C'est mardi, c'est un gros kif. L'Amérique à portée de TGV, voilà ce que nous proposent les membres de Palm, formation bretonne qui investit en ce moment les salles du Grand Ouest et au-delà pour défendre son premier album, And the loudest thing of all is our own silence. Le rock lo-fi de Palm ne fait pas mystère de ses influences et accompagnera idéalement vos prochaines virées en pick-up sur les routes désertiques que vous emprunterez lors d'une éventuelle cavale (il faut savoir être prévoyant). Mais même si vous n'êtes pas un fuyard cherchant à gagner le Mexique par les petites routes, les bonnes raisons de se pencher sur ce premier album ne manquent pas. En voilà une dizaine.

  1. C'est un groupe breton
    Un groupe breton qui n'anime pas les fest-noz, qui n'a pas de chanson à boire ni de chant de marin et qui ne joue pas du biniou (ni de la bombarde). Et un groupe de rock breton qui n'est pas un groupe de rock celtique, c'est toujours appréciable.
  2. Palm vient d'ajouter un banjo à son arsenal
    Et on peut faire plein de trucs sympas avec un banjo.
  3. Palm ne craint pas la guitare acoustique
    Le rock n'est décidément pas une affaire de pédale de distorsion. Pavement, Eliott Smith et Calexico l'ont démontré : un bon morceau de rock, c'est avant tout une bonne chanson.
  4. Y'a rien à jeter dans cet album
    Même pas un petit morceau de remplissage pour faire le compte, tout est bon.
  5. Le chanteur de Palm a vécu aux États-Unis
    A Portland puis à Los Angeles. Il y a croisé des repris de justice, des mecs en Santiags et des acteurs ratés. L’Amérique de Palm ne sort pas d'une série télé et la poussière qui maculent les guitares du groupe provient bien des "scenic roads" de l'ouest américain.
  6. Palm participe à la Bande Originale de Charles Jude et le Gang des Ténèbres
    Une mini-série associative qui met à contribution les forces vives artistiques de la région ne pouvait pas se faire sans Palm.
  7. Palm a tellement de bonnes chansons que certaines perles ne sont pas sur l'album
    Et pour entendre la petite merveille appelée Topanga, il faudra aller les voir en concert. Comme Man-O-War de Radiohead. Un tel snobisme cache forcément du talent.
  8. Palm, c'est hyper dur à trouver sur eMule
    Vous trouverez des utilitaires pour votre Palm, quelques morceaux de Robert Palmer et une compil de De Palmas. Que des trucs préhistoriques. Décidément, le téléchargement est vraiment mort. Autant aller directement sur le site du groupe pour écouter l'album.
  9. C'est de l'auto-production
    Et l'achat de cet album ne rapportera pas un rond à Universal. Alors qu'en achetant le dernier Calexico, vous contribuez à payer la véranda de Pascal Nègre. Écouter du rock, c'est aussi un acte militant.
  10. L'album est disponible pour 5 euros en digital et 10 euros en boite
    Et pas pour 4,99 ou 9,99. La musique de Palm ne vous touchera peut-être pas, mais le groupe ne vous prend pas pour des cons. C'est une qualité rare dans le show-business.

Palm, And the loudest thing of all is our own silence, distribué par Coop-Breizh et dispo sur Bandcamp. Concert à Rennes (Sambre) le 11 février, à Vannes (Echonova) le 17 mars