Je ne vais pas vous refaire l’actualité, mais vu les photos de la canicule qui font peur et les photos flippantes de la sécheresse, il est clair qu’on passe effectivement un été catastrophique en termes de dérèglement climatique. Mais si on regarde le positif (parce que le négatif, c’est qu’on va tous crever bientôt), la sécheresse a permis de révéler des trucs incroyables qui étaient enfouis depuis des années. À défaut d’avoir une planète vivable, on aura désormais une planète pleine d’histoire…

Des statues bouddhistes en Chine

Cette incroyable découverte a été faite par la ville de Chongqing, dans la province du Sichuan. Avec l’assèchement du fleuve Yangtsé, un îlot immergé jusqu’alors a fait son apparition, révélant à son sommet trois statues bouddhistes. Elles dateraient du 17e siècle, soit des dynasties Ming ou Qing. Avouez, ça vous donne un peu envie de décorer votre maison dans une ambiance zen. Nan ?

Des navires nazis en Serbie

À cause de la sécheresse qui touche notamment le Danube, une vingtaine de carcasses de navires de guerre allemands ont été révélés au niveau du port de Prahovo en Serbie. Ces navires, datant de la Seconde Guerre Mondiale, sont remplis d’explosifs et de munitions dangereux pour la circulation fluviale. Déjà en mars 2022, le gouvernement serbe lançait un appel aux dons pour entamer l’enlèvement de ces explosifs et la récupération des coques. Ces bateaux appartiendraient à la flotte nazie de la Mer Noire ayant coulé en 1944 en tentant d’échapper aux soviétiques. C’est fou l’histoire.

Les pierres de la famine en Allemagne et en République Tchèque

L’assèchement de l’Elbe a permis à des « pierres de la famine » de refaire surface en Allemagne et en République Tchèque. Ces pierres, disséminées tout le long du fleuve, étaient gravées lors de périodes de forte sécheresse pour prévenir les générations futures des conséquences. On peut y lire des inscriptions comme « Si tu me vois, pleure » ou « Quand cette pierre est immergée, la vie redevient colorée ». On compte au total près de 25 pierres, datées sur plusieurs siècles, la plus vieille connue remontant à 1417. Bon, si elles pouvaient rapidement retourner sous la flotte, ça nous ferait très plaisir quand même.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Des empreintes de dinosaures aux États-Unis

Aux États-Unis aussi, la sécheresse a permis de révéler d’incroyables traces du passé. Dans un parc naturel texan, des traces de pas de dinosaure, d’habitude enfouies dans une rivière, ont été révélées. Vieilles d’environ 113 millions d’années, ces empreintes seraient celles d’un Acrocanthosaurus, un dinosaure qui pouvait mesurer jusqu’à 5 mètres et peser jusqu’à 7 tonnes. Un peu deg de plus pouvoir le rencontrer, mais bon…

Les dolmens de Guadalperal en Espagne

Nos voisins espagnols ont, eux aussi, eu la surprise de voir émerger des vestiges du passé. Un barrage asséché en Estrémadure a permis de mettre à jour les dizaines de monolithes préhistoriques de Guadalperal. Découvertes dans les années 20 et englouties dans les années 60 au moment de l’édification du barrage de Valdecanas, ces pierres remontent à 3000 à 2000 ans avant J.-C. Elles n’avaient été visibles que de rares fois depuis leur submersion.

Un village fantôme en Espagne

Toujours dans la capitale des tapas, une ville fantôme, habituellement engloutie, a récemment émergé grâce à la sécheresse. Cet ancien village espagnol du nom d’Aceredo, situé en Galice, avait été rayé de la carte lors de la mise-en-fonction du barrage d’Alto Lindoso en 1992. On peut désormais se promener entre les 70 habitations et voir une vielle voiture abandonnée ainsi que des caisses de bouteilles de bière vides. Ah, ils savaient s’amuser à l’époque.

