Paris et son histoire, Paris et ses rues… Un sacré bordel, mais surtout un sacré paquet de bordels avant que l’aviatrice et ancienne prostituée Marthe Richard ne vienne définitivement mettre fin aux maisons closes en 1946. En attendant, pas mal de rues gardent les traces de ces anciens lieux dans leurs nouveaux noms…

Rue du Poil-au-Cul devenue la rue Pélican

Ou Poil-au-con, ça dépend des sources. Cette rue qui existe toujours dans le 1er arrondissement de Paname a été renommée « Pélican » par homophonie avec le nom d’origine, et ça faisait quand même plus chicos.

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Rue Dussoubs, ancienne rue Gratte-Cul

Si vous traînez vos guêtres dans le 2ème arrondissement, faites un détour par la rue Dussoubs qui sent encore le vieux smegma même si elle a perdu le doux nom de « gratte-cul » en 1881 pour prendre celui du général Dussoubs. Nettement moins rigolo, faut dire.

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Marie Stuart lègue son nom à la rue Tire-Boudin, CI-MER

Egalement située dans le 2ème, la jolie re-nomination ne date que du début du XIXème et serait soi-disant due à la visite de la reine d’Ecosse Marie Stuart au XVIème siècle dans le coin-coin (ce dont on se permet de douter un tout petit peu, les bas quartiers devaient pas être tellement dignes de la dame).

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"Pute-y-Muse" devenue "Petit-Musc"

En plein quartier de l’Arsenal, l’ancienne rue était un coin à tapinage qui sentait pas bon la rose, c’est pour cela qu’elle a été rebaptisée d’un nouveau sobriquet en 1800 pour faire plus prop’ ms’ieur dames.

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Rue Brise-Miche

En voilà une qui n’a pas perdu son nom d’origine malgré son potentiel équivoque. Ouf, encore un peu de vérité dans les bas-fonds des anciennes maisons de filles de joie. Et même si le prêtre de l’église Saint-Merri a obtenu que ces gentilles filles se cassent because ça collait pas trop à ses valeurs au XIVème siècle, elles ont très vite pu reprendre leurs quartiers parce que les commerçants se plaignaient de ne plus avoir de clients. Et entre commerçants on se serre les coudes, bon Dieu.

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A Beaubourg, on se baladait rue Trace-Putain

Sacré repère de femmes de mauvaise vie, la rue Trace-Putain disparaît au milieu du XIXème pour faire communion avec la rue Beaubourg. Adieu les rues aux noms enchanteurs.

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Rue des Vertus

Encore une rue à l’histoire béguineuse, la rue des vertus tire son nom de l’ironie des habitants voisins qui savait bien que ça grouillait de demi-mondaines, du coup c’est pratique on a pu garder le même blason.

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Rue du Bout-du-Monde réélue Rue Saint-Sauveur

C’était pourtant joli comme nom de rue « le bout du monde », cette partie cohabitait avec la rue Saint-Sauveur qui existait déjà. La zone « bout-du-monde » désignait en fait le coin de la lose en termes contemporain, c’est à dire quand tu t’étais fait dépouiller jusqu’à l’os et que tu atterrissais là en pleine perdition.

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Rue des Portes Blanches, ancienne rue des pertes blanches ?

J’aimerai tant vous dire oui, mais en fait non. La rue des Portes-Blanches s’est appelée la rue des Portes-Blanches parce qu’elle avait des portes blanches. Parfois, les noms de rue, c’est très con.

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Il y a bien sûr un joli bouquet d’autres rues emblématiques de la prostitution encore aujourd’hui comme la rue Saint-Denis, mais cette dernière n’a pas de blase particulièrement émoustillant, faut r’connaître les cocos.

On remercie Marcelle Ratafia et Lulu d’Ardis pour leur ouvrage L’ABC de l’argot : Sans se fader le dico qui nous a inspiré ce top topitant pas topé des hannetons.