Les méchants dans les films c’est important : parfois ce sont des méchants joués par des acteurs comiques et ça marche bien, parfois des méchants complètement teubés qui nous font dire qu’il y a un gros problème d’écriture et des fois il s’agit de méchants de films pour enfants beaucoup trop flippants avec un énorme problème de dosage dans l’horreur. Aujourd’hui on va plutôt se pencher sur des méchants qui fonctionnent vraiment bien à l’écran dans la mesure où ils sont « crédibles dans leur folie » d’après deux psychologues (Samuel Leistedt et Paul Linkowski) qui ont mené une étude de trois ans sur le sujet.

M, dans "M le maudit"

Le personnage de M qui est magistralement interprété par un Peter Lorre au sommet de son art reste aussi mémorable dans « l’humanité » et la « normalité » que l’acteur a été en mesure d’y insuffler. Un personnage de meurtrier et de violeur d’enfant absolument terrifiant qui par plusieurs moments dans le film montre un visage beaucoup plus humain et complexe qui serait « ressemblant à ce qu’on pourrait retrouver chez un prédateur sexuel qui souffre de psychose » d’après les deux psychiatres.

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Il n'a pas souffert, promis

Amon Goeth dans "La liste de Schhindler"

Le membre des SS et commandant du camp de concentration incarné par Ralph Fiennes est un personnage effrayant de froideur, n’hésitant pas à agir et tuer de manière totalement détachée comme dans la scène où il exécute de sa fenêtre aléatoirement des prisonniers au fusil sniper. Le personnage est inspiré du vrai commandant Amon Goeth ce qui apporte une authenticité bien retranscrite de son type de psychopathie.

Anton Chigurh dans "No country for old men"

Le terrifiant tueur incarné par Javier Bardem entre dans la catégorie des psychopathes réalistes et d’après l’étude des deux psychiatres il serait même l’un des plus crédibles de tous. Détaché du fait de tuer par son « travail » (tueur à gage), le personnage n’hésite pas à le faire pour le plaisir et jouer avec la vie d’autrui en dehors de ses contrats, comme la scène pleine de tension du « pile ou face » avec le tenant de la station service.

Walter E. Kurtz dans "Apocalypse Now"

Probablement le rôle le plus marquant de Marlon Brando, le Colonel Kurtz de l’armée a sombré dans la folie avec la guerre et l’isolement en devenant un dangereux manipulateur atteint de psychose. Dans sa façon d’être prêt à tout pour gagner et d’instaurer un climat de peur et de paranoïa au sein de son équipe il devient alors profondément dangereux et cruel, ne reculant devant rien pour garder le contrôle sur ses hommes, comme mettre des têtes sur des piques.

Henry dans "Henry, portrait d'un serial killer"

Le tueur en série incarné par Michael Rooker est crédible pour plusieurs raisons dans l’analyse des psychiatres : l’instabilité et le chaos qui le caractérisent, la pauvreté émotionnelle et le cruel manque d’empathie qui le font correspondre à des personnalités similaires ayant réellement existé et souffrant de troubles semblables, comme le célèbre tueur à gage de la mafia Richard Kuklinski.

Vic "Mr Blonde" Vega dans "Reservoir Dogs"

Inutile de vous dire que Mr Blonde est franchement terrifiant comme personnage, mais il n’en reste pas moins réaliste. Si la scène de torture a marqué un paquet de gens, c’est aussi le fait qu’au travers de dialogues on comprenne que le personnage n’a pas hésité à tuer des innocents pendant le braquage qui met sur la voie de plusieurs troubles. Le manque d’empathie, la capacité à faire souffrir autrui et l’instabilité en font un personnage construit de manière crédible avec des troubles réels.

Alex DeLarge dans "Orange Mécanique"

Le jeune psychopathe que campe Malcolm McDowell dans le film choc de Stanley Kubrick souffre de plusieurs troubles qui le poussent à avoir recours à une violence inouïe et sans limite. Viols, agressions, dégradations, prise de drogue, appartenance à un gang… Un personnage dérangeant et ultra-violent qui a marqué les spectateurs tout en étant réaliste d’un point de vue clinique, également dans la seconde partie du film qui montre sa « thérapie » et une partie de son humanité ressurgir.

Commode dans "Gladiator"

Le personnage de Commode (qui ne l’est pas, désolé) que joue Joaquin Phoenix dans Gladiator souffre de plusieurs troubles psychologiques, c’est un manipulateur qui n’hésite pas à tuer ou à faire tuer pour assoir son autorité. Le manque de confiance qui le pousse à agir de la sorte le rend alors crédible et reflète un comportement que pourrait adopter une personnalité réellement atteinte de troubles similaires.

George Harvey dans "The lovely bones"

Le prédateur sexuel tueur d’enfants incarné par Stanley Tucci n’est pas à l’écran bien longtemps dans le film de Peter Jackson mais il n’en reste pas moins mémorable. Le diagnostic des psychiatres sur le personnage le décrit comme un tueur et prédateur sexuel réaliste dans sa façon d’appréhender ses crimes méticuleusement, de se comporter avec ses victimes et de passer pour quelqu’un de « simple et sans histoires », un trait qui se retrouve chez de nombreux tueurs en série.

John Doe dans "Seven"

Le tueur emblématique du film Seven que joue Kevin Spacey et qui souffre probablement de troubles de la personnalité et de psychose est un autre cas de personnage réaliste. Il se classerait dans une catégorie de tueurs en série qui sont persuadés de recevoir « leurs ordres » d’une force supérieure et donc, de ne pas être pleinement responsables de ce qu’ils font tout en en étant parfaitement conscients. L’une de ses phrases dans le film résume cette particularité que certains véritables tueurs partagent avec lui : « je ne suis pas la main, seulement l’outil ».

Sources : Ranker, Science News, Live About, Insider, MinnPost.