Bonjour les pratiquants du français. Vous le savez, on parle une langue pas si facile facile que ça à apprendre, et y’a des risques qu’on fasse des fautes de français plus ou moins toute notre vie. Mais, malgré tout, ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de faire un peu mieux. Voici donc aujourd’hui une petite leçon de bon aloi qui risque de corriger pas mal d’entre nous puisqu’elle porte sur des mots qu’on ne devrait pas utiliser ensemble. En français, on parle parfois « d’incompatibilités lexicales », mais dit comme ça c’est pas hyper sexy, alors passons tout de suite au concret pour plus de fun.

Le verbe "verser" s'utilise uniquement avec les liquides

On entend parfois des phrases du type « verser les morceaux de chocolat dans la casserole », mais c’est une erreur. On ne verse que des liquides (ou du pognon, pas liquide pour le coup).

Exemple : « Écoute-moi bien Sylvie, à mon top tu verseras le lait dans la préparation, d’accord ? Merci Sylvie, j’ai toujours su que je pouvais compter sur toi, tu es un bon élément. Pas toujours très futée, mais toujours loyale et de bonne humeur, et ça j’aime beaucoup. »

Le verbe "amener" est suivi d'une personne

C’est simple, on n’amène pas quelque chose quelque part, mais on amène quelqu’un quelque part. Faut juste le retenir une fois pour toutes.

Exemple : « Oui chérie, j’amène Lucas à son cours de tennis ce soir. Mais bon, je l’ai vu jouer la dernière fois, et on n’en fera clairement pas un champion. Il est pas prêt de payer notre retraite, le Lucas. Et si on faisait un deuxième enfant ? »

Le verbe "apporter" est suivi de quelque chose

C’est le verbe qu’on utilise trop souvent à la place de « amener ». On apporte quelque chose, pas quelqu’un. Une fois qu’on sait différencier les deux, on devient une meilleure personne.

Exemple : « J’ai apporté une bouteille de Villageoise pour accompagner ton foie gras, tu m’en diras des nouvelles ! »

Le verbe "débuter" n'est jamais suivi d'un nom

C’est ce qu’on appelle un verbe intransitif, ce qui veut dire qu’il n’a pas de complément d’objet. On ne peut pas dire qu’on « débute quelque chose », en gros. Si vous entendez dire quelqu’un « je débute mon cours de yoga à 16h », vous pouvez lui dire qu’il se trompe.

Exemple : « J’aime le yoga. Je débute, mais j’arrive déjà à supporter l’odeur d’encens dans la salle de cours, c’est encourageant. »

Le verbe "pallier" n'est jamais suivi de "à"

Pallier est un verbe transitif direct, ça veut dire qu’il a un complément d’objet direct (contrairement à « remédier », qui a toujours un complément d’objet indirect ; on « remédie à quelque chose »). Bref, on entend trop souvent des phrases du type « pour pallier à la situation… », ce qui est une erreur.

Exemple : « Pour pallier le manque de motivation de mes employés, j’ai décidé de leur offrir une pizza. Non, pas à chacun, t’es fou ou quoi ? Une pizza pour huit. Je suis pas l’Abbé Pierre non plus. »

Le verbe "lorgner" n'est jamais suivi de "sur"

Comme « pallier », lorgner est un transitif direct, donc quand quelqu’un dit « arrête de lorgner sur ma meuf », il se plante (et confond sûrement avec l’expression « avoir des vues sur… »).

Exemple : « Michel, tu as passé la soirée à lorgner Monique, donc je peux te dire que cette nuit tu dors sur le canapé. »

Le verbe "se rappeler" n'est jamais suivi de "de"

Hop, encore un transitif direct, ce qui veut dire qu’on se rappelle quelque chose, et qu’on ne se rappelle pas DE quelque chose.

Exemple : « Je me rappelle mes années du collège, on jetait des boulettes de papier sur le petit Rémy et on se moquait de lui parce qu’il avait des boutons. Ah ce qu’on pouvait être espiègles ! »

Le verbe "empirer" ne se met jamais à la forme pronominale

Traduction : on ne dit pas que quelque chose « s’empire », mais que quelque chose « empire ».

Exemple : « L’état de Marianne empire depuis qu’elle vit à Paris : il y a deux jours elle m’a dit qu’elle allait déguster une bière bio dans un « event » avec un stand friperie et un stand tatouages. Je m’inquiète pour elle. »

Le verbe "montrer" n'est jamais précédé de "faire"

On les connaît, les gars qui te disent « viens je vais te faire montrer la sono que j’ai montée dans ma bagnole ». Ils n’ont aucun respect pour le bon goût.

Exemple : « Allons, suis-moi, je vais te montrer la nouvelle installation audio de mon automobile. Elle envoie du steak. »

Le verbe "avérer" n'est jamais suivi de vrai

On entend souvent dire « Ça s’est avéré vrai », mais « avérer » veut déjà dire à lui tout seul que ça s’est « révélé vrai ». C’est donc un pléonasme qui rend les phrases un peu lourdingues (même si c’est pas bien grave, avouons-le.)

Exemple : « Tu me disais que j’allais rater mon permis ? Eh bien cela s’est avéré. Je suis un gros nul, merci de le souligner Pascal. »

Bonus : "Malgré" n'est jamais suivi de "que"

Oui, on vous la met en bonus parce que, normalement, vous êtes censés être au courant depuis le temps qu’on vous le répète, mais un petit rappel ne fait jamais de mal. On entend encore trop souvent les « malgré qu’il a fait ça » et on a toujours aussi mal aux oreilles, donc essayons d’apprendre ça aux derniers irréductibles qui ne veulent pas parler un bon français.

Exemple : « Malgré vos excellents chiffres du mois dernier, vous êtes virée, Jocelyne. En effet, notre entreprise applique une politique très stricte concernant les personnes qui portent des pantacourts. »

C’est parti pour une deuxième leçon de français avec les fautes de grammaire les plus courantes. Vous aurez 10/10 à votre prochaine dictée.