La royauté, ça n’est pas que les ors de la couronne, le soyeux de l’hermine et les mariages entre cousins, cf Christine Boutin. C’est aussi un patronyme difficile à porter, comme pour un gamin d’ELon Musk (cf les prénoms les plus pétés de stars). avec plus d’arthrite quoi ! Il y a peu de temps on se foutait des noms pourris des reines, parité oblige on se penche cette fois-ci sur les keums couronnés.

Jean Ier le Posthume

Alors pour ce Roi de France dont le règne s’étend de 1316 à 1316, on dira juste qu’il tire son nom de la durée de son règne puisqu’il meurt 5 jours après sa naissance. Le bon Jeannot partait pourtant sur de bonnes bases, c’était le fils de Louis X le Hutin, qui n’est pas le dernier dans la catégorie des surnoms compliqués, et c’est le seul Roi de France à avoir été roi de sa naissance à sa mort. Solide !

Louis X le Hutin

Déjà, tu baisses d’un ton ! Est-ce que je te traite de Hutin, moi ? “Hutin” veut dire “entêté” au passage, si vous voulez le placer à un repas de famille. Louis X est le fils aîné de Philippe le Bel (plutôt classe), mais il tombe aussi dans la catégorie des règnes courts puisqu’il n’accède au trône de France que pour deux ans entre 1314 et 1316. On retiendra de son règne le rappel de juifs, qui n’est pas une vague de vaccination de la population juive contre le virus “catholicisme”, mais bien la permission pour les populations juives de revenir sur le territoire français alors qu’elles avaient été chassées par son père. Mazel Tov ! Et puisque le bon Loulou avait absolument envie de se distinguer, il se classe aussi dans la catégorie des morts cons, mourant des suites de l’ingestion d’un vin trop glacé. L’chaim donc !

Dagobert Ier

On ne pouvait pas passer à côté du bon Roi Dagobert qui a mis sa culotte à l’envers. Déjà parce que dès notre plus tendre enfance, on nous incite à travers cette chansonnette à la sédition. Mais surtout parce que le bon Dagobert Ier aurait souffert d’une forte myopie, le rendant très maladroit, d’où la maladresse associée à son image et la popularité de ce tube de maternelle. Enfin, si on fait le bilan, on est dans une période de prénoms compliqués à porter. À l’époque, entre 602 et 639, les camarades et compagnes de Dagobert se prénomment Brodulf, Sichilde, Landri (qui à une lettre près n’est qu’un tueur en série), Gomatrude et Caribert. Ça sent le Roi rustique qui dérouille du rebelle au petit déjeuner. Et pour cause, le Royaume franc dont il est le Roi s’étend au nord jusqu’à l’actuelle Hollande, à l’est jusqu’au milieu de l’Allemagne et au sud jusqu’aux Pyrénées. On espère qu’il avait la carte “Grand voyageur”.

Louis le Sauteur

Il est pas roi, simplement comte de Thuringe entre 1042 et 1123. À un moment, il a sauté, on l’a appelé “le Sauteur”. Habile !

Louis VI le Gros

Louis VI le Gros est un monument de l’histoire de France, pour son ventre et pour sa vie. Premièrement, parce qu’il illumine de sa sérénissime royauté l’incipit des Visiteurs : “En l’an de grâce 1123, le Roi Louis VI Capet, dit le Gros, affrontait aux frontières du Royaume son cousin Henri Ier Beauclerc, Roi d’Angleterre et Duc de Normandie”. Mais aussi parce que ce Henri Ier Beauclerc qui menace le domaine royal de France servira de catalyseur pour renforcer l’autorité du Roi sur ses terres. Une grande alliance des elfes, des hommes et des nains… pardon, des vassaux de la couronne de France repoussera l’invasion de Henri Ier sans le moindre combat. Comme quoi, rien de mieux qu’une guerre contre les rosbifs pour fédérer ces barbares de Français.

