Parmi les questions qu’on se pose : « peut-on être candidat à la présidentielle si on a déjà été condamné ? ». Eh bien, si on n’a pas écopé d’une peine d’inéligibilité, oui ! Demandez donc à Zemmour, cet homme déconstruit qui jongle avec les affaires judiciaires comme il jongle avec les propos racistes, hihi. Mais soyons juste : il n’y a pas que lui. Parmi les 12 candidats, ils sont plusieurs à avoir côtoyé la justice, et pas pour des questions ministérielles, si vous voyez c’que j’veux dire !

Zemmour, le maître en la matière

Une condamnation pour « provocation à la haine raciale » en 2011, une autre pour « provocation à la haine religieuse » en 2019, il a fait appel en janvier dernier d’une troisième condamnation pour « provocation à la haine et à la violence » en raison de ses déclarations sur les mineurs migrants. Aussi à son palmarès : des accusations de « contestation de crime contre l’humanité » qui seront jugées le 12 mai prochain par la cour d’appel de Paris, sans compter les 8 autres procédures encore en cours, notamment pour « injure raciste », « provocation à la haine », « injure raciale » ou « injure publique ». Voilà, voilà, un chic type, en somme. Cessons donc de l’appeler « Le Z » et surnommons le « la N » (vous l’avez ?).

Marine Le Pen, accusée de "détournement de fonds publics"

Une mise en examen qui traîne depuis 2016. La justice enquête sur un possible « système » de détournement de fonds mis en place par le Front national (actuel RN). Il s’agirait de financer le salaire de ses permanents grâce à l’argent de l’Union européenne, en utilisant les enveloppes des eurodéputés (réservées à l’emploi d’assistants parlementaires). Outre la candidate et son parti, en tant que personne morale, 22 autres personnes sont mises en cause dans cette affaire. Parmi elles : Yann Le Pen, sœur de Marine, Jean-Marie Le Pen ou encore Louis Aliot, le maire de Perpignan.

Elle a également été condamnée par la justice européenne à rembourser 300 000 euros au Parlement européen pour « travail fictif ».

Jean-Luc Mélenchon, un palmarès pas dégueu non plus

On parle beaucoup des affaires judiciaires des candidats de la droite, mais soyons honnêtes, à gauche, il y a aussi de sacrés poissons ! Mélenchon, notamment. Ce monsieur qui crie beaucoup et qui devient souvent tout rouge de colère, a écopé de 3 mois de prison avec sursis ainsi que 8000 euros d’amendes pour « rébellion » et « provocation », après avoir déclaré… Devinez… Allez, vous l’avez… « La République, c’est moi ! » lors de la perquisition de ses locaux en 2018. Une perquisition suite à deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris pour divers soupçons : des suspicions d’emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés (cc Le Pen), et de surfacturation de campagne. ET CE N’EST PAS FINI. Deux procès en appel à son encontre devraient se tenir pour « injure publique » et « diffamations » : il a traité des journalistes de Radio France d' »abrutis » et de « menteurs », et un journaliste du Monde « d’assassin repenti ». De nouvelles condamnations seraient-elles sur le point de frapper le seul candidat à avoir fait un hologramme de lui-même ? Possible.

Jadot, la rébellion à l'état pur

Malheureusement, l’herbe n’est pas plus verte du côté de l’écologiste. Bon… Pas plus verte… J’exagère un peu ! Il a juste été condamné à deux mois de prison avec sursis et 2000 euros d’amende en 2006, pour « atteinte aux intérêts supérieurs de la Nation », suite à une tentative d’intrusion dans une base de sous-marins nucléaires bretonne. Alors membre de Greenpeace, il voulait, avec ses copains, dénoncer « l’illégalité du programme d’armement nucléaire français, au regard du Traité de non-prolifération ». Voilà. Même ses comparutions en justice sont écolos. Que voulez-vous ? On ne se refait pas, hein !

Anne Hidalgo, deux diffamations et une infraction à la législation

Par deux fois, la maire de Paris a été condamnée pour diffamation. En 2016, elle écope de 500 euros d’amende avec sursis pour des propos qui remonte à 2012 : elle avait affirmé que le Front national avait « soutenu la collaboration avec les nazis ». Elle a également accusé un architecte d’avoir utilisé des documents municipaux à des fins personnelles.

Dernière affaire, bien plus triste : en 2012 elle paye 40 000€ d’amende pour infraction à la législation sur la durée du travail, suite au suicide d’une employée de l’Atelier Parisien d’Urbanisme, dont Hidalgo, à ce moment-là, préside le conseil d’administration. Dans la lettre écrite avant son geste, la femme évoquait sa difficulté au travail et faisait allusion à de nombreuses heures supplémentaires non rémunérées. (source.)

... de la diffamation aussi du côte de Valérie Pécresse

Pas encore condamnée, mais bientôt jugée : la candidate LR sera devant la justice en décembre prochain pour diffamation à l’encontre d’un magistrat, en février 2020. Vous vous souvenez quand elle réclamait, au micro de France Inter, « une peine minimale, sûre et certaine si on agresse une figure d’autorité » ainsi que la nécessité de « restaurer l’autorité et la discipline » ? Eh bien… Qui est pris qui croyait prendre, hihi.

Roussel, et... des soupçons d'emploi fictif

Euh, c’est moi, où ce truc d’inventer des emplois est le béaba des candidats ? Après Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, et (surtout) François Fillon en 2017, au tour de Fabien Roussel. Le candidat communiste a été accusé par Mediapart d’avoir reçu un salaire d’assistant parlementaire de 2009 à 2014, sans avoir occupé ce poste. Une accusation démentie par l’accusé qui affirme avoir des documents pour le prouver ! Affaire à suivre.

Poutou, condamné pour dégradation au Salon de l'automobile

Si je vous dis Poutou et automobile, vous me répondez ? Ford. Tout juste. Et pour cause : le candidat est connu pour avoir lutté corps et âme contre la suppression de postes dans cette entreprise de Blanquefort. Une rébellion qui lui aura valu une inscription sur son casier judiciaire : en septembre 2012, il aurait dégradé des véhicules au Salon de l’Auto pour manifester son mécontentement. Jet de confettis, stickers collés sur les carrosseries et occupation symbolique du stand du concessionnaire (acte réitéré en 2014) lui auront valu plus de 400 euros d’amendes.

Nicolas Dupont-Aignan, finalement relaxé

« En 2016, les socialistes compensent la baisse de natalité par l’invasion migratoire. Le changement de population, c’est maintenant ! » le tweet, publié par le candidat en janvier 2017, pour lequel il a été poursuivi pour « provocation à la haine ou à la discrimination » (tu m’étonnes !). Alors qu’à l’audience, le parquet de Paris avait requis 5000 euros d’amende, il a finalement été relaxé en juin 2018. Pas d’inscription au casier judiciaire, donc, mais un type qui reste chaque jour un peu plus détestable. On ne peut pas tout avoir.

Maintenant, devinez quels candidats ne sont pas contre un casier judiciaire vierge pour avoir le droit de se présenter à la présidence… Arthaud, Macron, Lassalle et Dupont-Aignan. Étonnant, n’est-ce pas ?

Sources : France Inter, France Bleu, Libération