Les super-héros la plupart du temps c’est sympa, c’est beau, c’est musclé et ça défend des causes justes, mais parfois c’est beaucoup moins chiant que ça et c’est violent et sans aucune limite. Comme on préfère clairement cette seconde catégorie, on a décidé de vous livrer une petite liste de séries dont les héros sont assez trashs. A voir absolument si ça n’est pas déjà fait.

Spawn

Un trésor oublié. Spawn aka Al Simmons est un mercenaire assassiné qui revient se venger sous la forme d’un démon de l’enfer après avoir pactisé avec Malebogia, l’équivalent du diable. En gros t’as bien compris qu’il faut pas insister s’il te dit qu’il a pas de clope.

Un chouïa de contexte : tu es un môme dans les années 90, tu vois une bande-annonce de dessin animé, tu te dis « cool, un Batman encore plus sombre ». Sauf qu’à l’arrivée c’était des épisodes interdits au moins de 12 voire 16 ans, tous introduits par l’auteur des comics filmé dans une cave glauque qui demande face caméra « imagine tu meurs ; pour retrouver ta femme, tu vendrais ton âme au diable ou pas ? », et après c’est 25-30 minutes de noirceur ponctuée de boucheries dans des ruelles sombres entre Spawn, des mafieux, des paramilitaires et d’autres démons, le tout sous le regard de SDF qui n’en demandaient pas tant. Légendaire.

The Boys

Les stars du moment. Ici c’est bien simple, à de rares exceptions près, les « superhéros » ont tous quelque chose à se reprocher, du viol à l’assassinat en passant par de la torture, des crimes de guerre, de la consommation de drogues sans oublier des meurtres racistes (une « superhéroïne » nazie est de la partie, pas une néo-nazie, non, une pur jus made in Allemagne, cru 1919) et de la manipulation de masse. Une charmante équipe dont le meneur, Homelander, est un taré mégalo inarrêtable. Au point que les justiciers costumés sont majoritairement des antagonistes, là où les vrais héros de la série sont des simples humains (aidés pour l’instant de quelques « super » repentis, sinon ils n’auraient aucune chance). Un gros pied-de-nez de sale gosse aux superhéros classiques.

Preacher

Jesse Custer est un révérend qui peut contraindre tout le monde à se plier à sa volonté grâce à Genesis, une entité qui l’a pris pour hôte. Quand il parle, celui ou ceux qui l’écoutent sont forcés de lui obéir, quels que soient ses ordres. Son « équipe » est composée de sa copine braqueuse et d’un vampire. Le Preacher utilise son pouvoir de façon hardcore à plusieurs reprises, et même sans ça, il cause de très nombreuses morts assez sanglantes. Quand il ne maîtrise pas Genesis, il envoie par mégarde un jeune en enfer. Vous voyez les ricains qui gueulent « go to hell » quand ils sont à bout ? Dans son cas c’est au sens littéral. Et quand il maîtrise son pouvoir, c’est encore pire : en réponse à un chantage, il utilise ainsi sa « Voix » pour contraindre un type à s’enfoncer plusieurs dizaines (et on est gentils) de mètres de bandes audio dans les fesses. Sacré Jesse.

Jessica Jones

Jessica est dotée d’une force surhumaine et capable de voler même si ça se voit moins ; on est chez Marvel Netflix (RIP), pas chez Marvel Studios, et les effets spéciaux réalistes ça coûte la peau du cul donc tout ce qui est voltige ce sera généralement hors-champ. Jessica a carrément toute la panoplie du détective privé d’un film noir à l’ancienne : alcoolique, dépressive, blasée, aucune foi en l’humanité, et forcément des sautes d’humeur où elle passe ses nerfs sur le premier connard venu. Inutile de préciser qu’elle tue ses ennemis s’ils se montrent trop insistants. C’est le jeu.

