Dans la vie de tous les jours, un policier qui commet une bavure, ne respecte pas lui-même la loi ou agit ouvertement comme un criminel, c’est assez terrifiant. Mais version séries, ça a l’air d’être carrément la marche à suivre pour réussir.

Rust Cohle (True Detective)

Complètement accro à pas mal de drogues, une bonne partie de la carrière policière de Rust repose sur un enchaînement qui se répète : commettre un meurtre indéfendable, se faire muter, recommencer, se faire muter, etc. Cohle a quand même flingué un camé ainsi que trois membres d’un cartel sans autre forme de procès. Il couvre ensuite son collègue Marty en faisant croire à une fausse fusillade, ment effrontément à la commission d’enquête et à d’autres policiers… Au moins il est constant, on peut pas lui enlever ça.

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Les 3/4 des héros de Brooklyn 99

A leur décharge, eux ils ne le font pas tout le temps exprès, mais n’empêche : entre les quiproquos, le non-respect de certains points du règlement, des suspects arrêtés sans preuve concrète… ça y va gaiement. Sauf du côté de Rosa Diaz. Quand on regarde bien les yeux de cette inspectrice, c’est évident qu’elle a déjà tué des innocents. Probablement à mains nues.

Harrison Yates (South Park)

Lorsqu’un tueur en série rôde, Yates décide d’ignorer des indices évidents et se retrouve donc à arrêter (et tuer, dans certains cas) les différents voyants et autres médiums de la ville. Dans un autre épisode, il passe tout son temps à essayer de faire accuser Michael Jackson de crimes qu’il n’a pas commis ; puis, quand il croit avoir affaire à un blanc et réalise qu’il aurait pu « envoyer un innocent en prison alors qu’il n’est pas noir », il pète un plomb et vomit de dégoût. Yates, c’est encore sa femme qui en parle le mieux : « piéger des riches noirs pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, c’est toute ta vie. Effacer ce sourire arrogant de leur visage est la seule chose qui te rend heureux. Et c’est pour ça que tu es un bon flic, Harrison ». Une scène émouvante jusqu’aux larmes.

Vic MacKey (The Shield)

On dépasse largement le niveau des « simples » bavures puisque MacKey, accompagné de son équipe de choc, use et abuse de violence du début à la fin de la série, pactise avec des gangsters, planifie et commet des meurtres de sang froid. Comme le résume parfaitement le commissaire qui rêve de le faire tomber pour tous ses dérapages : « Mackey n’est pas un flic… c’est Al Capone avec une insigne ».

Frank Drebin (Police Squad)

On l’a déjà vu au cinéma mais Frank Drebin vient bel et bien du petit écran, dans la série Police Squad. Tout comme les films, elle est ouvertement absurde et parodique, nous dépeignant le quotidien farfelu de ce lieutenant pas comme les autres, à la fois idiot, gaffeur et sans limite. Si vous ne le connaissez pas, un simple dialogue peut vous situer le bonhomme :

le lieutenant Drebin a abattu aujourd’hui son millième trafiquant de drogue (applaudissements)

merci, mais en toute honnêteté, le dernier je l’ai mouché en garant ma voiture. J’ai eu de la chance, c’était effectivement un trafiquant.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Le chef Wiggum (Les Simpson)

Incarnation de l’incompétence et de la fainéantise, il a obtenu son poste quand l’ancien chef de la police a eu une crise de nerfs : il l’a vu crier « je donne mon insigne au 1er qui la veut », a dit « moi » et ce fut le début d’une belle carrière. Jamais sans son gobelet de café et ses beignets, on l’a vu au fil des saisons perquisitionner le mauvais appartement en défonçant la porte du révérend de la ville, refuser catégoriquement de prendre certaines plaintes, braquer des innocents, éteindre sa radio par flemme alors qu’on lui signale une catastrophe, utiliser son arme comme un jouet et se foutre de la gueule de plusieurs témoins potentiels d’une scène de crime. Liste non exhaustive, bien entendu. Sa devise : « je préfère laisser s’enfuir 1000 coupables que d’en prendre un seul en chasse ».

Le commissaire Gordon (toutes séries Batman confondues)

Il est bien gentil avec sa moustache mais on parle quand même d’un type qui laisse en toute conscience un cinglé déguisé en chauve-souris tabasser des gens atteints de troubles mentaux avant de les enfermer sans spécialement vérifier quoi que ce soit, ni sur la forme, ni sur le fond. Et à chaque fois que sa hiérarchie lui fait remarquer ça, il tape une crise.

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Wayne Hays et Roland West (True Detective)

Dans la saison 3, persuadés de tenir un complice qui en sait beaucoup dans une affaire où ils pataugent, les deux inspecteurs séquestrent un homme et le tabassent dans la joie et la bonne humeur pendant de longues heures pour le faire parler. C’est globalement de la torture et le mec se fait tuer avant d’avoir lâché la moindre info utile. Et en plus la saison n’est franchement pas terrible, mais c’est pas la question.

Lucas Hood (Banshee)

Le next level. L’élu. Sachant que le gars est un usurpateur d’identité et qu’il s’agit en réalité d’un criminel multi-récidiviste, sa façon de faire son « travail » est assez personnelle. Il n’a jamais lu un seul texte de loi, ne sait pas ce qu’est un mandat, ne respecte aucune procédure, blesse et tue des suspects à peu près 50 fois par saison, etc. Assez indétrônable dans la mesure où quand il se contrefout de faire son boulot correctement, ça finit avec des morts, et quand il décide de s’impliquer sérieusement, c’est encore pire.

Jimmy McNulty (The Wire)

Enquêteur hors-pair, il s’estime bridé par ses supérieurs et surtout par le manque de moyens. Dans la dernière saison, il invente l’existence d’un faux serial killer qui s’attaque aux SDF pour qu’on lui accorde plus de budget. Ça implique des appels téléphoniques où il se fait passer pour le tueur, et surtout la mise en avant de fausses preuves et de faux motifs de morts réelles de clochards. Tout ça pour obtenir des infos sur le trafic de drogue via des écoutes téléphoniques illégales. Cela ne sert pas à grand-chose : son mensonge s’ébruite, l’avocat des dealers flaire assez vite la magouille ce qui le met en position de force pour négocier les peines de prison de ses clients. Par-dessus le marché, le mode opératoire de son faux serial killer inspire un déséquilibré qui reproduit la chose. A sa façon la série indique que le théorème « la fin justifie les moyens » est intenable dans la réalité. On notera que McNulty est le seul de toute cette liste à être sanctionné par sa hiérarchie.

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Du coup, si la présentation des flics de télé en quasi-superhéros relève de la science-fiction, leurs actes correspondent finalement assez bien à ceux du monde réel et ça c’est une délicate attention. Mais sinon on a aussi pour vous les flics les plus sympas de la terre (oui parce que c’est possible), mais aussi les meilleurs tweets sur la police pour rire en toute légalité.