L’humain (ou du moins ses ancêtres) peuple la Terre depuis à peu près 2,5 millions d’années, ce qui dans le jargon scientifique se mesure en unité de temps comme « un bail ». Un bail qui n’a pas forcément été respecté puisqu’on a complètement ruiné cette immense maison en location dans laquelle on vit au point de s’exposer à une méchante amende quand il faudra libérer les lieux. L’amende ce sera probablement notre extinction, parce que quand on aura bien défoncé la Terre on ne pourra pas s’en tirer en faisant des travaux. Maintenant qu’on a bien foutu une ambiance de merde avec cette métaphore ultra subtile en jouant au donneur de leçon qui n’arrange rien, parlons des moments où l’on est passé proche de l’extinction, la vraie.

Les moments où c'était presque foutu

La réduction drastique d'individus capable de se reproduire il y a 1,2 millions d'années

Des scientifiques de l’université de l’Utah ont calculé qu’il y a 1,2 millions d’années on ne comptait que 18 500 individus capables de se reproduire. Bon déjà ça fait peu, mais en plus ils étaient partagés entre les trois espèces homo erectus, homo sapiens et homo ergaster et étaient éparpillés entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, ce qui n’aide clairement pas à se reproduire.

C’est en étudiant le génome des différentes populations de cette époque que les scientifiques ont estimé qu’un évènement catastrophique survenu à cette ère avait probablement baissé drastiquement la population. Le fait que si peu d’individus capables de se reproduire soient aussi dispersés sur la surface du globe aurait alors pu sérieusement provoquer l’extinction de l’humanité.

Le "grand froid" il y a 150 000 ans

Il y a à peu près 150 000 ans la Terre s’est refroidie violemment pendant 72 000 ans entre 195 000 et 123 000 ans pour être précis. La température a chuté drastiquement, les glaciers se sont élargis sur la surface de la planète en absorbant l’humidité de l’air et en recouvrant une bonne partie des surfaces habitables de ce qu’on pourrait appeler des déserts de glace. Il faisait extrêmement froid et extrêmement sec.

On pense que toute l’humanité descend des quelques personnes qui se sont réfugiées dans une seule région du monde à peu près épargnée située sur les côtes de l’actuelle Afrique du Sud. C’est le seul endroit où l’eau serait restée à une température assez élevée, permettant non seulement aux gens de survivre au froid mais également de trouver à manger grâce aux fruits de mer et aux plantes qui poussaient dans la région. Les estimations varient mais l’humanité n’aurait pu être composée à cette époque que de quelques centaines d’individus, quelques milliers tout au plus.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

La théorie de l'éruption du Lac Toba il y a environ 73 000 ans

Lorsque le volcan du lac Toba en Indonésie est entré en éruption il y a à peu près 73 000 ans il a atteint la plus haute valeur possible pour une éruption. Une théorie a été établie pour expliquer la chute démographique des années qui ont suivi, qu’on appelle un goulet d’étranglement de la population à cause des retombées de cet évènement.

Si l’éruption n’a duré que deux semaines, cela aurait plongé le monde dans un hiver volcanique d’une dizaine d’année qui aurait été suivi par un refroidissement global de la planète sur un millénaire. On estime qu’à ce moment là l’humanité a été réduite à 15 000 individus, ce qui correspond à la population du premier arrondissement de Paris, le moins peuplé de tous.

Cela pourrait s’expliquer par l’extinction massive d’animaux et de plantes à cause du changement violent de température et des retombées de cendres sur la surface de la Terre. Pendant 10 ans l’humanité n’a pas été en mesure de se nourrir correctement et on estime que cet évènement a été le plus proche de l’extinction totale de l’humanité.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Anynobody

La fausse alerte nucléaire de 1983

Beaucoup plus proche de notre ère (dans le sens où c’était il y a presque 40 ans) la fausse alerte nucléaire de 1983 aurait pu nous précipiter dans l’oubli. Partez du principe que pendant la Guerre Froide (1946-1991) l’humanité est passée proche de plusieurs moments critiques, notamment avec la crise des missiles de Cuba. À la même intensité (peut-être même plus critique), la fausse alerte nucléaire soviétique de 1983 a probablement été le moment le plus propice au lancement d’ogives.