Harley Quinn

Non, ce n’est pas vraiment une superhéroïne. Si, ça compte quand même. Après tant d’années de popularité, Harley a fini par décrocher sa propre série d’animation, sauf qu’on est très loin de ses débuts dans les années 90. Après avoir rompu avec le Joker, la dame veut faire ses preuves en tant que super-méchante. Ça donne, épisode après épisode, une avalanche de gags gores qui tiennent autant à ses actes (les coups de batte qui font ressortir les os, tout ça) qu’à des gaffes monumentales entraînant généralement la mort d’autres gangsters ou de simples quidams au mauvais endroit au mauvais moment.

Vous voyez ce que le personnage est censé être dans Suicide Squad et Birds of prey ? Pareil ici, sauf que c’est pleinement assumé, et donc 1000 fois plus réussi.

Constantine

Pas la série live dont tout le se fout, non. La série animée dont tout le monde se fout. Constantine, le spécialiste de l’occulte de l’univers DC, a eu droit à une mini-série d’animation, et comme prévu c’était bien sombre. Outre son alcoolisme et son absence de morale, le bonhomme est responsable de la damnation de l’âme d’une gamine, n’hésite jamais à pactiser avec des démons en tout genre et se contrefout royalement d’avoir le bon rôle. Mais bon, derrière la carapace il y a un cœur gros comme ça.

Punisher

Dans la dernière version en date, Frank Castle ne croit pas en la justice hormis la sienne, a des traumas de son passé de soldat d’élite, résout ses problèmes à coups d’armes lourdes, et c’est concrètement un ex-fugitif recherché pour une quarantaine de meurtres. D’ailleurs outre son unique condition pour accepter de bosser avec un coéquipier (« je veux que tout le monde meure », a priori c’est pas un perfectionniste) on le sent vraiment frustré quand au retour d’une mission il lâche « c’est vachement plus dur quand on peut tuer personne ! ». C’est peut-être un détail pour vous mais pour lui ça veut dire beaucoup.

Légion

Un spécimen un peu spécial puisque David Haller, le héros, n’est pas foncièrement mal intentionné. Par contre, entre son pouvoir de télépathe au départ quasi-incontrôlable et ses troubles psy, même sans faire exprès le mec reste une catastrophe ambulante sur plusieurs plans pendant une longue période. Et quand il estime que c’est nécessaire il peut aussi torturer quelqu’un pour obtenir une info. L’omelette, les œufs, tout ça.

Lucifer

Le maître des enfers débarque sur Terre et tente de profiter de la vie terrestre à sa façon, ni vu ni connu. Techniquement Lucifer est le plus « gentil » de la liste. Il essaie de résoudre ses problèmes en allant chez une psy, aide la police sur son temps libre, est capable de tomber amoureux…Mais c’est quand même le diable en personne à la base. On était obligés de le placer.

Watchmen

Cas très particulier. La série n’est pas adaptée des comics du même nom (déjà adaptés en film), c’est une suite qui prend place une trentaine d’années après l’histoire d’origine. Et l’histoire d’origine, c’était une critique sans concession de la figure superhéroïque classique par un maître du genre, Alan Moore. Du coup, en terme de « superhéros » on a : un génocidaire, des crétins qui jouent au justicier masqué alors que c’est désormais illégal, et niveau symbolique, le masque d’un « justicier » décédé dans l’histoire d’origine (Rorschach) est devenu le signe distinctif de la nouvelle version du Ku Klux Klan. Ouch. Pour le coup c’est un clin d’oeil assez poussé à la vision de Moore, pour qui Rorschach était censé être un perso négatif. Du coup il était consterné par l’admiration des fans pour ce qu’il décrit lui-même comme un Batman facho.

Pas de panique, il y a aussi d’autres profils qui, eux, sont un peu plus porteurs d’espoir, sinon ce serait déprimant.

Ce contenu n'existe plus

Il n'a pas souffert, promis

Mais bon, des superhéros qui déconnent à plein tubes, ça permet de décrasser un peu la machine. C’est pas chez Arrow ou Flash qu’on fera naître le Tony Soprano des superhéros de série, ainsi va la vie.