Votre mère vous l’a sûrement répété des dizaines et des dizaines de fois : « Ce que tu vois à la télé, c’est pas la vraie vie ! ». Elle avait raison. Même si on aimerait beaucoup pouvoir accoucher en un claquement de doigts, se réveiller fraîche comme la rosée du matin et toujours se garer sans encombre : ce n’est pas vraiment comme ça que les choses se passent réellement. Quand le cinéma veut nous faire croire qu’on peut manger de la sauce tomate sans se tacher… Il faudrait voir à pas trop nous prendre pour des cons non plus.

Le sexe

Au cinéma, il en faut peu. Pour une scène de sexe hétérosexuelle, voilà comment ça se passe : deux baisers langoureux et monsieur est déjà dans madame. Ça dure une petite heure, ça crie dans tous les sens, puis ils terminent en chœur, avant de s’endormir paisiblement l’un contre l’autre. Dans la vraie vie, il y a un truc entre les baisers et la pénétration qui s’appellent « les préliminaires » et qui peuvent durer relativement longtemps. S’il y a pénétration (oui, car ce n’est pas systématique), on ne se met pas en mode « marteau-piqueur » pendant une heure. D’ailleurs, ça dure rarement aussi longtemps. Enfin, après la partie de jambes en l’air, c’est le cirque. Madame part en courant aux toilettes, une main entre les jambes par sécurité, pendant que monsieur se nettoie un peu le corps. On est loin du dodo entrelacé immédiat. C’est moins glam, mais c’est la vraie vie.

Le réveil

Dans quel film voit-on le personnage principal se lever les cheveux dans tous les sens, se regarder dans le miroir pour se curer les cacas d’yeux, tourner la tête, voir les chiottes, y faire un petit tour. Bâiller. Se rendre compte qu’il pue vraiment du bec ? Au cinéma, les gens se lèvent les cheveux un tout petit peu en bataille (le coiffé-décoiffé qui te demande 1h30 de boulot chaque matin), se passent un filet d’eau fraîche sur le visage, avant de se tapoter les joues et de se lancer un petit sourire dans le miroir. On ne passe pas les mêmes nuits, je crois.

Les plaques d'égouts

Ce n’est pas commun à toutes les productions, mais il arrive que dans certains scénarios, des personnes s’enfuient ou se cachent grâce aux égouts. Au moment de retourner à l’air libre, ils grimpent une longue échelle, et soulèvent tranquillou la plaque d’égout, pour se hisser sur le trottoir. Sérieusement ? Avez-vous déjà essayé de soulever ce truc ? Ça pèse au moins 50 kg ! Ça ne se soulève pas comme ça, à bout de bras, en équilibre sur une échelle, hein.

Personne ne demande jamais d'épeler quoi que ce soit

Le téléphone sonne. « Nous avons vraisemblablement identifié la victime. Il pourrait s’agir de madame Rockshfeltherd. Henri, regroupe-moi un maximum d’informations sur cette femme. » Eh hop, ce brave Henri tape son nom sur Google, comme si l’orthographe de « Rockshfeltherd » était évident. Dans la vraie vie, le coup de fil aurait été un tantinet plus long : « R de rotule, O de orange, C de chrysanthème, K de koala, S de Sandrine,…. Je répète ? »

L'accouchement

A l’écran, madame perd les eaux, a très mal au ventre, part en urgences à l’hôpital, a à peine le temps d’arriver qu’elle est déjà en train de pousser. Quelques secondes après, bébé est là. On le lui pose sur la poitrine, et son visage tout paisible s’éclaire. Dans la vraie vie, tu te demandes si tu as vraiment perdu les eaux ou si tu viens juste de te pisser dessus. Tu vas à l’hosto tranquillou, après avoir pris soin de faire quelques trucs dans ta maison. Une fois à l’hôpital, on te place en chambre, et tu attends. Tu attends. Tu attends. Tu as mal. On finit par te faire une péridurale. Tu attends. Tu attends. Ça se déclenche enfin. Tu pousses. Le bébé est trop gros. Épisiotomie (si tu n’as pas de bol). Tu pousses. Tu souffres. Tu transpires. Tu y arrives enfin. On te pose bébé sur la poitrine, et ton visage rouge, détrempé de transpi et de larmes, tes petits cheveux collés sur ton front et tes yeux gonflés, s’éclairent aussi. Le processus est le même, on est juste bien moins fraiche que Phoebe après un tel effort, quoi. Accouchements au ciné = mythos.

Les parkings

Au cinéma, on ne voit jamais aucun conducteur chercher une place pendant des heures. Faire trois fois le tour de la ville. Envisager d’abandonner sa caisse en plein milieu de la rue. Pleurer. Crier. Se battre avec 3 autres voitures pour la place qui est en train de se libérer. Envisager le parking payant. Ne pas y trouver de place non plus. Être submergé d’émotion à 22h, quand la voiture est enfin garée, après des heures de galère. Pendant ce temps, au ciné, ils ont tellement de temps à perdre et de places dispos qu’ils s’amusent à faire crisser leurs pneus. GNAGNAGNA.

Les coups de feu en intérieur

Dans la plupart des films d’actions viennent des scènes de tir en intérieur. Le personnage pointe son flingue, décoche une balle (ou plus) et se barre. Quelques minutes après, il reprend le cours de son action, l’air de rien. Dans la vraie vie, tirer comme ça sans casque, c’est s’assurer de finir sourd. Au moins quelques heures.

Les explosions

Tout comme les coups de feu, les scènes d’explosion ne sont pas bien réalistes. Se tenir à quelques mètres seulement de la zone, avançant vers la caméra au ralenti, avec un air badass, c’est très stylé, mais aussi très impossible. En réalité, vous pourriez mourir d’un projectile propulsé à vive allure par l’explosion. Dans tous les cas, à ce moment précis, on ne pense pas à marcher comme dans un défilé. On court, ou on saute au sol. Et on chiale fort.

Allumer la télé et tomber pile au début du flash info qui nous intéresse (comme par hasard)

En réalité, quand on allume notre télé, on fait d’abord une mini poussée d’urticaire en entendant la voix d’Hanouna. On zappe aussi vite que possible afin d’éviter à nos yeux de trop saigner. On arrive au beau milieu du JT de France 2, mais on se tape d’abord les infos sur la grève de l’école Saint Cloud dans le Béarn, la fête du muguet et le championnat du monde de décorticage de crevettes grises avant de pouvoir enfin regarder ce qui nous intéresse. C’est long, chiant et peu productif.

Les ouvertures de cadeaux

Il n’y a vraiment qu’au cinéma que les gens emballent leurs cadeaux dans une petite boite carrée, de manière à ce que la personne qui reçoive le présent n’ait qu’à tirer sur un joli ruban satiné pour l’ouvrir. On se doute bien que c’est plus simple pour le département des accessoires qui ne doit pas se taper 45 remballages entre chaque prise, mais bon… Faut savoir ce qu’on veut, hein. Praticité ou réalité ?

Dans la même lignée, y’a aussi pas mal de métiers qui ont l’air plus sympa au cinéma qu’en vrai !