Ahhh les grandes batailles. On nous bassine avec, pendant TOUTES nos études. Genre du primaire au lycée, et parfois même à la fac. Et au final, on n’en retient pas une seule. Si, une : 1515, Marignan. On ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé, mais on connaît la date, et c’est déjà pas mal. Si on nous parlait plutôt des perdants, au lieu de nous saouler des heures avec des mots bien trop compliqués, on retiendrait surement beaucoup plus de trucs. Allez, c’est cadeau, nous, on vous raconte les bonnes grosses défaites de l’histoire. Les sales humiliations. On espère que celles-là, tu t’en souviendras !

Des Perses à bout de souffle à Marathon

Rien à voir avec un petit 42 km que tu as du mal à terminer (et on te comprend, c’est inhumain ce truc). Non, Marathon, c’est aussi une ville grecque, attaquée par les Perses en 490 avant JC. Des Perses que les Grecs ont à peine eu le temps de voir venir. Qu’à cela ne tienne, en un temps record (logique, pour des Marathoniens), les Grecs forment une armée, et se positionnent de manière stratégique : ils bloquent la cavalerie de Darius Ier par le marais et les montagnes. Grecs 1 – 0 Perses. La cavalerie de Darius Ier perd un avantage de taille. Les Marathoniens en rajoutent une couche et percent les rangs perses. Bien que faibles, ils sont endurants (je refais la vanne, ou c’est bon ?) et tiennent le coup. Au bout de 5 jours de bataille, les ennemis remballent. Ceux qui pensaient repartir avec une victoire easy en prenant les Grecs par surprise se font ridiculiser.

Je vanne sur le Marathon, mais en réalité, le nom de la course vient bien de cette bataille. Après leur victoire, les Marathoniens envoient un messager transmettre le message à Athènes. Ville située à environ 40 km de Marathon. Le type y va en petit footing. L’histoire fait le tour de la Grèce, et bam, la tradition est née.

Crédits photo (Domaine Public) : Luc-Olivier Merson

La défaite des Romains à Cannae

On est en 216 avant JC. Rome décide d’attaquer Carthage, une ville du Maghreb dirigée par Hannibal. Les deux armées se retrouvent au Sud-est de l’Italie, pour s’affronter, avec un ratio de soldats on ne peut plus égal : deux fois plus de Romains que de Carthaginois. Niquel. Rome arrive sereine. C’était sans compter sur la ruse d’Hannibal : il attire les Romains avec une ligne d’homme en retraite, puis les flanque de lances. Les Romains sont vite encerclés par la cavalerie de l’ennemi, venant de l’arrière.

Aujourd’hui, cette guerre est encore reconnue comme la plus grande défaite romaine de toute son histoire. Bilan : plus de 70 000 soldats romains tués.

En même temps, ils auraient pu se méfier un peu plus… Le mec s’appelle Hannibal. Je ne sais pas vous, mais moi, c’est un prénom qui me fait bien flipper.

La défaite de Marc-Antoine

– 31 avant JC. Les Romains VS les Romains. Déjà, c’est un peu con comme truc, mais on appelle ça une guerre civile. En gros, ce sont deux hommes qui se partagent le pouvoir après l’assassinat de Jules César. Sauf que ça ne va pas, « gnagnagna t’as plus de terre que moi, c’est pas juuuste, etc ». Et donc, bam, logique, on se tape dessus. On parle de la bataille d’Actium. D’un côté, Octave, futur empereur Auguste (Oups, j’ai spoilé le dénouement.) De l’autre, Marc Antoine, général romain et lieutenant de Jules César.

Le combat a lieu sur mer, au large d’Actium (on ne l’aurait pas deviné). Rapidement, les bateaux d’Octave encerclent ceux d’Antoine. Après seulement quelques heures, la grande majorité des dominés se rend. Jusque-là, c’est ok. C’est juste après que ça devient un peu minable. Au lieu de rester au combat, ou d’abdiquer, Marc Antoine préfère s’enfuir, avec sa meuf. Une certaine Cléopâtre VII. Reine d’Egypte. Rien que ça.

Et hop, voilà, Octave a gagné. Il réaffirme sa puissance par une nouvelle victoire sur terre.

Pendant ce temps, de fausses informations sont transmises à Marc Antoine, l’informant que sa meuf l’a trahi, puis s’est suicidée. Glauque. Du coup, il fait pareil, en se donnant la mort par son glaive. MAIS EN FAIT, Cléopâtre n’était pas encore morte. Mais finalement si, puisqu’elle se suicide juste après, en se laissant mordre par le serpent royal. Euuuuuh excusez-moi, mais Roméo et Juliette, c’est pas un peu du plagiat là ?

