Nous vous donnions récemment des conseils pour vous souvenir des noms et des visages, mais tout ça ne nous donne pas la clé pour retenir le comportement d’un logarithme népérien. Non, pour ça, il faut s’y prendre autrement, patiemment, en se remémorant chaque instant. Et surtout organiser ses révisions de manière à les optimiser au maximum. C’est la rentrée, il est temps de se replonger dans tout ce bazar.

Relire ses cours avant de se coucher

Selon les chercheurs en neurosciences, revoir ce que l’on a déjà appris avant de dormir est une bonne manière d’enraciner le savoir. Pendant la nuit, les informations se stabilisent dans les sphères de la mémoire. Relire ses cours avant de se coucher est donc un rituel très positif en période de révisions, à condition bien sûr qu’on ne soit pas bouffé par le stress et donc incapable de dormir.

Crédits photo : Topito

Faire des schémas

Faire des schémas des informations que l’on emmagasine est une technique positive à au moins deux échelles : d’abord, elle permet de représenter le savoir sous une autre forme et donc de faire travailler la mémoire visuelle, photographique ; ensuite, elle oblige celui qui fait le schéma à traiter l’information qu’il a acquise pour en tirer l’essentiel. Ce processus de réorganisation, qui est aussi une manière de mobiliser l’acquis, est le gage d’une bonne mémorisation. Même si l’on dessine mal.

Répéter, toujours répéter

Il est prouvé que l’on retient mieux le prénom d’une personne lorsqu’on le répète. Il en va de même avec les informations que l’on acquiert, même quand celles-ci traitent de la vie des plantes. Répéter une information que l’on a lue est une manière de la faire entrer par la mémoire auditive et donc de mobiliser d’autres formes d’acquisition mémorielle. On pourra même la chanter pour l’associer à une musique que l’on retiendra, quitte ensuite à se faire un répertoire, à rater ses exams et à partir en tournée.

Les palais de la mémoire de Simonide de Céos

Une technique d’apprentissage millénaire a été mise au point par Simonide de Céos. Il s’agit du palais de la mémoire, repris ensuite par Sherlock Holmes pour ses enquêtes. Le palais mental permet une meilleure activation des régions d’apprentissage et favorise les interactions entre les informations apprises dans une logique de réappropriation. Le principe du palais est de choisir mentalement un lieu que l’on connaît parfaitement et d’y associer des informations apprises en les y ordonnant. Il s’agit de placer des mots ou des concepts dans des lieux connus, comme le tiroir du bas. Ce sera aussi l’occasion de checker si on n’y a pas fourré le briquet que l’on cherche depuis six mois.

Lire et essayer de se souvenir

Plusieurs études publiées dans Science ont comparé diverses méthodes d’apprentissage et sont arrivées à la conclusion que la meilleure technique pour apprendre une information était de la lire, puis de prendre le temps d’essayer de s’en souvenir. Ainsi, en 2011, cette méthode testée sur des étudiants, s’est avérée beaucoup plus efficace pour retenir un texte que la fragmentation dudit texte ou que la possibilité offerte aux participants de schématiser les informations qu’ils emmagasinaient. On lit, on se souvient, on lit, on se souvient. Cette méthode permet aussi de favoriser notre capacité à tirer des conclusions et des implications à partir d’une information.

Eviter le stress

Toutes les études concordent aussi pour montrer que le stress est un facteur amoindrissant pour notre capacité à mobiliser le souvenir de ce que l’on a appris, en raison de la montée du cortisol, une hormone qui inhibe l’activité de l’hippocampe. Dans une autre étude publiée par Science en 2016, des étudiants confrontés à des exercices dans des conditions de stress ont illustré cette logique. A noter toutefois que les étudiants qui avaient révisé selon la méthode lire puis se souvenir décrite au point précédent réussissaient mieux que les autres à mobiliser ce qu’ils avaient appris dans ces conditions stressantes, preuve de la plus grande consolidation des informations acquises selon cette méthode.

Privilégier le temps long

Pour mieux se souvenir de ce que l’on apprend, le mieux est d’étaler ses révisions sur un temps long, en permettant au cerveau de tisser des liens entre les différentes informations acquises. Se mettre à réviser comme un dingue une semaine avant un examen n’est donc pas une méthode efficace pour retenir ce que l’on apprend et avoir une bonne note.

Alterner le travail solitaire et en groupe

Le travail individuel est plus efficace pour la mémorisation dans la mesure où il répond précisément aux exigences de son propre cerveau. Mais le travail en groupe permet aussi de questionner les problèmes sous des angles différents, de donner vie aux informations en les mobilisant dans le cadre d’une discussion et de confronter ses propres méthodes de mémorisation à celles des autres pour enrichir son bagage. Les chercheurs s’accordent donc pour dire que le mieux est d’alterner les méthodes de travail.

Comprendre pour apprendre

Le cerveau retient beaucoup mieux les informations qu’il comprend que le par coeur. Le mieux est de s’entraîner à reformuler ce que l’on a appris pour s’assurer qu’on l’a bien compris. Ramener une information à sa substantifique moelle permet bien souvent de se souvenir y compris des détails qui entourent cette moelle, car on aura compris l’ensemble des informations sans pour autant les apprendre sans les hiérarchiser, comme un pack.

Faire des fiches

Les fiches s’inscrivent dans la même logique. On peut organiser des idées sur une feuille, les hiérarchiser, les reformuler, créer une foule de liens logiques entre elles. C’est un exercice qui permet de mobiliser et de transformer l’information en maximisant la porosité de son cerveau aux informations nouvelles.

Maintenant, apprenez ce top par coeur.

Sources : Sur les épaules de Darwin, Europe 1, Le Monde