Tout s’est passé extrêmement rapidement dans la nuit du 25 au 26 septembre alors qu’un satellite de défense soviétique a lancé l’alerte en indiquant qu’une, puis quatre ogives nucléaires avaient été lancées des États-Unis en direction de la Russie. L’ordre indiqué dans cette situation étant la riposte instantanée et c’est grâce à un seul homme que la guerre nucléaire a été évitée : Stanislav Petrov.

Il n’a eu que quelques minutes pour analyser l’attaque et décider de la marche à suivre, mais il a avancé la théorie que le nombre assez « petit » d’ogives lancées (quatre) n’était pas logique et suffisant pour une frappe importante et que cela devait donc être une fausse alerte. Il a donc interdit la riposte et après vérification et étude de l’alerte on a bien validé qu’il s’agissait d’un problème technique du satellite et Petrov a donc évité le commencement d’une guerre nucléaire ouverte.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Queery-54

Les moments où c'était un peu moins chaud (mais quand même flippant)

"2014 JO25", l'astéroïde qui a frôlé la Terre en 2017

En avril 2014 la Terre a bien failli être le théâtre d’un Don’t Look Up avant l’heure puisqu’un astéroïde observé trois ans auparavant s’est dangereusement approché de la planète bleue, à 1 800 000 km exactement, soit le plus proche enregistré depuis 400 ans. Ce qui était flippant c’est qu’il aurait pu dévier de sa course et nous arriver droit dessus, et ça aurait été clairement la fin de tout.

Crédits photo (Domaine Public) : Io Herodotus

La peste noire

Quand on sait que cette épidémie a décimé près de la moitié de la population en Europe, a attaqué une partie importante de la population en Afrique du Nord, en Eurasie ou encore en Afrique Subsaharienne on peut se dire que ça été assez répandu. On sait que côté pouvoir et politique l’épidémie a fait tomber la dynastie Yuan de Chine mais également fait chavirer les empires Byzantin et Khmer.

L’épidémie a provoqué des chamboulements importants dans l’aspect religieux, social, économique et démographique du monde de cette époque. Une catastrophe globale qui a fait chuter la main d’oeuvre, fait gonfler les coûts de l’agriculture, creusé les écarts entre les richesses et surtout tué des millions de personnes autour du globe. Cependant l’épidémie n’a pas « menacé » l’humanité d’extinction de manière aussi proche que les premiers points de ce top (même si on ne minimise pas l’horreur que ça a représenté entendons nous bien).

Crédits photo (Domaine Public) : Louis Duveau

Globalement chaque jour depuis l'invention de la bombe nucléaire

Vous ignorez peut-être certains trucs sur la bombe nucléaire, mais partez du principe que celles qu’on a fabriqué depuis les ogives utilisées sur Hiroshima et Nagasaki sont plusieurs centaines de fois plus puissantes. Si un pays les utilisait aujourd’hui le conflit pourrait devenir rapidement chaotique et mener à notre extinction. On dit ça comme ça, vu que c’est un peu ingérable avec la Russie en ce moment. D’ailleurs si vous ne comprenez rien à la situation allez voir les choses à savoir sur le conflit en Ukraine.

Crédits photo (Domaine Public) : Fastfission~commonswiki

Bon, si jamais ça tourne au vinaigre on vous conseille d’aller voir les choses à savoir pour survivre à l’apocalypse et les endroits où se planquer par type d’apocalypse, c’est bien précis.

Sources : Wikipédia (1, 2, 3, 4), DunyaNews, Quora, Science Sladshot, Scientific American, Guizmodo.