Chaque habitant d’une ville un tant soit peu touristique sait quels endroits il faut absolument éviter aux périodes de vacances ou une fois les beaux jours revenus. Alors oui, on parle souvent de monuments ou de lieux que des gens du monde entier rêvent de visiter et on pourrait facilement passer pour des enfants gâtés qui n’ont rien à foutre du patrimoine de leur ville mais non, c’est surtout que les touristes c’est chiant, ça marche lentement, ça parle fort, ça regarde en l’air en mangeant une glace et ça s’arrête du mauvais côté de l’escalator. Alors voyons ensemble quels sont ces spots que les locaux ont renié.

Times Square, New-York (États-Unis)

Probablement la place la plus célèbre de New-York où les touristes se précipitent en masse pour se prendre en photo devant des écrans de publicité. Pour les locaux, c’est synonyme de passage intempestif de voyageurs, de gens qui demandent des selfies, de boutiques aux prix exorbitants et de mauvaise humeur. En même temps avec une moyenne de 50 millions de visiteurs à l’année y’a de quoi en faire un endroit bien bien bouché.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Jean-Christophe BENOIST

Taj Mahal, Agra (Inde)

L’édifice du Taj Mahal est un endroit magnifique mondialement reconnu puisqu’il fait partie de la prestigieuse liste des sept merveilles du monde. Le problème pour les locaux les plus proches, c’est qu’ils habitent dans des bidonvilles, pile en face des hordes de touristes qui voyagent avec leurs espadrilles Chanel, du coup ça les fait logiquement assez chier. C’est pas tant l’édifice qu’ils n’aiment pas, puisque sa symbolique est importante, mais plutôt la masse de touristes friqués qui s’y amoncèle.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Yann; edited by Jim Carter

Le mont Rushmore, Dakota (États-Unis)

La célèbre montagne dans laquelle on a taillé des visages de quatre présidents (Lincoln, Washington, Jefferson et Roosevelt) n’est pas forcément du goût de tout le monde. Surtout des populations natives américaines Lakota qui vivaient dans la région et considéraient la montagne sacrée, provoquant une controverse sur le fait qu’on a quand même gravé le visage de quatre présidents pendant que leur peuple se faisait décimer sur l’un de leurs sites les plus importants.

Crédits photo (Creative Commons) : Jonathunder

Les Champs-Élysées, Paris (France)

Comment feraient les parisiens sans les Champs Élysées ? Eh bien en réalité ça ne changerait pas grand chose vu que la plupart évitent cet endroit sauf pour fêter une victoire au mondial de foot (une fois tous les 20 ans quoi). Des prix hallucinants, des touristes en pagaille, des automobilistes fâchés et des chances de croiser Nicolas Sarkozy… Est-ce qu’il faut vraiment une raison supplémentaire pour éviter cet endroit ?

Crédits photo (CC BY 2.0) : Sam Greenhalgh

La rue Bourbon, Nouvelle-Orléans (États-Unis)

Dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans on trouve la magnifique rue Bourbon, dont les couleurs magnifiques donnent une ambiance singulière. C’est principalement pour cette raison que les touristes viennent en masse se prendre en photo. Il n’en faut pas plus pour que les locaux désertent l’endroit pour arrêter de se retrouver sur les images d’un paquet de connards sans leur accord. En même temps c’est aussi à cause d’eux que certains lieux secrets sont devenus beaucoup trop touristiques, et ça c’est chiant.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Chris Litherland

La statue de Pierre Le Grand, Moscou (Russie)

La plus grande statue de Russie n’est clairement pas la préférée des locaux et c’est ici pour des raisons esthétiques que celle-ci est méprisée. « La statue la plus moche de la fin du 20ème siècle » comme certains habitants n’hésitent pas à l’appeler ne fait donc pas que des heureux, et en même temps ça se défend : la statue devrait se trouver dans les lieux touristiques qu’on a pas le droit de prendre en photo mais clairement pour des questions de goût.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : W. Bulach

La statue du Christ-Roi, Swiebodzin (Pologne)

La plus haute statue de Jésus du monde financée en partie par les villes alentours et les habitants n’est clairement, clairement pas une construction qui rassemble. Entre les plaintes sur sa localisation (bordure avec l’Allemagne et près d’un supermarché), les débats entre chrétiens et athées et dernièrement le fait qu’on a placé des antennes dans sa couronne pour balancer des ondes d’amour et de wifi partout, la statue semble alimenter pas mal de discussions houleuses.

Crédits photo (CC0 1.0) : Mohylek

La Valle de los Caídos, Cuelgamuros (Espagne)

Ce monument aux morts de la guerre d’Espagne pose un gros problème aux locaux, en effet, « la vallée de ceux qui sont tombés » a été commandée par Franco, et beaucoup de prisonniers y ont travaillé pour la construire, c’est donc l’un des lieux les moins aimés du pays. Logique qu’on le retrouve donc dans la liste des monuments construits par des prisonniers.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Godot13

Le palais du parlement, Bucarest (Roumanie)

L’édifice dans lequel on trouve le parlement, le sénat et la chambre des députés roumains n’est franchement pas très apprécié par les locaux. La cause ? Sa construction. En gros, pendant que le peuple crevait la dalle et souffrait de la misère, le dictateur communiste Nicolae Ceausescu utilisait les richesses du pays pour le faire construire. Vous imaginez bien que faire fabriquer un palais par sa population qui n’a pas une thune ça passe pas super bien niveau communication.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Diego Delso

Le monument à Victor-Emmanuel II, Rome (Italie)

Pour ce monument au coeur de Rome, le problème n’est pas forcément la présence des touristes (sinon ils détesteraient l’intégralité de leur ville les Romains) mais plutôt la forme du monument elle même. « La fausse dent », « la machine à écrire » ou encore « le gâteau de mariage » sont les surnoms qu’on peut entendre de la bouche des habitants pour décrire cet immense édifice de marbre. Une fois j’ai même entendu un local dire « grosse merde », mais je ne sais toujours pas s’il parlait du bâtiment ou de moi.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : LPLT

Y’a aussi la boulangerie du village de ma grand-mère qui emmerde pas mal les locaux, une histoire centenaire de baguettes trop cuites et d’ouverture trop aléatoire le dimanche matin. Les salauds.

Sources : Daily Meal, Insider, The Travel, Stuff, Listverse.