Inutile de vous dire que les histoires d’héritages se passent généralement mal, les gens se font la guerre pour du pognon et plus il y en a, plus la guerre peut être longue et douloureuse, genre la guerre de 100 ans à la base c’était à cause d’un héritage. Dans cet ordre d’idée, certains ayants-droit ont vraiment manqué de respect à la mémoire de la personnalité dont ils héritaient des droits en allant contre ses principes ou ses volontés. Ouais, parce qu’il y a de beaux spécimens de connards dans notre monde vous allez voir.

La fondation Frida Kahlo qui s'associe à la marque de fast-fashion de l'enfer Shein

Si vous ne connaissez pas cette marque, allez voir les preuves que Shein est la pire invention de l’histoire : elle exploite ses ouvriers, copie les modèles des autres marques et ne révèle rien de ses méthodes de production. Du coup quand une partie des ayants-droit de Frida Kahlo a accepté de toucher des thunes pour faire une collaboration avec des vêtements inspirés des oeuvres de l’artiste ça a un peu foutu le bordel. Les descendants de la peintre se battent d’ailleurs depuis des années contre la fameuse fondation avide de pognon qui avait déjà fait le coup avec la marque Puma pour une série de vêtements ou même fait fabriquer une Barbie à l’effigie de la peintre avec la marque Mattel.

Crédits photo (Domaine Public) : Guillermo Kahlo

Yoko Ono qui a filé l'image de John Lennon pour apparaitre dans une pub de voiture

Quelle meilleure preuve peut-on donner qu’on n’a vraiment pas de race que celle d’utiliser l’image d’une personne morte pour vendre un produit ? J’en vois pas beaucoup de pires. Mais c’est arrivé plusieurs fois dans l’histoire et notre premier exemple ici est celui de Yoko Ono, épouse de John Lennon qui a accepté de filer l’image de son défunt mari à la marque Citroën pour qu’il vante les mérites d’une bagnole qu’il n’a même jamais connu. Forcément la publicité avait fait grand bruit et posé une question morale : peut-on faire parler les morts pour vendre des bagnoles ? Non. Évidemment.

Crédits photo (CC BY 2.5) : Roy Kerwood

Le pote de Kafka qui n'a pas du tout respecté son choix

Kafka était connu pour être un artiste dur avec lui-même et régulièrement méprisé ce qu’il venait d’écrire et son oeuvre la plus célèbre, La Métamorphose, n’échappe pas à la règle. Kafka trouvait ça vraiment nul, il avait même demandé à son ami éditeur Max Brod de brûler tout ce qui n’avait pas encore été publié parmi les milliers de pages inachevées, précisant que personne ne devait les lire. Tout ça alors qu’il était sur son lit de mort. Alors oui, c’est comme ça que des romans inachevés, dont Le Château, ont pu ensuite être lus de tous mais à la base il avait été plutôt clair.

Crédits photo (Domaine Public) : AnonymeUnknown author (see File:Kafka.jpg)

L'éditeur Dupuis qui a lancé la production d'un tome de Gaston Lagaffe après la mort de Franquin

Continuer d’écrire des bandes-dessinées d’un personnage créé par un auteur après sa mort est assez fréquent. Mais l’auteur Franquin avait répété plusieurs fois au cours de sa vie que personne d’autre que lui ne devrait dessiner une aventure de Gaston Lagaffe, ce que sa fille essaie de faire respecter auprès de l’éditeur Dupuis qui a lancé la production d’un nouveau tome. Pour le moment le travail a été stoppé par l’éditeur suite aux pressions de la descendante et de son avocat. C’est quand même la moindre des choses de respecter ce qu’a dit et répété une personne avant de mourir, surtout quand la seule optique c’est de se faire du fric.

Crédits photo (CC0 1.0) : Fotopersbureau De Boer

Alfred Hitchcock utilisé pour une pub de bagnole

Vous pensiez que Citroën avait retenu la leçon avec l’épisode de John Lennon ? Non, clairement pas. En voulant promouvoir un modèle de sa DS nommée « Série Noire », la marque a utilisé l’image du défunt Alfred Hitchcock pour vendre son produit. Vu que le réalisateur était connu pour faire des films noirs ça collait visiblement aux couleurs de l’automobile et on a donc utilisé son image sans son accord pour représenter le modèle. Il s’est probablement retourné dans sa tombe pour péter à la gueule du type qui a pondu cette idée, une bonne fois pour toutes arrêtez d’utiliser des gens morts pour vendre des trucs.

Crédits photo (Domaine Public) : Ante Brkan

Beyoncé et Jay-Z qui ont fait une pub pour "Tiffany" avec un tableau de Basquiat

La marque de bijoux Tiffany avait fait un peu de bruit lorsqu’elle avait sorti une publicité pour ses produits avec le couple Jay-Z et Beyoncé. Pourquoi ? Parce que dans cette publicité on voyait un tableau de Jean-Michel Basquiat jusqu’ici jamais représenté que la marque avait acheté dans les années 80. D’accord le tableau appartient bien à la société, mais peut-on vraiment utiliser celle-ci pour la dévoiler dans un spot publicitaire qui sert juste à vendre des bijoux tout en sachant que Basquiat était résolument anti-conformiste et n’était pas forcément un représentant du capitalisme ? Ça fait un peu sujet de bac de philo, je vous laisse y réfléchir.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Galerie Bruno Bischofberger

Le photographe qui a décidé de vendre ses photos inédites de Heath Ledger sous forme de NFT

Un photographe professionnel a vu une occasion de s’en mettre plein les poches lorsque les NFT ont émergé et que des trucs virtuels ont été achetés super cher. Il avait photographié l’acteur Heath Ledger quelques temps avant sa mort lors d’un shooting et n’avait pas été capable de vendre ses clichés, du coup il s’est dit que se faire du fric sur quelqu’un de mort était une idée de génie et il a décidé de les vendre sous forme de NFT. Quelqu’un de très bien ce type au demeurant, j’en suis persuadé.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : Howie

L'artiste décédée dont des voleurs ont fait des NFT avec ses oeuvres

Alors là c’est même pas les ayants-droit qui ont fait de la merde mais tout simplement des gens qui ont volé des oeuvres puisque lorsque l’artiste Qing Han est décédée des gens en ont clairement profité. La jeune femme avait connu la célébrité sur internet en gagnant rapidement plus de 2,5 millions de followers sur internet grâce à ses créations. Après sa mort, des gens se sont dit qu’il y avait du pognon à se faire en transformant certaines de ses illustrations en NFT pour les vendre. Se faire de l’argent sur le dos d’une artiste décédée en revendant ses oeuvres sur lesquelles on n’a aucun droit c’est un beau move de connard.

Pas tout à fait pareil mais quand même, je vous propose les gens riches qui se sont ruinés et les gens riches qui ont déshérité leurs enfants, ça c’est classe.

Sources : Artnews, L’union, La libre, AutoPlus, Wired, NY Post.