Au cinéma, le sexe est une sorte de climax émotionnel, paroxysme sentimental au cours duquel des corps huilés ne se frottent pas : ils dansent. Au cinéma, le sexe est une apogée proprette, un accomplissement sportif, un soulagement sans retenue. En vrai, ça pue et ça fait du bruit.

Le pipi obligatoire post sexe

Au cinéma : Sourires satisfaits, inspirations, regards complices.

Dans la vraie vie : « Tu fais quoi ? » « J’vais pisser. » Pssssssssssssssss. « Ah, ça fait du bien. »

La gêne palpable

Au cinéma : Caresses douces, sourires entendus, complicité réelle.

Dans la vraie vie : Pensées : « Putain, je me sens mal, je me sens ridicule, attends, j’ai envie d’être seul, putain, est-ce qu’elle a joui, je sais même pas, merde, je suis nul, je suis une merde, je suis mal, là, j’espère qu’elle va aller pisser ».

Le retirage de capote qui en fout partout

Au cinéma : Scène censurée.

Dans la vraie vie : « Oh et merde ! Putain. Attends, passe-moi du sopalin. Merde, tu sais faire un noeud, toi ? »

Les bruits, tout simplement

Au cinéma : Du saxophone. Ou une chanson de Tellier. Le bruissement léger des draps.

Dans la vraie vie : Squouitrch, squouitrch, frouch, frouch, flouch, schloup, squoirtch.

Les odeurs de transpiration

Au cinéma : Comme sponsorisés par Ambipur, les corps nus de la naïade et de l’adonis ne dégagent que des senteurs d’ambre.

Dans la vraie vie : Aisselles infectes, grandes eaux de Versailles s’échappant du dessous des genoux, cheveux trempés, odeurs de bouc.

Les tirages de cheveux qui font mal

Au cinéma : Mains parfaitement sèches glissant dans cheveux propres, intensité croissante sans que la douleur ne pointe.

Dans la vraie vie : « MERDE TU ME FAIS MAL ! Attends, attends, voilà, putain tu m’as arraché les cheveux, là, avec tes coudes moites. »

Le sang, parfois

Au cinéma : La seule chose qui s’est jamais échappé du vagin d’une fille, c’est un torrent d’eau pure.

Dans la vraie vie : Putain mais t’as tes règles ? Non ? Tu saignes juste un peu ? Ah ouais, ça fait ça parfois ? C’est crado ? Un peu mais on s’en fout c’est trop tard.

Les sous-vêtements super moches

Au cinéma : Corps huilés moulés dans des boxers parfaitement ajustés ; pendant féminin façon ensemble pareillé ou, si dépareillé, pareillement sexy.

Dans la vraie vie : Léger bide dépassant d’un caleçon Homer Simpson spécial « j’ai oublié de lancer une machine » ; soutif violet noirci sur les bretelles assorti à une culotte verte dans laquelle on peut voir un trou. De toute façon, l’objectif, c’est d’enlever tout ça.

La bave partout

Au cinéma : La lubrification est une affaire de mains posées au bon endroit.

Dans la vraie vie : Crache crache sploutch. Attends, je te lèche partout avec le maximum de bave. Attends, ça coule partout. On s’en fout, on baise.

La cyprine qui inonde tout

Au cinéma : La bonne quantité de cyprine, c’est la quantité qui ne se voit pas.

Dans la vraie vie : TSUNAMIIIIIIIIIIIII !

Heureusement y a des films avec des scènes X non simulées, sympa pour nous, un peu moins pour les acteurs.