L’autre jour on évoquait l’importance d’avoir un cri de guerre à pousser au réveil, si possible en se tapant sur le torse. Vous avez été nombreux à nous dire que vous ne saviez pas quoi choisir comme cri de guerre, et on s’est dit que le plus simple était de jeter un oeil dans le rétro et de regarder ce qui faisait dans le grand catalogue des cris de guerres de l’Histoire. Si le « Que trépasse si je faiblis ! » de Godefroy de Montmirail (meilleure réplique des visiteurs) ne vous suffit pas, voici une petite liste qui pourrait vous donner des idées.

Montjoie ! Saint-Denis !

Le cri lancé par les armées des rois de France jusqu’au XVIe siècle inclus. On ne sait pas trop d’où vient le Montjoie mais on sait que les Capétiens y ajoutèrent Saint-Denis, le saint-Patron de la France.

Vive l'Empereur !

Tout simplement utilisé par les armées napoléoniennes qui aimaient beaucoup leur papa.

Malo au riche duc !

Les ducs de Bretagne utilisaient le nom d’un des sept Saints fondateurs de leur région : Malo.

Torreben !

Les énervés de la Révolte des Bonnets Rouges de 1675 en Basse Bretagne avaient pour cri de guerre un cri breton assez clair puisqu’il signifie « Casse-lui la tête ! ». Les mecs ne plaisantaient pas, à tel point qu’on finit par appeler leur révolte, celle des Torreben, mot qu’ils utilisaient aussi en signature.

Diex aye dam !

Les ducs de Normandie en appelait à leur Dieu avant d’aller combattre grâce au sobre mais efficace « Dieu nous aide ! ».

Guyenne ! Saint Georges !

Pendant la guerre de Cent Ans, les Gascons du parti anglais criaient ainsi mélangeant d’une part le cri des ducs d’Aquitaine (en langue d’Oc, Aquitaine se dit « Aguiana » qui a évolué en « Guyenne », d’autre part le cri anglais « Saint Georges ».

Passavant li meillor !

Les comtes de Champagne aimaient se battre mais pas contre des tocards, leur cri de guerre encourageait leurs adversaires les plus valeureux à se lancer dans la mêlée : « Que le plus brave s’avance contre nous ! »

Moult me tarde !

Philippe le Hardi ne partait pas en guerre pour beurrer des tartines. Son cri qu’on pourrait traduire par « Beaucoup m’espèrent », un cri qui sera d’ailleurs à l’origine de la moutarde. Allez, vous pouvez aller le répéter à tout le monde.

Ainsi je frappe !

Comme son nom l’indique, Charles le Téméraire aimait ça, la castagne et son cri de guerre envoyait un message assez clair aux mécréants qui osaient croiser son chemin.

Notre-Dame Bourbon ! Montjoie Bourbon ! Montjoie Notre-Dame ! Espérence !

Les ducs de Bourbon vénéraient Notre-Dame, du coup ils mélangeaient un peu tout, leur région, leur pays et la Vierge-Marie.

Frappez, entrez, rompez tout !

Les ducs de Savoie ont un sacré cri de guerre, souvent abrégé par FERT sur les bannières. Une devise tout en finesse.

Place à la bannière !

Cri utilisé par les comtes de Courcy qui voulaient qu’on voit bien leurs couleurs et leur drapeau, même en pleine bataille.

Dieu aide au premier baron chrétien ! Sans errer ni varier !

Les seigneurs de Montmorency n’avaient pas intérêt à se prendre une flèche en pleine mouille dès le début du combat parce que leur cri de guerre à rallonge risquait d’être interrompu.

Dieu et mon droit !

« Dieu et mon droit » est la devise de la monarchie britannique (encore aujourd’hui) mais ce cri de guerre fut utilisé par les Anglais à la bataille de Crécy, quand leur roi réclamait son droit à la couronne de France. De là à penser que la reine voudrait chiper le trône à notre bon François du de Hollandie il n’y a qu’un pas.

Alala !

Parce qu’il n’est jamais trop tard pour se marrer, les fantassins grecs de l’Antiquité hurlaient le nom de leur déesse; Alala.

Banzai !

Avant de devenir une expression rigolarde, Banzai était le cri des soldats de l’armée impériale du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Vous savez, par exemple, ces aviateurs kamikazes qui se lançaient sur des porte-avions ricains.

Sha! Sha! Sha!

Contre le Banzai japonais, le Sha! Sha! Sha! chinois, utilisé par les soldats et les résistants chinois durant la guerre sino-japonaise et la seconde guerre mondiale.

Hourrah

Drôle d’histoire que celle du hourrah puisqu’il était le cri des Cosaques, peuple nomade des steppes, souvent enrôlé par l’armée russe dans les régiments de cavalerie. Il passe dans la langue française pendant les guerres napoléoniennes, perdant vite son sens original.

Boo-Ya !

Le 75e régiment de rangers de l’armée des États-Unis part au combat avec une certaine décontraction qui fait plaisir à entendre.

Geronimo!

Les parachutistes américains eux en revanche optent pour un nom d’un chef indien, parce qu’après tout pourquoi pas ?

Réfléchissez-bien avant de choisir, nous on est déjà en train de polir nos masses d’arme.

On a aussi tous les cris qu’on a déjà pousser dans notre vie, les cris d’enfant et les cris d’animaux.