La langue française est une abominable bitch. Avec ses règles de grammaire toutes pétées, nous avons de nombreuses raisons d’écrire n’importe comment, voire de supprimer purement et simplement cette langue de l’enfer. Et parmi les incohérences notoires de la langue française, on peut noter un certain nombre de mots galères à utiliser sans faire de bourdes.

"Gens"

C’est certainement un des pires mots de notre langue. Il veut dire tout et n’importe quoi et son genre change selon son positionnement dans la phrase. Si un adjectif le précède, il est au féminin (« les petites gens »), à l’inverse si l’adjectif arrive après il sera masculin (« les gens petits »). Toutefois, si le mot qui précède tout juste « gens » s’écrit de la même façon au féminin qu’au masculin, c’est le masculin qui l’emporte sur les autres adjectifs : « Des batards de iench, colériques gens ».

"Presque"

Bon OK, j’exagère un peu. Cet adverbe n’est pas siiiii compliqué à utiliser d’accord. Mais il est sujet à des exceptions et ça c’est très chiant. Ainsi on ne lui enlèvera jamais son « e » final SAUF dans le mot « presqu’île ». Voilà. C’est pas un drame hein mais c’est chiant. C’est tout. C’est comme le mot « quelque » qui garde toujours son « e » sauf dans « quelqu’un » et « quelqu’une ». Chiant.

"Cent"

Vous n’êtes pas sans savoir que l’écriture des chiffres en langue française est assez problématique. Notons en premier lieu que « mille » est toujours invariable comme ça pas de questions à se poser. Ce n’est pas le cas du nombre « cent » qui s’accorde seulement quand il n’est suivi d’aucun chiffre. On écrit « deux-cents » mais « deux-cent-trois ». Ou 203. Comme ça pas de souci.

"Vingt"

De la même façon, ce petit « vingt » nous pompe l’air. Il s’écrit toujours au singulier sauf dans le nombre « quatre-vingts » où il prend systématiquement un « s ». En revanche, s’il y a un chiffre après « vingt » il se remet au singulier comme dans « quatre-vingt-deux ».

"En"

Il pose surtout problème quand on l’utilise avec un participe passé. J’vous explique. Quand on utilise un participe passé avec le verbe avoir, on accorde le verbe avec le COD quand celui-ci est placé devant lui : « Les boutons que j’ai percés ». Si toutefois on rajoute « en » comme pronom personnel avant le verbe, on oublie l’accord : « Les boutons, j’en ai percé ». En revanche, si tu rajoutes un adverbe de quantité, on repasse à l’accord « Les boutons, combien en ai-je percés ? ». Pas évident.

"La plupart"

Parce qu’on ne sait jamais si on doit l’accorder au pluriel ou au singulier : « la plupart des élèves se sont absentés » ou « la plupart des élèves s’est absentée » ? Pourtant c’est pas si compliqué. De base, le verbe s’accorde toujours en genre et en nombre avec le complément de « la plupart ». Ce qui semble assez logique puisque si on formule autrement, par exemple « la plupart des chats sont des putes », on voit bien qu’il sera difficile d’écrire « la plupart des chats est une pute ». Bref, ne tergiversons pas, c’est le pluriel qui l’emporte.

Les adjectifs qui ne veulent pas dire la même choses selon qu'on les place avant ou après le nom

Quand on dit « un brave type » ou « un type brave » ; « un homme certain » ou « un certain homme » ; « une bonne femme » ou « une femme bonne » ; « une grande fille » ou « une fille grande »… Vous pigez le délire ?

Les mots "contraindre", "astreindre" et "restreindre" qui ont l'insupportable culot de s'écrire différemment

Or, excusez-moi du peu, mais ils viennent tous les trois du latin « stringere ». Est-ce qu’on se fouterait pas un peu de la gueule du monde ?

Globalement, toutes les couleurs sont chiantes

Tout comme les chiffres, les couleurs ont leurs petits caprices. D’un côté on a les couleurs dites classiques comme le jaune, le rouge, le vert et le bleu qui s’accordent normalement. Ensuite on a les couleurs qui sont associées à des fruits ou des matériaux comme « orange », « noisette », ceux-là sont invariables. Sauf qu’en fait cette invariabilité ne s’appliquent pas pour tous puis que les couleurs « rose », « fauve », « pourpre », « mauve » par exemple sont variables. Bref, chacun ses goûts et ses couleurs.

...et tous les noms composés

Avoue que chaque fois que tu dois utiliser un nom composé tu t’y reprends huit fois avant de finir par checker sur Google. C’est normal, on est tous logés à la même enseigne face à la torture des mots composés. Alors simplifions les choses une bonne fois pour toute : quand les deux mots sont composés d’un adjectif et d’un nom ou de deux noms, ils sont variables au pluriel. Donc on dit bien « des papiers-cadeaux ». En revanche, quand l’un des mots est composé d’un verbe, d’un adverbe ou d’une préposition (bref dès qu’on n’est plus dans la combinaison nom-nom ou adjectif-nom), le mot qui n’est pas un nom reste invariable : « des couvre-lits », « des arrière-boutiques » etc. SAUF QUE ! certains nom sont toujours considérés comme singuliers parce que non-comptables. Donc on écrit bien « des porte-monnaie », « des chauffe-eau ». Bref c’est quand même un beau casse-tête.

AH langue française, tu nous enterras tous !

Source : Néon, Ouest-France, Le Figaro