Lundi matin, vous êtes dans le coltar, et vous retrouvez Pierrick, votre collègue banal que vous n’aimez pas plus que ça, devant la machine à café. Vous saisissez votre gobelet chaud, pas bien solide mais rempli de ce nectar caféiné, et vous tentez un petit instant nostalgie, en lançant « Rah punaise, ça me rappelle les cafés à 40 centimes de la machine du lycée ! ». Ce à quoi Pierrick répondra : « Ah, chai pas. Tsais, moi j’étais dans le privé, donc bon… ». Et là, vous vous posez intérieurement LA question existentielle mais pas bête suivante « Mais c’est quoi la diff, en fait, Pierrick??? ». Pierrick est déjà parti regarder CNews dans la salle de repos, mais nous, on est là pour vous répondre. Cool, non ?

Le prix

Dans le privé : ce n’est un secret pour personne : les écoles privées, généralement, ça coûte une coui… Une blinde.

Dans le public : c’est presque gratuit. « Presque » par ce qu’il y a quand même des coûts annexes (comme l’achat de fournitures scolaires, la participation à certaines sorties, ou la cantine, pour les demi-pensionnaires), mais globalement : c’est bien plus accessible.

La diversité sociale

Dans le privé : dans la tête de tous, lycée cher = parents aisés. Certes, ce n’est pas aussi simple que ça, mais les chiffres donnent quand même une idée : à la rentrée 2018, 50% des élèves du privé avaient des parents cadres, artisans ou chefs d’entreprises, contre 1/3 (33,333..%) dans le public. Globalement, on constate que les lycées privés comptent davantage d’élèves issus de classes sociales favorisées, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a que des riches, nuance.

Dans le public : à la même date, plus de 42% des lycéens avaient des parents ouvriers ou employés, contre 30% dans le privé. Concrètement, le public est financièrement accessible à tous, et donc : on y retrouve toutes les classes sociales. Une mixité, qui, soit dit en passant, prépare davantage les élèves au futur et au monde professionnel, tout en ouvrant leur esprit à l’autre. C’est pas si mal, non?

La laïcité

Dans le privé : en France, ce ne sont pas moins de 97% des établissements privés sous contrat qui sont catholiques. Les 3% restants sont protestants, juifs ou non confessionnels.

Dans le public : les établissements sont laïcs, c’est-à-dire : sans confessions, et sans symboles de quelconque religion.

La présence de cours de catéchèse

Dans le privé : 97% des établissements privés sous contrat étant catho, il va de soi qu’une large majorité d’entre eux proposent des cours de catéchisme, afin de transmettre l’évangile. C’est là bas qu’on apprendra la chanson la plus tendance de tout TikTok de ces dernières semaines : « comment ne pas te louer » (louer le seigneur hein, on ne parle pas de ce joli appartement de 10 m² sous les toits).

Dans le public : y’a AP Badminton à la place. Vachement plus dynamique, quand même.

Le parascolaire

Dans le privé : école cherros potatoes = plus de thunasses maracasses = plus d’activités stylées poils aux pieds. (Quoi ? Vous n’aimez pas les rimes?)

Dans le public : y’a Badminton. C’est bien le bad, qu’est-ce que vous avez contre ça ?

La cantine

Dans le privé : comme pour tout le reste, la cantine coûte plus cher. Mais en contrepartie, elle est généralement de meilleure qualité. Ce qui veut dire… Pas de friand au fromage ???? Pas de cordon-bleu premier prix ???? Omg mais toutes ces adolescences détruites sous l’auspice de la bonne bouffe, ça me vénère.

Dans le public : moins cher, moins bon, mais friand au fromage et cordon-bleu à gogo. Ça, c’est mon école, ça. Meilleur plat de cantine de notre enfance je veux rien entendre.

Crédits photo : Topito

La qualité des locaux et du matériel

Dans le privé : toujours la même logique : plus de thunes = plus de budget = des travaux, rénovations et entretiens plus fréquents = une classe plus on fleek.

Dans le public : le tableau noir de la salle de Français était déjà vieux quand ta mère était scolarisée dans la même école. C’est presque émouvant, toute cette histoire derrière chaque détail de ta salle de classe. C’est vrai que le trou béant au centre de ta chaise est assez déstabilisant, quoique bien pratique lorsque qu’une brise fraiche s’y engouffre en plein été. Sous la canicule. Dans une pièce sans clim. Ni isolation.

La composition des classes

Dans le privé : on a tendance à croire que les classes sont moins chargées dans les écoles privées. Je vous arrête tout de suite : c’est faux ! Selon Les indicateurs statistiques de la Depp 2022 (https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2022-326939), les pourcentages de classe de 25 à 35 élèves par classe sont équivalents dans les deux cas. En revanche, le pourcentage de classes à plus de 35 élèves est supérieur dans le privé !

Dans le public : on a tendance à croire que les classes sont surchargées, et pourtant… Ouais, non. Ça reste vrai. Faut pas dec quand même.

Les chances d'être accepté

Dans le privé : souvent, on pratique une « sélection » sur dossier, et on limite le nombre d’élèves à des taux relativement bas, afin de garantir un meilleur accompagnement et un cadre de vie moins oppressant.

Dans le public : même s’il peut arriver qu’un établissement n’ait plus de place, il n’y a pas réellement de sélection à l’entrée. Tant qu’il y a de la place, et que c’est le lycée de secteur, l’élève est accepté.

Les résultats

Dans le privé : on cherche à conserver un certain « prestige ». Souvent qualifiés « d’élitistes », les lycées privés sont réputés pour la régularité de leurs bons résultats. Que ce soit dans les collèges, au moment du brevet, ou dans les lycées avec le bac, le taux de réussite est généralement supérieur dans le privé.

Dans le public : on réussit, mais on est aussi plus nombreux à échouer. Ensemble. Main dans la main. C’est ça, la solidarité.

Les diplômes des profs

Dans le privé : Dans les établissements sous contrat, les professeurs ont le CAFEP (Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Enseignement dans les Établissements du second degré sous contrat). Dans les écoles hors contrat, les profs n’ont même pas besoin d’un concours. Yolo, comme on disait autrefois.

Dans le public : tous les enseignants doivent être diplômés d’État, et donc, détenir le concours de l’Éducation nationale : le fameux CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire).

Le ptit nom

Dans le privé : 99% chance de te taper un Sainte-Marie-de-je-chai-pas-quoi-cringe-genz-google-patate-recette-healthy-combien-prénom (oué je cale des mots pour bien référencer mon article, qu’est-ce que vous allez faire ?).

Dans le public : Lycée Jean Moulin, pour une âme résistante ; Lycée Jules Ferry, parce que c’est « grâce » à lui qu’on se tape la tête de Mme Dupont tous les matins ; Lycée Jacques Prévert, pour faire de nos vies un doux poème,… Il y a autant de possibilité que d’établissement (même s’ils choisissent tous Jules Ferry), et ça, ça fait plaisir.

Public ou privé, vivement que ça se termine, le lycée ! Je vous jure que y’a plein de trucs qui ne vous manqueront pas.

Sources : L’étudiant, Le HuffPost, Le Monde