Des signes avec nos mains et nos doigts, on en fait tous les jours. Peut-être pas autant que les Italiens, mais on est déjà pas mal. Sauf qu’on ne se demande pas souvent d’où viennent tous ces gestes qu’on fait à longueur de journée. Ils ne sont pas apparus de nulle part, ils ont tous une origine historique plus ou moins connue. Et on va voir que la religion y est souvent pour quelque chose. Ils aiment bien les signes les religieux.

Le signe du démon

Celui-là, on le voit forcément dans n’importe quel concert de metal, à tel point qu’il est devenu un gros cliché. À la base, ce signe de la main, index et auriculaire levés, vient du langage des signes américain, le I Love You Sign. Il n’y a qu’à voir la photo : d’après la disposition des doigts on peut reconnaître un « I », un « L » et un « Y ». La version métal a juste replié le pouce pour virer le « L » et ne laisser apparaître que les deux cornes du démon. Mais non, a priori les métalleux ne sont toujours pas d’horribles tueurs en série qui mangent des bébés, ils ont aussi un cœur.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Jeremykemp, Moogle516, Night Gyr

Le pouce levé

Le signe qui signifie généralement que tout va bien (sauf au Moyen-Orient où il signifie aux gens qu’ils peuvent aller gentiment se faire voir) n’a pas une origine bien définie, mais on a plusieurs suppositions.

La plus connue, c’est celle du geste que faisaient les foules romaines pendant les combats de gladiateurs pour juger le combat, mais ça ne dit pas vraiment pourquoi ils se sont mis à utiliser leur pouce à la base. Une autre origine est plus intéressante : les archers anglais, vers la fin du Moyen-Age, faisaient ça pour signifier qu’ils étaient prêts au combat. En fait, la distance idéale entre l’arc et sa corde est d’environ 18cm, et la taille d’un poing avec le pouce levé fait environ 18cm. Donc on pouvait traduire ça par : « Ok James, les arcs sont bons, on est prêt à défoncer des Français. »

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Vaikunda Raja

Le "shaka" des surfeurs

Les trois doigts du milieu pliés, le pouce et l’auriculaire levés, c’est le signe de tous les surfeurs de la planète, qui donne un petit air ringard mais véhicule plein de bonnes vibes. Et son histoire est plutôt originale. Dans la première moitié du XIXe, à Hawaï (le royaume du surf, hein) un pêcheur du nom de Hamana Kalili avait perdu ses 3 doigts du milieu dans un accident, alors il a changé de boulot pour devenir gardien d’un train qui transportait du sucre. Comme il essayait toujours de tenir les enfants éloignés du train vu qu’ils voulaient l’utiliser pour voyager de ville en ville, les gosses se sont mis à imiter sa main en la secouant pour faire signe aux autres que la voie était libre et qu’il n’y avait aucune trace de Hamana. Le geste préféré des surfeurs vient donc de gamins qui se foutaient de la tronche d’un mec de la sécu. C’est fou, la vie, hein.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Roblespepe

Le poing levé

Eh non, la chanteuse Amel Bent ne l’a pas inventé. Le poing levé a été utilisé par des tas de groupes différents, des communistes aux défenseurs des droits des noirs en passant par les républicains espagnols. Son sens varie, mais ça tourne souvent autour de la défiance et de l’unité. Assez logique pour le coup, vu que le poing serré peut à la fois mimer la violence du coup de poing, mais aussi symboliser un tout solide vu que les doigts sont fermement serrés les uns contre les autres. Bien sûr, il ne faut pas oublier de viser la lune avec son poing levé.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Eugenio Hansen, OFS

Le signe "V"

En réalité, le V avec les doigts a deux significations (plus une troisième si on fait des trucs avec sa langue entre deux.) En Angleterre, c’est une sorte de doigt d’honneur, parce qu’on dit que pendant la guerre de Cent Ans, les Français coupaient l’index et le majeur des archers anglais qu’ils capturaient pour les empêcher de combattre à nouveau. À côté de ça, on fait aussi le V comme signe de victoire depuis la Seconde Guerre mondiale, parce que le V est la première lettre de « Victoire », mais aussi de « Vrijheid », le mot néerlandais pour « Liberté ». Heureusement que ces mots ne commençaient pas par un Z parce que c’est chiant à faire avec une seule main.

