L’été 2022 va être chauuuud (à cause de la canicule, notamment), mais l’été 2022 va aussi être suaveeee à cause de la nouvelle chanson de Soolking « Suavemente ». Une petite pépite de la chanson française, comme on dit dans les coulisses de Fip Radio. Pour que vous puissiez la chanter sans bégayer sur la plage pendant une bonne partie de beach-volley, voilà notre analyse approfondie de ce chef-d’œuvre de la variété française. À écouter uniquement avec des airpods de très mauvaise qualité par une journée venteuse.

Un hommage à ses idoles

Soolking commence sa chanson par un vibrant hommage à deux personnalités bien connues de l’industrie musicale qui ont marqué sa vie et forgé sa carrière. En choisissant « Suavemente, bésame » comme première phrase, notre chanteur fait clairement un gros clin d’œil à Elvis Crespo et à Pitbull qui ont tous deux chanté ces mots avant lui. Sans détour, il clame ainsi de manière originale un grand merci à ces deux hommes qui l’ont inspiré dans ses créations artistiques.

Un texte marqué par l'ascension du personnage principal

Dès le début de son œuvre, Soolking explique à son public qu’il a beaucoup évolué en devenant une nouvelle personne et qu’il veut désormais laisser le passé derrière lui. Cette ascension se ressent notamment lorsqu’il dit « J’sors de la tess et je mets plus les mains en l’air », « Quitter la galère », « Fierté d’un DZ, c’est moi qui paye l’addition » ou encore un peu plus loin dans le texte « J’ai quitté la rue ». Par ces mots, il nous exprime sa fierté d’être sorti de la rue et du banditisme qu’il côtoyait fréquemment et se pose en exemple. Cet aveu permet de créer un lien avec le public qui se sent touché par cette histoire et impliqué dans son évolution.

La modestie comme qualité première

Malgré son ascension et son accès soudain à une place élevée dans la société, Soolking nous montre qu’il sait garder les pieds sur Terre. En disant « J’oublie pas ceux qui s’lèvent tôt pour un salaire. J’aime pas me vanter, j’fais c’qu’il y a à faire », le chanteur montre qu’il n’oublie pas d’où il vient et combien il a travaillé pour en arriver là où il est. Soolking se place donc en représentant des travailleurs populaires qu’il invite à se rassembler autour de lui.

Une envie de voyage omniprésente

Tout au long de cette chanson, de nombreuses références au voyage indiquent l’esprit aventurier dans lequel se trouve Soolking. Le chanteur évoque d’abord l’Espagne, en utilisant les mots « Suavemente, bésame », qui rappellent les tapas et les soirées à Lloret de Mar. Puis Soolking tourne son regard vers l’Italie, puisqu’il nous parle d’un « moteur Italia », des « rues d’Parlerme » et d’une « petite italienne ». Le chanteur évoque aussi brièvement Monaco, où son « poto fume la Gelato » et achève sa rêverie en Thaïlande, nous racontant qu’il souhaite emmener sa promise à Phuket. Ce champ lexical du voyage traduit donc le désir d’évasion de Soolking, qui cherche certainement à échapper aux conséquences parfois dures de la célébrité.

Un protagoniste vraiment généreux

Plusieurs éléments dans le texte permettent de déduire la nature généreuse de notre auteur. On peut en effet voir que Soolking a le cœur sur la main lorsqu’il dit « Et j’aimerais qu’les miens sortent tous de la galère ». Plusieurs de ses actes en témoignent d’ailleurs, entre autres quand il déclare « J’l’emmène à Phuket et on se balade en moto » et « C’est moi qui paye l’addition ». Tous ces éléments narratifs permettent de montrer que Soolking est un homme qui donne, donne, donne sans compter.

L'amour d'une femme malgré l'objectification

Le regard que porte Soolking sur la femme qu’il aime dans son texte est ambigu. D’un côté, il nous la décrit comme une femme qui ne sert qu’à lui rendre des services tel un objet, notamment lorsqu’il la décrit comme « Une p’tite italienne qui m’aime et qui m’fait les papels ». Malgré tout, les sentiments de Soolking transparaissent lorsqu’il parle de manière plus approfondie de celle qu’il aime : « Oh, bébé, t’es douce, mama, comment t’es suave. Les yeux revolvers, c’est une beauté criminelle ». En comparant sa belle à une criminelle, il nous confie ainsi indirectement qu’elle lui a volé son cœur.

Une nostalgie des années 80 et 90

À deux reprises dans le texte, Soolking nous partage sa nostalgie de la fin du 20e siècle en introduisant des paroles de chansons de l’époque. Lorsqu’il nous chante « Les yeux revolver » et « Ouais, je danse le mia », Soolking se réfère à deux chansons françaises bien connues : « Elle a les yeux revolver » de Marc Lavoine (1985) et « Je danse le mia » de IAM (1993). Une façon déguisée pour Soolking de nous dévoiler sa mélancolie vis-à vis des années 80 et 90 et de remercier ces artistes pour l’empreinte qu’ils ont laissée à l’industrie musicale.

Un homme qui veut finalement vivre pour lui

Traumatisé par les obstacles qu’il a pu rencontrer lors de son ascension vers la célébrité, Soolking se confie dans ce texte sur son désir de se recentrer sur lui-même. Pour nous prouver qu’il préfère désormais vivre dans le présent sans se préoccuper des autres, Soolking annonce « J’fais la fête, j’écoute pas les ragots ». Par la même occasion, le chanteur partage ses rêves qu’il ne veut plus brider : « Oh, madre mia, j’vais arriver, ghir bchwiya. J’vais prendre tout c’qu’il y a, j’m’en fous mel 3alamia. » Une façon pour lui de dire qu’il a enfin décidé de vivre pour lui-même.

Oui, j’ai eu 18/20 au bac de français pour mon commentaire littéraire de Rimbaud et mon analyse de la chanson Djomb de Bosh.