Pour regarder la télé j’ai besoin d’électricité, pour me faire cuire un oeuf sur une plaque à induction j’ai besoin d’électricité, pour me faire un thé avec de l’eau chauffée précisément à 90° j’ai besoin d’électricité, pour partager ma morning routine en story j’ai besoin d’électricité, pour écrire ce top j’ai besoin d’électricité. Franchement, je pense que si on me demande de choisir entre l’électricité et ma mère, je choisis la preum’s. Voilà pourquoi et comment notre vie a un tout petit peu changé depuis l’invention de l’ampoule et l’invasion de la lumière dans nos maisons. Mais allons voir concrètement ce que cette révolution a changé dans nos us et coutumes.

On pouvait voir la Voie Lactée

OK c’est encore possible aujourd’hui techniquement mais bien plus difficile à cause de la pollution lumineuse. C’est con, ça a l’air sympa la Voie lactée. Plus sympa que la lumière diffuse des lampadaires.

Crédits photo (CC BY 4.0) : ESO/Y. Beletsky

A moins d'être très riche, les bougies puaient grave

Si l’on est désormais habitué aux bougies senteur lavande (ou senteur schneck pour les adeptes de Gwyneth Paltrow), il ne faut pas oublier que les bougies d’avant ne laissaient pas échapper un fumet aussi plaisant. Inventée 3 millénaires avant la naissance du p’tit Jésus, la chandelle était principalement faite de graisse (le suif). Pas top donc car non seulement on s’en foutait partout sur les doigts et en plus ça fouettait la chiasse de poulet (aucun écrit ne rapporte précisément l’expression « chiasse de poulet » dans la description de cette odeur mais si j’étais une chandelle à base de graisse de porc, c’est ce que j’aurais envie de sentir).

Il faudra attendre le XIXe siècle pour voir naître la bougie, faite à base de cire d’abeille. Problème : ce procédé ingénieux était très onéreux et donc peu accessible à l’ensemble de la population. Malgré l’existence de la bougie-qui-sent-bon, ça continuait donc de fouetter dans les chaumières.

Sans éclairage public, les rues étaient hyper dangereuses la nuit

On a du mal à imaginer à quoi ressemblerait une ville comme Paris sans la moindre lumière la nuit. Et pour cause, si l’éclairage public est devenu une nécessité c’est bien pour des raisons de sécurité. C’est à la tombée de la nuit que les voleurs et autres brigands sortaient de leur cachette pour s’emparer du moindre larcin. Autant dire qu’on rentrait pas de soirée torché à minuit.

Depuis le Moyen-Age de nombreuses tentatives d’éclairage public ont échoué, à commencer par la décision du roi Saint-Louis au XIIIe siècle d’imposer à tout le monde d’éclairer la rue depuis sa fenêtre afin qu’on ne se retrouve pas dans le noir complet (une idée sympa mais qui n’a pas pris parce que ça coûte cher le bordel, si tu veux ça, lâche des tunasses loulou). Henri II tentera lui aussi d’imposer des falots, sorte de lampadaire sous forme de torche géante efficace pour la lumière mais qui a le mauvais goût de produire un max de fumée, la proposition de tiendra pas longtemps. Bref, sans électricité on l’avait dans le baba (c’est d’ailleurs exactement ce qu’ils devaient se dire à l’époque).

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de l’éclairage public je vous renvoie vers cet article tout à fait passionnant.

Crédits photo (Domaine Public) : Gerrit Dou

La plupart des espèces animales se portaient mieux

Ah bah oui l’électricité ça n’a pas que du bon comme le montrent les chiffres sur la pollution lumineuse. En premier lieu, ça met en péril les espèces nocturnes, mais ça désoriente aussi d’autres espèces, faisant fuir leurs proies ou perturbant leur système de reproduction. Bref les animaux étaient vachement plus contents les feux de la rampe éteints.

On dormait mieux

C’est pas tant la faute de la pauvre ampoule à qui l’on ne demande rien d’autre que de faire son taf d’ampoule. Là encore, ce sont la pollution lumineuse et l’excessive exposition aux écrans qui sont à mettre en cause. Comme l’explique Futura Sciences, la pollution lumineuse perturbe nos petites hormones et notre production de mélatonine censée nous aider à pioncer correctement. Avant on se faisait peut-être égorger dans les rues mais au moins on pionçait correkt.

Crédits photo : Topito

Il était d'ailleurs très courant de couper sa nuit en deux parties

« Allez Bernard on se couche à 18h, et on se réveille à minuit pour une petite heure avant d’entamer notre deuxième nuit ». Ce genre de phrases totalement insolites avait tout à fait sa place dans le monde d’avant l’ampoule (sauf pour les gens qui ne s’appelaient pas Bernard).

En effet, les recherches sur l’histoire du sommeil de l’enseignant Roger Ekirch ont montré qu’il était très courant d’adopter un sommeil biphasique (en deux phases) avant la révolution industrielle. Finalement, c’est l’apparition de la lumière dans les foyers qui a permis de retarder l’heure du premier coucher et aussi d’avoir une nuit plus sereine puisqu’on a moins peur que les brigands tapent l’incruste dans notre couche en pleine nuit. Je vous renvoie sur cet article de France Culture pour plus de détails.

En Suède, les gens déplaçaient leurs meubles contre les murs pour ne pas se les prendre dans les genoux en cas de réveils nocturnes

Difficile de dire à quel point cette pratique était répandue mais selon cet article du Gardian les Suédois s’y adonnaient. Toujours étonnant ces Suédois.

Sur le plan architectural, ça a donné lieu à des propositions plutôt cocasses

Difficile d’associer la construction de ce bâtiment sans fenêtre dans les années 70 à l’invention de la petite ampoule, je vous le concède. Mais on peut imaginer que l’éclairage interne ait influencé certaines bâtisses.

En réalité ce gratte-ciel qui constitue un bel exemple du courant brutaliste en architecture, est dénuée de fenêtre pour la simple et bonne raison qu’il abrite les équipements de télécom’ de l’entreprise AT&T et que l’absence de fenêtre limite les risques d’espionnage.

Crédits photo (CC BY 2.0) : W.marsh

Que la lumière swag.

Source : Cracked