Crédits photo (Domaine Public) : British Government

Le doigt d'honneur

Son origine est incertaine, mais le plus probable est que ça vienne de la Rome antique, où on appelait ça le « digitus impudicus », le doigt impudique. Le doigt pas joli joli quoi. Et ça mimait probablement un phallus. Faire un doigt d’honneur à quelqu’un, c’était donc lui dire qu’il était un pénis. Pas joli joli, qu’on vous dit. Heureusement, on peut toujours le faire avec poésie.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Fanela

Le geste de bénédiction

Bon ok vous le faites pas tous les jours, mais le pape lui il kiffe ce signe. Et son origine est, évidemment, liée à Jésus, souvent représenté comme ça. En gros, les deux doigts en l’air symbolisent la double nature de Jésus, à la fois humaine et divine, alors que les trois doigts en dessous font référence à la trinité (le père, le fils, le saint-esprit, tmtc.) Maintenant vous saurez ce que vous faites quand vous bénissez des gens dans la rue.

Crédits photo (Domaine Public) : Photograph: Myrabella

Les doigts croisés

Encore une fois on a plusieurs origines en réserve, mais la plus plausible est que les doigts croisés feraient référence à la croix chrétienne. Les chrétiens faisaient ce geste pour éloigner le démon, et maintenant on a gardé le côté superstitieux sans le côté religieux. Mais on va pas se mentir, les superstitions c’est quand même de la grosse bêtise.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Evan-Amos

Le fist bump

Pour ceux qui ne savent pas, le fist bump c’est quand on tape son poing serré contre le poing serré de quelqu’un d’autre pour le saluer ou célébrer un truc. Apparemment, vers la fin du XIXe siècle on a commencé à voir des boxeurs jamaïcains se saluer comme ça, parce qu’avec les gants de boxe, c’était pas trop pratique de se serrer la paluche.

Crédits photo (Domaine Public) : Pete Souza

Se serrer le petit doigt pour faire une promesse

Plus communément appelé la « promesse du petit doigt », ce signe tire son origine du Japon, au début du XVIIe siècle. Là-bas, on parle du « yubikiri », qui signifie « découpe du doigt » (pas ultra friendly), et qui est généralement accompagné de la phrase « Celui qui ment sera obligé d’avaler mille aiguilles ». HEIN ? MILLE AIGUILLES ? MAIS ON A PAS TOUS UNE MERCERIE À DISPO, HEIN ! Pour la petite histoire, cela pourrait venir de la mafia Yakuza, où les fautes étaient sanctionnées d’un petit doigt en moins. Vachement pratique pour se gratter l’oreille, tiens.

Crédits photo (Domaine Public) : Oreo Priest

Le salut fasciste (avec un petit travail du bras, aussi)

Loin d’être un petit coucou anodin, aujourd’hui il est bien souvent interdit de faire ce geste puisqu’il a été largement utilisé par les nazis et les fascistes italiens. Pourtant, le salut était à l’origine romain. Enfin, à ce qu’on dit, parce qu’en vrai, on n’a jamais retrouvé de traces de tout ça dans la culture romaine. Il n’y a pas que les fascistes qui s’en sont inspirés. Entre autres, Pierre de Coubertin l’avait instauré comme salut officiel des Jeux Olympiques en 1920, mais bon après la Seconde Guerre mondiale, on s’est dit qu’il valait peut-être mieux laisser tomber.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Unknown authorUnknown author

Le signe de JUL

Vous saviez que les doigts forment les lettres J-U-L ? Ouais, vous le saviez sûrement.

On doigt y aller. À pouce.

Source : Wikipedia