On vit dans un monde qui bouge vite, très vite, alors on n’a pas de temps à perdre. Comme on est toujours pressé, on soupire très fort quand les gens marchent lentement sur le trottoir, on mange un menu Maxi Best Of en trois minutes sept secondes et on utilise beaucoup beaucoup d’abréviations. En vérité, ça va pas tellement plus vite mais on ne sait même plus comment faire autrement, c’est devenu tellement dépassé de dire les mots en entier.

"C'est mon pref"

Il y a des mots qu’on accepte à l’écrit mais qui font le même effet qu’une flèche dans le coeur quand quelqu’un les prononce pour de vrai. Pour moi, quelqu’un qui dit « c’est mon pref » ne peut pas avoir plus de 13 ans et si tu le dis devant moi, je te traiterai comme un enfant jusqu’à la fin de tes jours.

"J'ai mon tup"

Quoi de plus insupportable que quelqu’un qui dit « tup » pour parler d’une boite hermétique d’une marque que l’on ne peut pas citer ? Je pense que je place ces gens juste au-dessus de ceux qui disent « gamelle » sur l’échelle des personnes insupportables.

"Evidam's !"

Voilà une petite abréviation à laquelle on a rajouté un S pour la rendre absolument détestable : « évidam’s ». C’est moche, c’est niais et ça donne envie de crever dès qu’on la prononce.

"Je passe à la boulange"

Le mot « boulange » s’est pas mal démocratisé mais il n’en reste pas moins bizarre. Sans qu’on s’en rende compte, ce diminutif pourrait petit à petit remplacer le mot complet et on finira par te regarder bizarrement quand tu diras « boulangerie ».

"Ouais askip"

Qu’on le veuille ou non, « askip » fait désormais partie de la langue française et il n’est pas prêt de disparaître. En même temps, c’est tellement plus simple à dire que « à ce qu’il parait ». Bon, on pourrait dire « apparemment » mais c’est moins fun.

"On se fait un dej' ?"

Le diminutif « dej » peut éventuellement être accepté, on l’utilise bien pour dire « petit-dej ». Par contre, on sait tout de suite qu’on a affaire à un connard quand la phrase commence par « on se fait ». Ça ne veut rien dire « se faire un dej » enfin !

"Quoi qu'il"

EN SOIT ! Il faut rajouter EN SOIT à la fin, sinon ça ne veut strictement rien dire bordel ! Les gens qui disent « quoi qu’il » sont les mêmes que ceux qui disent « moi j’dis ça… » ou même « dans ce cas… » sans rien ajouter après. Ça devrait être puni par la loi.

"C'est incr !"

Il est assez rare d’utiliser « incr » à l’oral mais il est très populaire à l’écrit. C’est un diminutif de « incroyable » et il est assez probable qu’il ait été popularisé par les rappeurs Caballero et JeanJass, également inventeurs du mot « incroyaux ».

"J'suis rentré à 4 dum"

Si tu n’as jamais entendu l’expression « 4 dum », c’est normal et ça ne veut pas dire que tu es vieux. Environ 0,007% des gens utilisent cette abréviation de « 4h du matin » qui est évidemment déclinable avec toutes les heures.

"Sans dec' ?"

« Sans dec' » fait partie du langage des jeunes depuis au moins 50 ans et se transmet de génération en génération. Renaud le disait dans les années 80, les enfants des années 2000 l’ont dit toute leur enfance et les ados d’aujourd’hui le disent encore. Peut-être que cette apocope ne mourra jamais.

"Jsuis OBDR"

Certains sigles sont plus difficiles à déchiffrer que d’autres et OBDR (ou « au BDR ») en fait partie. Cela signifie tout simplement « au bout du rouleau » et peut-être aussi bien utilisé à l’écrit qu’à l’oral. Sincèrement, je trouve ça joli, presque poétique.

"Je suis en GDB"

La « GDB » est un sigle qui fait désormais partie du langage courant et personne ne pourra nous l’enlever. Pour ceux qui ne connaissent pas et qui ont la flemme de faire une recherche Google, « GDB » signifie « gueule de bois ».

"T'as des retours sur la propal ?"

Il y a plein de mots de connards qu’on entend uniquement dans des start-up bordelaises ou des boites de com parisiennes et « propal » en fait évidemment partie. Malheureusement, « propal » s’est immiscé sans qu’on s’en rende compte dans le vocabulaire commun et on ne peut plus vraiment s’en débarrasser.

"T'es insup !"

« Insupportable » est un mot qu’on utilise à outrance mais il faut avouer qu’il est un peu long. Alors, quelqu’un a décidé de le raccourcir en disant « insup » et malheureusement, c’est cette abréviation qui est devenue insupportable.

"Nan mais l'hallu quoi"

Va savoir pourquoi, l’expression « l’hallu » s’est imposée depuis quelques années pour parler d’une situation complètement improbable. À ne pas confondre avec « l’alu » qui sert à emballer des restes de nourriture dans le frigo par exemple.

"Tu veux un caf' ?"

Il y a des expressions de beauf dont on a du mal à se séparer et « caf » en fait partie. Quel est l’intérêt de raccourcir un mot qui n’a que quatre lettres ? Qu’est-ce qui n’allait pas avec café ? Et encore, il y a des gens qui font pire en disant « tu veux un ‘tit caf’ ? ». Tuez-moi.

"Qu'est-ce tu'd ?"

Bon, là, c’est vraiment de la flemme intense. Comme avec le « caf » à la place du café, il ne manque ici qu’un son minuscule pour que le mot reprenne sa forme initiale. J’entends que « qu’est-ce que tu dis », c’est long mais à quoi ça sert d’enlever le I ?

"C'est mon fav"

Tout comme « c’est mon pref », l’expression « c’est mon fav » est souvent prononcée par des gens très jeunes ou très niais. Si tu a plus de 16 ans, ne dis pas des choses comme ça s’il te plait.

"Je vois pas la diff"

On ne se rend même plus compte qu’on raccourcit certains mots et « différence » en fait partie. Au début, on l’utilisait juste sur Google ou par messages et au fur et à mesure, on finit par le dire sans s’en rendre compte. Ce n’est ps grave, il faut l’accepter.

"Nan j'ai pas trop la déter"

Détermination est un joli mot mais il est bien trop long ; c’est pour cela qu’il existe une expression de jeunes, « déter ». Cela peut être un nom (exemple : j’ai pas la déter ») ou un adjectif (exemple : je suis trop déter ! »). Pratique et simple comme bonjour.

Crédits photo : Topito

En fait, on utilise tous au moins une de ces abréviations et rien ni personne ne pourra nous faire changer d’avis. À dem’s pour plus de fun !