Les grands espaces, les départementales et les ronces, ça vous marque une enfance. Au bout du compte, on devient tous d’honnêtes citoyens et des adultes responsables. Mais toi qui as grandi au milieu de nulle part, tu le sais, il y a des trucs qu’on ne pourra jamais t’enlever. Une jeunesse nourrie avec des grands shots de ruralité, ça ne s’oublie pas :

Le verglas est ton ami

Il suffisait d’une chaussée glissante assez matinale pour annuler le service des autocars. Que les citadins restent étudier entre eux, tu resteras boire du chocolat chaud toute la journée.

Tu t'es toujours moqué des gens qui ont peur des insectes

Quand on panique parce qu’on a une coccinelle sur la main, c’est que l’urbanisation est allée trop loin.

Tu as passé ton permis à 18 ans et un jour

Parce que le jour de tes 18 ans, c’était un dimanche.

Avant de passer le permis, tu as vachement marché. Mais genre "vachement".

Et après, plus rien, du tout. Tu avais assez marché pour toute ta vie.

Tu ne t'es jamais posé la question des "jobs d'été"

Ta première paie, tu l’as gagnée dans les champs, tu viens d’une terre où on a toujours besoin de bras.

Tu as longtemps cru que "les Parisiens" étaient tous les gens qui n'habitaient pas dans ton département

Après, tu es allé à Paris, et tu t’es rendu compte que les vrais Parisiens sont beaucoup plus cons en fait.

Tu es capable de nommer toutes les familles à des kilomètres à la ronde de là où tu as grandi

Alors que t’es pas foutu de retenir les sept principales de Game of thrones.

Tu es contre les éoliennes

D’ailleurs, tu es contre plein de trucs, le vrai rebelle grandit à la campagne.

Tu as eu une mobylette et tu lui avais ajouté un pot Bidalot

Ou un pot Ninja, selon les écoles.

Tu ne piges pas le concept de "pelouse interdite"

Et c’est toi qui as raison, c’est complètement con d’avoir une pelouse et de ne pas marcher dessus.

Ton adresse, c'était juste un mot, sans numéro

Genre « Le Val du Puits » ou « La Butte ». Mais avec un code postal bien velu.

Tu peux t'endormir malgré l'aboiement d'un chien dans le quartier

Ou d’un coq. Mais pas avec le bruit de la circulation.

Tu as mangé tes premiers sushis après ta majorité

Pareil pour les kebabs.

Pour toi, un vrai commerçant, ça passe dans la rue en klaxonnant

Ça ne reste pas le cul vissé derrière un comptoir à attendre le chaland.

Tu as pris l'habitude de dire bonjour aux gens

Quand on arrive en ville, ça se perd vite cette habitude…

Tu n'as jamais glandé à la sortie du collège avec tes potes

Parce qu’il fallait choper le car. Du coup, tu ne faisais pas de shopping, tu économisais ton argent de poche, et tu as très vite commencé à le dépenser en commandant des monaco au bar de ton bourg… Saloperie de car scolaire…

Tu as mis des années à te faire un prénom

Pour les gens de chez toi, tu a longtemps été « le fils à Machin » ou « la petite-fille de Truc » (pour peu que Machin ou Truc aient été des commerçants du village).

Tu as déjà été privé d'eau et d'électricité pendant 10 jours

La tempête de 1999 ou l’ouragan de 1987, tu t’en souviens comme si c’était hier.

Tu passais ton temps dans un abri-bus avec ton gang

Et tu appelais ça « le QG ».

Tu avais ta propre balançoire

Et personne ne venait s’incruster chez toi pour y jouer puisque chacun avait la sienne.

Tu avais une cabane

UNE PUTAIN DE SUPER CABANE !

Tu as conduit un tracteur avant d'être majeur

Tu réalises aujourd’hui à quel point c’est cool de conduire un truc qui a des roues plus grandes que toi.

Tu as déjà mangé ce truc :

Fleur de trèfle

Tu pouvais jouer sur la route sans aucun risque

Ce qui était un peu con puisqu’il y avait des champs tout autour.

Tu sais faire la différence entre une odeur de fumier, de purin ou de lisier

Les Inuits ont 50 mots pour dire « neige ». En campagne, on est précis sur tout ce qui est excréments d’animaux.

Tu as appris à fabriquer un arc avant ton 5ème anniversaire

Et tu as tiré à la carabine avant d’avoir ton brevet des Collèges.

La Fête de la musique avait lieu le 20 juin

Voire le 19 juin pour les super-petits bleds.

Tu pouvais voir les étoiles briller dans le ciel sans AUCUN lampadaire

Mais tu n’en avais absolument rien à foutre.

ET VOS BRILLANTS COMMENTAIRES...

Les soirées à la salle des fêtes du village finissent TOUJOURS en baston

Tout ça pour une histoire clopes ou de regards vers ta copine qui n’est même plus ta copine en plus.

On allait à la rivière pour se baigner et on faisait des barrages

Des barrages qui ne marchaient pas mais des barrages quand même.

Les animaux du voisin s'incrustait dans ton jardin

Et tu leur faisais « gentiment » comprendre que c’était pas chez eux.

Quand tu croisais un tracteur sur la route il fallait te mettre sur le côté pour le laisser passer

Et faire attention de ne pas tomber dans le fossé.

Tu t'es déjà fait courser par un fermier / agriculteur en colère

Un fermier qui manquait d’humour visiblement.

Ton petit copain est le meilleur ami de celui de ta meilleure copine...

Qui a un frère qui sort avec une autre de tes copines qui est la nièce du fiancé de ta cousine.

Tu as fait le plein dans la station du village

Où l’essence coûte 10000€ le litre.

Tu pouvais laisser ta maison et ta bagnole ouvertes sans prendre aucun risque

Ou disons « moins » de risques.

Tu t'es déjà blessé avec des clôtures

Quand elle était électrique ou pire encore, en barbelé.

La nuit, il n'y a pas de bruit

Sauf les voitures sur la départementale qui passe au loin.

Ton école (quand elle était ouverte) pouvait aussi faire office de Mairie

Et au besoin de dépôt de pain aussi. De presque tout en fait.

Le cinéma ? C'était une fois par mois dans la salle des fêtes

C’était même tellement rare que c’était LA sortie du mois

On attend les tiens en commentaires. Et allez, on se dépêche, tu vas manquer le car.