Ça fait toujours du bien de réaliser qu’on a bien fait quelque chose, comme une tarte aux quetsches super bien cuite, un dessin de cheval qui ne ressemble pas à un Pokemon flippant, le montage d’une étagère qui ne menace pas de s’écrouler dès qu’on pose un stylo dessus ou encore se servir un thé sans renverser l’équivalent la mer morte par terre. La fierté est une bonne chose quand on n’en abuse pas, comme le chocolat ou la morphine, et dans cet ordre d’idée on va aujourd’hui parler de réalisateurs célèbres et des films dont ils sont les plus fiers.

Steven Spielberg - E.T.

S’il est l’un de ses films les plus célèbres, c’est également son petit favori. Non seulement il est très personnel puisqu’il raconte plus ou moins l’histoire qu’il a vécu quand il s’est imaginé un ami extraterrestre pour lui tenir compagnie quand ses parents se séparaient, mais en plus d’après lui c’est une fois qu’il a fait ce film qu’il a eu envie d’avoir des enfants, et il en a eu sept.

Christopher Nolan - Insomnia

Très souvent sous-coté, le film Insomnia (qui est un remake par ailleurs) est pourtant une très bonne réussite, avec un Al Pacino et un Robin Williams tous deux au sommet de leur art. Très bien filmé, bien joué et bien écrit, Nolan le considère comme son film le plus personnel et dont il est le plus fier. Un film qui fait cependant un peu peur sur le manque de sommeil, ça vous fait faire des choses pas ouf, genre tuer un flic.

Stanley Kubrick - Eyes wide shut

Assez étonnement, Eyes Wide Shut serait le film de la carrière de Kubrick dont il aurait été le plus fier, allant même jusqu’à dire que c’était le projet qu’il avait fait qui apportait le plus au cinéma. Si je dis « assez étonnement » c’est pas parce que je pense qu’il est mauvais, mais c’est surtout qu’il est décédé pendant le montage du film et n’a donc jamais pu réellement le terminer de lui-même.

Michael Cimino - Les portes du Paradis

On vous parlait de ce film avec les réalisateurs qui sont allés beaucoup trop loin pour un film tant le tournage a été chaotique. Comme si ça ne suffisait pas, il a en plus de ça carrément ruiné la carrière de Cimino pendant plusieurs années tant il a écumé des pertes financières. Mais quand le type qui a réalisé Voyage au bout de l’enfer vous dit que c’est le film dont il est le plus fier ça vaut le coup d’y jeter un oeil.

Paul Thomas Anderson - The Master

On va partir du principe que d’un commun accord on pense tous que ce n’est clairement pas le meilleur film de Paul Thomas Anderson (même s’il est cool) mais c’est son choix de prendre celui-ci plutôt que les excellents Boogie Nights, Magnolia ou There will be blood. Pour ceux qui ne connaissent pas ce réalisateur, sachez que Tarantino (qui est un de ses potes) a déjà déclaré qu’il se donnait vraiment du mal à faire de son mieux pour essayer d’approcher le niveau d’Anderson.

Orson Wells - Falstaff (Chimes at Midnight)

Encore une « surprise » de choix d’un réalisateur, dans le sens où on parle quand même de la personne qui a réalisé Citizen Kane (qui a juste révolutionné le cinéma) mais aussi l’excellent La soif du mal et son plan séquence culte. Ceci étant dit, Chimes at Midnight reste un excellent film qui vaut le coup d’oeil, ne serait-ce que parce que c’est le favori de l’un des maitres du septième art.

Alfred Hitchcock - L'ombre d'un doute

Le maitre du suspens a parlé, et son choix s’est porté sur L’ombre d’un doute, mais en même temps quand on a une filmographie composée d’autant de chefs d’oeuvre on ne va pas se mentir, c’est clairement pas facile d’en choisir un plutôt qu’un autre. C’est comme essayer de choisir le pire film de l’acteur Taylor Lautner, c’est super dur, ils sont tous plus à chier les uns que les autres.

Federico Fellini - La Strada

Excusez mes immenses lacunes en Fellini, mais je ne peux pas dire si ce film vaut cette fierté ou non parce que je ne l’ai tout simplement jamais vu, mais on va dire qu’il est super et que c’est justifié. Pour me faire pardonner je vous propose d’aller lire ensemble les choses que l’humanité doit à l’Italie, on peut se retrouver au métro Pigalle à 18h si vous êtes libres (18h15 / 18h20 ça passe aussi, on n’est pas pressés).

John Carpenter - Halloween

Difficile de donner tort à Carpenter sur ce point vu que Halloween commence avec l’une des meilleures scènes d’ouverture de film d’horreur de l’histoire. Petit chef d’oeuvre du genre, on comprend que c’est celui qu’il préfère vu que c’est aussi un peu notre cas (même s’il a aussi fait l’excellent They Live).

Quentin Tarantino - Once Upon a Time in Hollywood

Bon là pour le coup je vais être obligé de hausser un peu le ton parce que Once upon a time in Hollywood n’est clairement pas son meilleur. Bon après ça le regarde s’il sent que c’est son plus abouti, mais ce serait bien mal parler de Jackie Brown et Reservoir Dogs. Ceci dit, c’est le mec qui a écrit True Romance donc je ne peux pas lui en vouloir bien longtemps.

Woody Allen - Match Point

Boarf, si c’est son préféré ça le regarde mais c’était pas non plus aussi bien que La rose pourpre du Caire. En plus c’est le moment où il a commencé à dire partout qu’il était amoureux de Scarlett Johansson, un peu plus et il essayait de l’adopter pour pouvoir l’épouser derrière.

Martin Scorsese - Les affranchis

Et on termine par le patron, le boss, le capo, celui qui a changé la façon de filmer les gangsters et autres mafieux. Et sur ce point on ne va pas le contredire, parce que Les affranchis est au cinéma ce que le beurre est à la Bretagne : quelque chose d’indissociable qui ferait mourir plein de gens et déséquilibrerait le monde si on l’enlevait. J’exagère à peine.

Et dans le même genre on vous propose d’aller voir les rôles dont les acteurs sont le plus fiers, toujours à se la raconter ceux-là.

Sources : Indie Wire, Collider, Far Out Magazine.