Une ville antique en Irak

Avec le recul du Tigre, c’est tout un site mésopotamien qui a émergé grâce (ou à cause) de la sécheresse. La ville antique de Kemune, en Irak, s’était retrouvée enfouie sous l’eau à la construction du barrage de Mossoul 40 ans plus tôt. Autrefois appelée Zakhiku, cette ville de l’Âge de Bronze a déjà 3 400 ans. Le site avait été fouillé par des archéologues pour la première fois en 2018, avant qu’il ne soit submergé par la remontée des eaux. Un palais du royaume du Mittani, daté de 1550 à 1350 avant J.-C., y avait été découvert.

Une bombe et une barque de la seconde guerre mondiale en Italie

Le niveau d’eau très faible du fleuve Pô a fait émerger une bombe datant de la seconde guerre mondiale, près du village de Borgo Virgilio, au nord de l’Italie. Découverte pas des pêcheurs, cette bombe de fabrication artisanale était immergée depuis 70 ans et contenait près de 240 kilos d’explosifs. Près de 3 000 civils vivant aux alentours ont été évacués afin que les autorités puissent faire exploser la bombe. Et ça fait bim, bam, boum. Quelques semaines auparavant, le Zibello, une embarcation transportant du bois lors de la seconde guerre mondiale, avait aussi fait surface à cause de l’assèchement du fleuve Pô.

Les traces d'une ville fortifiée en France

Vous l’attendiez, la voilà ! L’info qui dit que oui, en France aussi, on a découvert des trucs de fifous avec la sécheresse. Et plus particulièrement les traces d’une ville fortifiée, apparues début août au milieu d’un champ de luzerne sur le site archéologique de Vix, en Bourgogne-Franche-Comté. Cette ville d’environ 50 hectares daterait de 500 avant J.-C., lors du Premier Âge de fer. Grâce à la sécheresse et aux racines de luzerne qui ont su trouver de l’eau profondément, on distingue ainsi les traces d’un grand enclos qui protégeait un bâtiment. Peut-être un vieux UGC qui sait ?

Le pont de l'empereur Néron en Italie

La sécheresse en Italie n’a pas révélé de restes de pizzas margherita datant de l’Antiquité, mais plutôt un ancien pont, le Pons Neronianus, située à proximité du Castel Sant’Angelo et de la cité du Vatican. Ce vieux pont, bien que portant le nom de l’Empereur Néron, aurait en fait été construit sous le règne de son prédécesseur, Caligula, de l’an 37 à 41. Si l’édifice avait déjà refait surface auparavant, c’est la première fois que les restes de cette construction sont aussi visibles.

Un chamois momifié en Autriche

Eh oui, il n’y a pas que les fleuves et les rivières qui subissent les conséquences de canicule (ok, c’est pas vraiment la sécheresse dans ce cas-ci, mais ça compte quand même). La fonte du glacier Gepatschferner, dans les Alpes autrichiennes, a permis à un groupe de glaciologues de découvrir les cornes d’un chamois sortant de la glace à plus de 3 300 mètres d’altitude. Momifié, l’animal, une femelle âgée de deux ans à sa mort, aurait vécu il y a environ 500 ans. Alors, toujours partant pour une petite randonnée ?

Des cadavres aux États-Unis

Finalement assez peu surprenant, l’assèchement de certains cours d’eau révèle au grand jour des cadavres dont on se serait bien passés. C’est ce qu’il s’est passé près de Las Vegas où un squelette a été découvert en mai à cause de la sécheresse qui touche le Lac Mead. Découvert par des plaisanciers dans un bidon rouillé plein de boue, le corps serait celui d’une personne tuée d’une balle en pleine tête par la mafia dans les années 80. Deux autres cadavres ont également été retrouvés dans ce même lac le même mois. Pas hâte que la Seine se vide moi.

Si la rivière derrière chez moi pouvait faire apparaître des lingots d’or en s’asséchant, ça serait sympa, merci.

Sources : Le Huffington Post, Courrier International, Sciences Post, Géo.