguez - El Mariachi

Robert Rodriguez partait de très loin pour réaliser son film : il n’avait aucune thune, pas d’équipe technique ni de matériel. Il a participé à un programme pour tester des médicaments afin de récolter 7000$, le budget total du film. Il a tourné le film à l’arrache en demandant aux acteurs de faire également office d’équipe technique, en enregistrant les dialogues après le tournage des scènes et en gardant les scènes ratées dans le montage final, faute de pellicule. Son but n’était même pas de passer le film au ciné mais de réussir à atteindre le marché de location de vidéos, sauf que Columbia a repéré son travail et lui a proposé de produire le deuxième.

Kevin Smith - Clerks

En réalisant son premier film le jeune Kevin Smith avait réussi à rassembler 27 000 dollars, une somme dérisoire pour réaliser un long métrage. Il bossait dans une épicerie et était passionné de film, il a donc décidé de tourner le sien directement sur son lieu de travail de nuit pendant les heures de fermeture. Il a financé le film en s’inscrivant dans une fac de ciné pour bénéficier des réductions de location de matos et a vendu sa collection de comics pour se faire un peu d’argent. Clerks a fait sensation au festival de Sundance et le public se demandait pourquoi il n’avait pas été tourné en couleur (parce que c’était moins cher) et hop, la carrière de Smith était lancée.

David Lynch - Eraserhead

David Lynch a eu besoin d’à peine 10 000$ pour faire son premier film SUPER CHELOU mais c’était quand même une grosse galère à financer. À la base, il faut dire que ça devait juste être un court-métrage, donc à partir du moment où ça a évolué en long métrage, c’est devenu un gros bordel. Des amis de Lynch lui ont filé de la thune et la femme de l’acteur principal donnait également une partie de son salaire de serveuse pour financer le projet qui a pris quand même six ans avant d’être terminé. Cela a donné un film vraiment très étrange, mais qui a carrément lancé la carrière de Lynch.

Christopher Nolan - Following

Après quelques petits projets et un début de carrière de réalisateur de films institutionnels Nolan a eu envie de réaliser un VRAI film. Il a rassemblé un peu d’argent, 6000$ exactement, et a commencé à tourner sa première oeuvre longue durée. Le problème c’est que tout le monde sur le tournage faisait ça sur son temps libre et avait un « vrai boulot » donc le travail ne pouvait se faire que le weekend et c’est pour ça que ça a duré un an à faire cette connerie là.

Quentin Tarantino - Reservoir Dogs

Jeune passionné de cinéma employé d’un vidéo-club, Quentin Tarantino regardait un paquet de films avant d’avoir la chance de réaliser le sien. Après avoir écrit True Romance il décide de mettre tout l’argent que lui a rapporté le scénario dans le budget (50 000$) et veut tourner le projet en amateur. Son rêve serait d’avoir Harvey Keitel à bord et par le biais de deux ou trois connaissances il parvient à lui envoyer le script qui plait beaucoup à l’acteur. À partir du moment où Keitel est à bord la production change complètement puisqu’il veut co-produire et amène un autre producteur avec lui, passant le budget de 50 000$ en 1 500 000$. Le scénar était béton, c’est ce qui fait que ça a marché.

Sam Raimi - Evil Dead

Dire que le tournage d’Evil Dead a été simple serait une belle connerie. Sam Raimi a pris près d’un an et demi pour enfin boucler son film, subissant des emmerdes constantes aussi bien être liées au manque d’argent qu’aux départs d’acteurs et de membres de l’équipe. Heureusement que son acteur principal Bruce Campbell est resté fidèle, c’est pour ça qu’il l’a fait apparaitre dans tous ses films suivants, même dans Doctor Strange 2.

Rian Johnson - Brick

En faisant son premier film Brick avec un tout jeune Joseph Gordon Levitt Rian Johnson n’avait pas beaucoup de thunes, en réalité il avait même taxé pas mal d’argent à sa famille pour réussir à le réaliser. Un tournage un peu galère et serré niveau budget pour un type qui croyait vraiment en lui, résultat quelques années plus tard il réalisait un film Star Wars. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on peut lui reconnaitre d’avoir réussi une jolie ascension à Hollywood.

Shane Carruth - Primer

Ok, c’est probablement un réalisateur dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler et j’imagine que le film Primer ne fait pas résonner les oreilles de beaucoup de spectateurs non plus. Le film a été écrit, réalisé, joué et monté par Shane Carruth pour un budget de 7000$ et il a CARTONNÉ au festival de Sundance. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs films sur le thème des voyages dans le temps mais un conseil, si vous le matez prenez des notes. Et revoyez le plusieurs fois.

George Miller - Mad Max

C’est ce qu’on appelle une leçon : 350 000$ de budget, plus de 100 millions de dollars de bénéfices, une franchise de plusieurs films à la suite… Le tout pour un film tourné à l’arrache avec un micro-budget, des scènes filmées parfois sans autorisation mais il n’en fallait pas plus pour faire un classique. Enfin si, il fallait Mel Gibson qui a eu le rôle de façon improbable : il accompagnait un pote qui devait passer le casting et comme il s’était battu la veille il avait des marques de coups que le réalisateur a kiffé.

D’autre part je vous conseille d’aller voir les films récents qui seront des films cultes plus tard et les films cultes mal résumés, vous m’en verrez ravi.

Sources : MTV, Reddit (1, 2), ScreenRant, Raindance