Il y a toujours quelqu’un qui fait mieux que les autres, quelqu’un qui compte plus vite, qui comprend plus facilement, qui réfléchit mieux, qui fait sa tarte tatin à l’endroit… Bref, des gens mieux en tous points et plus intelligents qui nous font passer pour de véritables débiles et dont on vous parlait avec les questions qu’on se pose sur les enfants surdoués. Si on dit généralement « bienheureux sont les simples d’esprits », ça doit quand même être vraiment pas mal d’être une super tête parfois. Alors voyons ensemble les signes et les explications derrière tout ce principe de haut potentiel intellectuel (HPI) que la série de TF1 a popularisé un peu plus ces derniers temps.

Petite définition du HPI

Le haut potentiel intellectuel est une classification de l’intelligence cognitive par rapport à la tranche d’âge de la personne concernée. Il désigne les personnes dont le quotient intellectuel est situé entre 130 et 160, là où le QI moyen est généralement de 100. On parle donc de personnes qui ont des capacités intellectuelles supérieures et élevées qui leur permettent de s’adapter et de résoudre différentes situations au quotidien. Bon ça englobe forcément plus de trucs qu’on va voir par la suite mais en gros voilà de quoi il s’agit.

Une classification par âge

Comme on le disait précédemment, le quotient intellectuel est calculé en fonction de la tranche d’âge de la personne concernée. Il existe trois catégories de tests de HPI qui sont le WPPSI : de 2 ans et demi à 6 ans, le WISC : de 7 à 16 ans et le WAIS : de 16 à 79 ans. Si on dit d’un enfant de 8 ans qu’il a un QI de 130, c’est en rapport à la tranche d’âge à laquelle il correspond, son QI ne sera pas donc « égal » à celui d’une personne de 58 ans qui a pourtant le même score.

Un nombre de personnes concernées assez insignifiant

On compte à peu près 2,28% de la population mondiale ayant un HPI, ce qui n’est franchement pas beaucoup. On peut déceler chez l’enfant des signes de HPI assez tôt (2 ans et demi), même s’il est généralement préférable d’attendre quelques années pour le faire tester sauf en cas de nécessité : sauter une classe dans le milieu scolaire, diagnostic de l’autisme… Vous pouvez donc faire passer un test à vos gamins mais ne commencez pas à croire qu’ils sont surdoués juste parce qu’ils arrivent à colorier sans dépasser, surtout s’ils ont 19 ans.

Crédits photo : Topito

Une socialisation pas toujours égale

Si la plupart des personnes ayant un HPI le vivent très bien et se montrent généralement très sociables en fréquentant des gens très cons comme moi, une petite minorité éprouve plus de mal en société. L’impression d’être en décalage par rapport aux autres à cause de la différence d’intelligence peut se faire ressentir et poser problème, ce qui ne doit pas forcément rendre la vie quotidienne facile, surtout chez l’enfant. Mais dans l’ensemble les gens qui ont un HPI ne sont pas du tout introvertis, ils montrent même généralement des signes opposés en étant très sociables.

Une créativité affutée

Généralement, les personnes qui ont un HPI font preuve d’une créativité assez élevée. Bien qu’un amalgame soit souvent fait avec les artistes, on ne parle pas forcément ici de créativité artistique, mais plutôt d’une aptitude à trouver des solutions à des problèmes ou des obstacles, à réfléchir méthodiquement, à proposer des idées novatrices, à chercher de nouvelles techniques ou façons de faire sur des sujets variés…

Une préférence pour le travail autonome

Comme évoqué plus haut les adultes au haut potentiel intellectuel sont sociables, mais dans le milieu professionnel ils favorisent généralement le travail autonome. C’est l’indépendance qui prime sur le reste, dans les méthodes de travail et le choix de l’organisation. Ce n’est pas tant qu’ils n’aiment pas travailler en groupe, c’est qu’ils sont plus efficaces et rapides seuls. Chez plusieurs personnes on a observe aussi un mauvais rapport à l’autorité : suivre bêtement des ordres et se soumettre à un supérieur n’est généralement pas facile pour un HPI.

Une empathie importante

On retrouve principalement ce trait de caractère chez les enfants et il est souvent un peu moins présent chez les adultes. Il se traduit par le fait de ressentir de l’empathie pour un proche ou un inconnu mais surtout par la capacité à comprendre la douleur et la peine d’autrui sans pour autant l’avoir vécue. Grossièrement il y a une faculté à se mettre dans la peau de l’autre et comprendre ce qu’il traverse ou d’être très sensible à l’injustice.

Une méthode de pensée particulière

On dit des personnes au HPI qu’elles ont une « pensée en arborescence », ce qui de l’extérieur peut paraître désordonné et vertigineux. Ce sont les connexions neuronales qui déclenchent cette méthode de réflexion : une idée va amener la personne à une sous-idée, puis à une autre, puis à une association d’idées avec un sujet qui peut sembler différent… Tout ceci est en réalité extrêmement organisé et logique et démontre une organisation de la pensée structurée.

Un humour précoce

Si l’humour est généralement vu comme un signe d’intelligence, il est assez présent chez les personnes ayant un HPI. Généralement précoce chez l’enfant, il est maitrisé également chez l’adulte, notamment sous la forme d’humour noir qu’on pourrait décrire comme une faculté à prendre du recul sur un sujet considéré comme sérieux ou grave soit pour le dédramatiser, soit pour le dénoncer.

Le mythe de l'hypersensibilité

L’une des idées reçues sur le HPI est de dire que les gens concernés sont souvent hypersensibles. Dans les faits, si certaines personnes peuvent en montrer des signes, aucune étude n’a réellement prouvé qu’un lien existait entre les deux facultés. Généralement c’est même le contraire que l’on constate puisque les personnes ayant un HPI gèrent leurs émotions sans se laisser submerger par celles-ci. Chez l’enfant, on peut voir plus de difficultés à maitriser les émotions, ce qui dans certains cas peut éventuellement conduire à un mal-être mais ce n’est pas une norme.

Le syndrome de l'imposteur

Chez certaines personnes ayant un HPI ou surdouées de manière générale, on observe la présence du syndrome de l’imposteur. Cela se caractérise par le fait de se mettre en retrait par rapport à une réussite ou un exploit et peut provenir de plusieurs choses. Soit la personne estime que ce qu’elle a accompli était simple (par rapport à ce que la moyenne va trouver complexe), dans ce cas là elle ne comprend pas forcément pourquoi elle devrait avoir du mérite, soit elle va trouver des explications rationnelles mais surtout extérieures à son succès : « j’ai réussi car j’étais bien entourée » ou « c’est surtout de la chance ».

L'accompagnement psychologique ou les traitements ne sont absolument pas obligatoires

Le HPI n’est pas un trouble psychologique, de ce fait il ne doit pas nécessairement être traité. Chez certaines personnes (adultes ou enfants), un accompagnement psychologique peut être favorable pour aider à surmonter un décalage ou des difficultés diverses, mais cela n’a rien d’obligatoire ou de recommandé. La dépression et l’anxiété ne sont pas plus favorisées par le HPI mais sont simplement présentes chez certaines personnes sans que l’intelligence n’en soit réellement une cause.

Bon après c’est bien aussi d’être dans la moyenne, en tout cas c’est ce que je me dis pour me rassurer. Vous pouvez aller voir les personnages de séries avec le QI le plus élevé, parce que des gens qui ne sont pas réels sont quand même plus intelligents que nous, et ça c’est triste.

Sources : Bilan Psychologique, Journal des femmes, Wikipedia, Planète Santé, Elle.