Que les arbres soient avec toi

L’an 9, Jésus est encore un jeune garçon innocent. Mais ce n’est pas tout. C’est cette année-là que les Romains ont essuyé une nouvelle grosse défaite. Là aussi, on parle d’une des pires de leur histoire. À ce moment-là, pourtant, l’empire romain, c’est THE empire. Ils sont au max de leur puissance. Au sommet de la vague. Mais alors qu’ils rentrent tranquillement à la maison, après un petit tour en Germanie, les 25 000 hommes sont pris en embuscade par les forces germaniques du noble Arminius, dans la forêt de Teutoburg. Leur technique de camouflage est incroyablement futée et aiguisée : ils se cachent derrière des arbres. Bien vu. On n’y aurait jamais pensé.

Bien que moins nombreux, les Germains s’imposent pourtant. Easy quand ton commandant a reçu une éducation militaire romaine et qu’il connaît toute la stratégie ennemie. Arminius n’a eu qu’à la retourner contre eux. Le commandant des Romains, lui, a mis fin à ses jours après cet échec cuisant.

Crédits photo (Domaine Public) : Paja Jovanović

La rando de la victoire, la bataille de Stamford Bridge

En 1066, à Stamford Bridge (comme le nom de la bataille l’indique), les Norvégiens tentent d’envahir l’Angleterre. Et aux grands maux les grands remèdes : ils débarquent (très) nombreux. Genre 300 navires pleins. Soit, plus de 10 000 vikings. Ils pensent pouvoir avancer tranquillement et conquérir les villes sur leur passage. Mauvaise strat’. Les Anglais marchent près de 300 km en quatre jours (juste pour ça, ils méritaient vraiment de gagner), et surprennent les Norvégiens. Ils les chargent, brisent le mur de boucliers des Vikings et s’imposent. Les Norvégiens remballent vite fait, bien fait.

Sur les 300 bateaux arrivés, seuls 24 repartent. Les autres sont vides. Si on est un peu bon en maths, on comprend vite que 10 000 arrivées, divisées sur 300 bateaux, ça 10 000/300 : 33,3333 hommes par bateau. Donc s’il en repart 24, ça fait 24 x 33 = 792. Donc, 10 000 – 792 = beaucoup de morts. Presque tous en fait.

Une défaite vue d'un mauvais œil : Hastings

Pour autant, 1066 ne réussit pas toujours aux Anglais. On ne peut pas tout avoir. S’ils ont pu se la raconter après avoir battus les Norvégiens, ils ont sûrement moins fanfaronné après avoir croisé les Normands. À la tête des armées : le duc Guillaume pour les Normands et le roi Harold Godwinston du côté anglais. On n’a pas vraiment de récit clair et précis à vous raconter, puisque toutes les histoires se contredisent. Ce dont on est sûrs : c’est que les Normands ont gagné. L’aile gauche de l’armée a fait semblant de fuir, puis elle s’est retournée sur les Anglais, qui s’étaient lancés à sa poursuite. Clou du spectacle : le roi Harold reçoit une flèche dans l’œil (tu comprends mieux le titre ? AHAHAH. Ah si, c’est drôle.)

Fin du game. Les Normands sortent vainqueurs. Ils en profitent pour marcher sur Londres. Guillaume est couronné roi. Fin du game x2. Après cet épisode, il n’y aura plus jamais de roi anglo-saxon. Fin du game x3.

L'invisible Armada... Pas du tout invisible.

En 1588, les Espagnols montent une impressionnante flotte de guerre. 130 navires armés comme jamais, plus de 2 400 canons et quelques 30 000 hommes. L’objectif : envahir l’Angleterre, dans un contexte de tension entre Catholiques (les Espagnols du roi Philippe II) et Protestants (les Anglais de la Reine Vierge, Elisabeth Ière).

Après un voyage tumultueux, à base de tempêtes bien vénères, une première partie de la flotte espagnole, déjà pas bien en forme, est détruite par les Anglais au large de Gravelines. Ça, c’est fait. Le reste des navires arrive au Cap Lizard (au Sud de l’Angleterre) en juillet. Mauvaise nouvelle : les Anglais les attendaient. Les Espagnols ne parviennent pas à débarquer. Ils se replient. Enfin, ils tentent de faire demi-tour, mais les vents sont trop forts. Donc ils se tapent tout le tour des îles britanniques, pour redescendre à l’Ouest de l’Irlande. Manière de bien contempler leur échec pendant des jours de voyage. Un voyage bien long et bien nul, pendant lequel 38 navires ont disparu.

Bilan : une défaite. Entre 5 500 et 6 000 morts. Une flotte divisée par deux. De nombreux Espagnols faits prisonniers par les Anglais. La fin de la suprématie maritime espagnole. Ça fait chère l’humiliation, non ?

Pour enfoncer un peu plus le clou : quelques mois plus tard, les Anglais ont monté leur nouvelle flotte, et l’ont appelée… La « Contre-Armada ». Son but : détruire tous les galions de Philippe II réparés après leur retour. AHAHAH. CHEH.