Philippe le Long

Dans la lignée des rois qui se sont faits charrier sur leur taille ou leur corpulence, j’ai nommé Philippe le Long (1293-1322), qui par définition était grand. Il meurt à l’âge canonique de 29 ans d’une banale dysenterie. Il aura tout de même créé des institutions essentielles à la gestion du Royaume de France : une chambre des comptes indépendantes, une échelle de poids et de mesures et une devise unique. Tout un tas de choses que ses successeurs s’appliqueront à truander. Surtout l’échelle de poids et de mesures, rapport à la taille de son… royaume.

Louis IV Outremer

Normalement, y’a que le bleu ou les départements qui sont d’outremer, pas les Louis. De 936 à 954, Louis IV aura régné sur le royaume des Francs. Appelé “Outremer” après une enfance passée en Angleterre, loin des gens méchants qui voulaient le tuer, il revient en France et enchaîne les loses dignes d’un tennisman français à Roland-Garros. Tiercé gagnant, il perd à l’est contre le duché de Lotharingie, il perd à l’ouest contre le duché de Normandie et il se fait capturer comme un pleutre par son ancien allié Hugues le Grand. Finalement, comme tous les amateurs de tiercé, il meurt d’un accident de cheval. Louis IV, c’est le mec qui se casse le poignet au ski, en attendant le tire-fesse.

Charles le Chauve

Point anecdote : Charles le Chauve (823-877), petit fils de Charlemagne, n’a pas été nommé ainsi à cause d’une calvitie mais parce qu’il s’est rasé la tête en signe de soumission à l’autorité de l’église. Pour compenser, il s’est laissé pousser la moustache. Fin du point anecdote.

Clodion le Chevelu

Dernier roi franc de l’Antiquité, Clodion règne entre 390 à 450. Il est appelé “Chevelu”, pas pour sa passion pour Francis Lalanne, mais pour son appartenance aux premières générations de Francs, descendants de la Gaule chevelue. Décidément, ça fait beaucoup de cheveux tout ça, on se croirait dans les années 60 de l’Antiquité.

Thierry IV

Alors le problème avec lui, c’est qu’il n’y a aucun Thierry dans les dynasties royales et d’un coup, PAF : Thierry 4. Déjà Titi, c’est pas un roi, c’est l’oncle un peu relou qui te fait des blagues du style “ tu sais ce qui court et qui se jette…”. Bref, Thierry 4 fait parti de cette liste pour l’état de choc patronymique dans lequel il nous a laissé.

Æthelred le Malavisé

Roi anglais, il perd son royaume au profit de Sven “à la barbe fourchue”, Roi du Danemark. Ils devaient se rencontrer ces deux-là. Il récupère son Royaume à la mort de Sven, un an plus tard. Il le perd à nouveau au profit de Knut le Grand, fils de Sven, qui envahit à nouveau l’Angleterre en 1016 et, cette fois, a la décence de mourir face au grand Danois. Malavisé… d’être né celui-là !

Édouard le Confesseur

Même s’il a le nom d’un prêtre qui fait les gros titres, Édouard le Confesseur (1004-1066) est un roi anglais célèbre pour avoir accédé au trône d’Angleterre grâce à Godwin de Wessex, pas celui du point, et aurait côtoyé une certaine Lady Godiva. Oui, Lady Godiva, celle de la chanson de Queen. Selon la légende, elle aurait permis à son mari Léofric de Mercie (décidément) de collecter plus d’impôts en se promenant à poils sur son cheval dans les rues de Coventry. Méthode à étudier si le prélèvement à la source ne fonctionne pas.

Henri II “Court-manteau” Plantagenet

Malgré ce surnom ridicule lié à des habitudes vestimentaires du style “mini-toge”, Henry II (1133-1189) est peut-être le Roi d’Angleterre qui a mis le Royaume de France le plus en danger, autant par ses campagnes militaires que par les mariages stratégiques qu’il a arrangé. À son apogée, “l’empire Plantagenêt” englobe plus de la moitié du territoire royal de France. On est pas passés loin d’avoir le fish and chips comme fleuron de notre gastronomie…

On pense bien évidemment à tous les mecs qui se sentent seuls avec leurs prénoms normaux comme Nicolas ou Éric.