Depuis quelques années on est tous là à détester les boomers et à les clasher à la moindre occasion, mais ce dont on ne s’est pas rendu compte, c’est qu’aujourd’hui c’est nous les gros boomers de merde. Eh ouais, c’est nous les vieux qui ne supportons plus rien. Et vous savez quoi ? Ben c’est très bien comme ça.

On trouve tous que les NFT c'est débile

Pour commencer, on n’a rien compris à ces histoires de NFT : comment quelqu’un peut acheter des trucs qui n’existent même pas en vrai et qui sont, au mieux, des amas de pixels ? Faut pas être complètement dégénéré pour claquer sa thune là-dedans ? Quelle époque…

On trouve que la nouvelle musique c'est de la merde

On sait qu’il ne faut pas le dire tout haut, que c’est très mal vu d’en parler et que des tas de gens vont nous tomber dessus si on ose l’ouvrir, mais on déteste tous ces nouveaux sons qui se ressemblent tous. P’tet bien qu’on a l’impression d’avoir fait le tour de la musique. P’tet qu’on se sent supérieurs à tous ces jeunes sans oreilles. P’tet qu’on est à deux doigts de lâcher des « on a rien fait d’innovant depuis les Beatles mon p’tit pote. » P’tet qu’on est des gros boomers.

On trouve que les jeunes feraient mieux de lire un bon bouquin plutôt de fumer la moquette

À une époque, la moindre personne qui nous aurait dit de lire plutôt que de faire la fête avec les potes, on se serait foutu de sa gueule et peut-être même qu’on serait venus chez lui pour lui cramer son chien. Aujourd’hui, on se rend compte que c’était vrai, et on a bien envie de dire aux petits jeunes qu’ils perdent leur temps à fumer leur herbe comme des cons. Non, on n’est pas fun.

Quand on entend un nouveau mot à la mode on préfère dire que c'est n'importe quoi avant même d'apprendre à l'utiliser

Qu’est-ce qu’ils ont besoin d’inventer des nouveaux mots en plus ? La plupart on les avait déjà, mais sous une autre forme. Vous pensez vraiment que Baudelaire il aurait dit « djomb » ou « fiak » ? JE CROIS PAS NON.

On n'aime pas quand les écouteurs de notre voisin de bus font trop de bruit

Dans cette situation, il nous arrive même de soupirer très fort pour exprimer notre mécontentement. Mais notre voisin n’entend pas ces soupirs puisqu’il a, rappelons-le, la musique à fond dans ses oreilles.

On parle de notre mutuelle

On s’était promis de ne jamais devenir ces gros boomers qui parlent de leur mutuelle à table avec leurs amis, mais au final on l’a tous fait à notre tour. C’est quand même pas de notre faute si c’est important d’avoir une bonne mutuelle bordel. On n’a pas fait exprès de devenir des boomers nous.

On a déjà songé à appeler les flics parce que les jeunes du dessus faisaient trop la fête

Et il n’est pas impossible qu’on soit passés à l’acte une fois ou deux, mais ça on ne le dira pas devant nos potes sous peine de passer pour les sales vieux que nous sommes.

On dit des trucs du genre "à notre époque..."

Alors que « notre époque » c’était les années 2000 et qu’on était comme des gros teubés à danser sur du Diam’s ou à aller aux concerts de Kyo. Et maintenant on veut faire croire aux jeunes que notre époque c’était beaucoup mieux que la leur. Le culot qu’on a…

On veut une grosse baraque

En fait, quand on disait que c’était cool de vivre dans un petit appartement, c’était parce qu’on n’avait pas une thune, pas parce qu’on avait des convictions. Au fond on est tous un peu de droite quand on parle de logement.

Parfois même on cuisine des légumes

Bordel qu’est-ce qu’on est vieux.

Allez, avouez-le, vous faites partie de ces vieux qui ne comprennent plus le monde.