Crédits photo (Domaine Public) : anonyme 

S'attaquer aux Russes ? Mauvaise idée...

Après avoir conquis la grande majorité de l’Europe : Napoléon Ier ne se sent plus trop. Et vu qu’il n’en a jamais assez, il jette son dévolu sur la Russie en 1812. À l’époque, le territoire est dirigé par le tsar Alexandre Ier, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Napoléon ne l’apprécie pas des masses. Il lui reproche notamment sa politique commerciale en faveur des Anglais. En gros, Napoléon se déplace en Russie pour emmerder les Anglais. Logique. Bonaparte arrive serein avec son armée, avec l’objectif de ramener le Tsar à la raison en moins de deux mois.

Surprise : quand ils arrivent, les Russes ne sont pas chauds-chauds pour se battre. Là. Tout de suite. Maintenant. Du coup, ils reculent et refusent le combat. Les Français avancent donc facilement, et ne trouvent pas ça chelou. ET BAM. L’hiver arrive. Maintenant qu’il fait froid, les Russes sont chauds pour entrer dans le game.

Les Français, pourtant bien plus nombreux, ne font pas les malins bien longtemps. Face à eux : trois ennemis. Le premier : les Russes. Logique. Avec une technique de guerre assez radicale : ils brulent leurs propres villes, dont Moscou, pour priver les Français de tous leurs vivres. Radical, mais efficace. Deuxième ennemi : le froid. Genre c’est pas le petit froid parisien qui te fait un peu greloter. C’est le froid, froid, vraiment FROID. Genre gelé. Glacé. Horrible. Ça en calme plus d’un. Troisième ennemi : les poux. Si, si, je te jure. Comme quoi, c’est pas la taille qui compte… On a tous déjà vécu ce moment abominable en école primaire, à se gratter jusqu’à s’arracher le cuir chevelu, et à puer les huiles essentielles pendant des jours. C’était déjà atroce, et on pensait que ces saloperies étaient au max de leurs performances, mais non ! En 1812, ces vermines ont carrément refilé le typhus aux soldats Français. Ça commence à faire beaucoup. L’échec est inévitable et cuisant. Les Français se retirent. Coup dur pour la réputation et la puissance de Napoléon.

Bienvenue à Waterloo

Après cette première défaite cuisante, Napoléon perd l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Premier coup dur. En 1814, la France est envahie par une alliance entre la Grande-Bretagne, la Russie et la Prusse ainsi que des États allemands de la confédération du Rhin et l’Autriche. BREF. Beaucoup de monde qui forme la 6e coalition. Bonaparte perd. Il abdique une première fois en avril 1814 et s’exile sur l’île d’Elbe. 2ème coup dur.

L’histoire aurait pu s’arrêter là. MAIS NON. Le type revient à la charge. En mars 1815, il s’échappe de son exil, et décide de repartir au combat. Cette fois, il choisit la Belgique comme adversaire. De nouveau, les Britanniques et les Prussiens font bloc pour battre les Français. C’est la bataille de Waterloo. Tout aurait pu bien se finir pour Napoléon, qui commence en écrasant les Anglais. C’était sans compter sur le sol boueux. Il attend que la terre sèche pour éviter que sa cavalerie ne s’embourbe. Une pause qui laisse le temps aux Prussiens d’arriver. L’armée napoléonienne est battue. Bonaparte abdique pour la seconde fois. Se rend aux Anglais. Repart en exil, à Sainte-Hélène, cette fois. Il y meurt 6 ans plus tard.

Crédits photo (Domaine Public) : Ernest Meissonier

L'embusqueur embusqué ( à répéter vite, 10 fois, sans postillonner)

Petit bond dans le temps, bienvenue au XXe siècle. Enfin, « bienvenue », c’est vite dit. On est en décembre 1941. En pleine Seconde Guerre Mondiale. Six mois après Pearl Harbor, les Américains parviennent à déchiffrer les codes militaires japonais. Ils apprennent alors que leurs ennemis sont en train de mettre sur pied une attaque, visant à supprimer tous les porte-avions américain. Les seuls bateaux américains qui avaient survécu à Pearl Harbor.

Les Américains gardent le silence, et prévoient leur contre-attaque. Leur plan : retourner l’embuscade japonaise contre elle. Les Américains connaissent le jour, l’heure et le lieu de l’attaque. Ils envoient donc leur force aérienne et détruisent 4 porte-avions japonais. De leur côté, les Américains n’en perdent qu’un.

Après cette défaite, les Japonais sont mis sur la touche. Les forces alliées, elles, s’imposent dans le Pacifique. La Bataille de Midway reste une des pires défaites japonaises de la Seconde Guerre mondiale.

Des bonnes grosses défaites. MAIS IL Y A PIRE ENCORE. Si, si, je vous jure. Genre des Australiens qui ont perdu une guerre face à des oiseaux. Si tu veux plus de batailles bien éclatées, viens donc lire ces histoires de guerres ridicules.