La police est normalement supposée protéger la population et faire régner l’ordre et la justice, j’ai jamais fait de droit mais il me semble que c’est à peu près ça le projet de base. Cependant il existe parfois des histoires d’abus de pouvoir et de corruption qui entachent pas mal les institutions policières autour du monde et on vous propose d’en voir quelques exemples, un genre de tour du monde des ripoux si vous voulez, c’est moins cher qu’un vrai tour du monde et plus safe.

L'affaire des flics de Baltimore

On commence par du gros lourd et je vous recommande d’emblée de mater la dernière série de David Simon We own this city qui relate à merveille cette histoire effrayante. En 2015, une unité d’élite mise en place par la police de Baltimore a pour objectif de faire la guerre à la drogue et aux crimes violents: la « Gun Trace Task Force ». À sa tête, Wayne Jenkins, un flic badass. Face à l’échec de leurs interventions, le groupe se transforme lui-même en organisation criminelle, volant et agressant les habitants de Baltimore dans la plus grande impunité. Une histoire qui montre comment la police se corrompt entraînant toute sa hiérarchie dans la boue.

L'affaire Franck Serpico (New-York)

Ce scandale adapté au cinéma par Sydney Lumet (avec l’un des meilleurs rôles d’Al Pacino) montre comment un agent de police a révélé la corruption qui gangrénait la ville de New-York dans les années 70. Certains policiers payaient des pots-de-vins afin d’être assignés à certains quartiers de la ville dans lesquels ils pouvaient patrouiller pour récupérer des pourcentages des recettes chez les dealers, les bookmakers et autres membres du crime organisé contre une certaine forme de protection. Les ripoux fermaient les yeux sur les activités illégales en l’échange de billets et Serpico s’est mis dans la merde pour mettre en lumière ces crimes. Lors du procès il a déclaré « 10% des flics de New-York sont pourris, 10% sont honnêtes et les autres 80% aimeraient dire qu’ils sont honnêtes ».

L'affaire des "River Cops" dans les années 80 (Miami)

Lorsque 10% de la police de la ville de Miami se retrouve viré ou suspendu pour avoir participé au traffic de drogue on peut se dire qu’on a un petit scandale à gérer. C’est ce qui est arrivé dans les années 80 alors que de nombreux agents de police protégeaient ou fermaient les yeux sur les trafics de drogue qui s’étaient implantés dans la ville suite à la vague d’immigration cubaine. Rackets, meurtres, possession de drogue, vols et non respect des droits civils, l’affaire des River Cops a éclaté au grand jour suite à une longue enquête en montrant à quel point les abus de pouvoirs des forces de l’ordre pouvaient causer des dommages importants à l’échelle d’une ville.

Crédits photo (Domaine Public) : City of Miami

L'affaire du "cercle de cocaïne" (Long Island)

Devenir une légende au sein de la police peut être à double tranchant, soit on est considéré comme l’un des meilleurs soit comme l’un des pires, ce qui est le cas de Michael Dowd qu’on décrit encore aujourd’hui comme « un criminel avec un uniforme de policier ». Le monsieur jouait sur deux tableaux : il protégeait les gros bonnets du crime organisé en l’échange d’un petit salaire de 8000$ par semaine et volait la drogue d’autres gros dealers pour la revendre à Long Island. Le problème de Dowd c’est qu’en plus d’être trop gourmand il n’était pas discret : il a acheté quatre grosses maisons, s’habillait dans des costumes hors de prix et conduisait une belle Corvette. C’est quand on a choppé l’un de ses collègues ripoux qu’il a été balancé et attrapé avant de réussir à fuir au Nicaragua comme il avait prévu.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Ekardz

L'affaire du flic le plus corrompu de Chicago

Joseph Miedzianowski a été agent de police pendant 22 ans dont plusieurs années à la tête de l’unité de lutte contre le crime organisé et les gangs. Le problème c’est qu’à côté de ses heures de travail il était également un caïd de la drogue dans la ville de Chicago, s’arrangeant pour ne jamais compromettre son propre traffic qu’il opérait avec l’aide de plusieurs autres flics ripoux. Au delà de son traffic de drogue, Joseph Miedzianowski approvisionnait les criminels en armes et munitions et divulguait l’identité de certains policiers infiltrés. Un bel enfoiré.

Les 52 kilos de cocaïne du "36" (Paris)

Le 36 quai des orfèvres est parfois le théâtre d’affaires de corruption comme celle de la mystérieuse disparition d’un paquet de 52 kilos de cocaïne en 2014. Après une enquête de la police des polices on avait mis en examen près de neuf personnes dont plus de la moitié étaient des policiers du célèbre commissariat pour vol et traffic. Une belle affaire bien de chez nous qui rappelle celles des gangs français les plus flippants.

Crédits photo (CC0 1.0) : Jebulon

"Les trente pourris", le commissariat qui devient la capitale de la coke (New-York)

L’affaire des « dirty 30 » a scandalisé la ville de New-York dans les années 90 et pour cause : des policiers y vendaient des quantités énormes de cocaïnes saisies aux dealers des alentours. L’opération était millimétrée et très bien organisée : de faux appels radios étaient passés pour justifier les déplacements des policiers vers un lieu d’échange ou un lieu de saisie qu’ils ne rentraient pas dans les rapports afin de revendre rapidement la drogue. Après deux ans d’enquête sous couverture, un autre policier a fait éclater l’affaire au grand jour et les coupables (qui remontaient haut dans la hiérarchie) ont été arrêtés.

L'affaire du "Brooklyn 77th" (New-York)

À une certaine époque des années 80 ce commissariat de New-York était le plus pourri de tous : une bande de policiers n’hésitaient pas à faire des raids pour récupérer de la thune à tout prix. Ils fouillaient les poches des morts, récupéraient des objets sur des scènes de crimes ou de cambriolages et n’hésitaient pas à cambrioler eux-mêmes certains endroits comme des magasins ou des planques de criminels. Lorsque l’affaire a éclaté on a arrêté 13 agents et délocalisé 90 autres afin d’assainir le commissariat tellement il était gangrené par la corruption.

Crédits photo (Domaine Public) : Jim.henderson

John Burge : "maître de la torture et des fausses confessions" (Chicago)

Avec un taux d’aveux et d’arrestations élevé, John Burge était un flic respecté, d’autant qu’il avait fait la guerre au Vietnam et en Corée du Sud. Le problème c’est qu’on a rapidement constaté qu’il avait recours à la torture pour obtenir des aveux (surtout de faux aveux), principalement sur des personnes noires. Brûlures, violences, électrocution des parties génitales… Tout y passait pour les pauvres personnes que John Burge voulait accuser. Plusieurs innocents ont été envoyés dans le couloir de la mort à cause de lui et il n’a pris que trois ans de prison pour tout ça, pas très cher payé.

Crédits photo : : DR

Les "flics mafieux" (New-York)

Louis Eppolito et Stephen Caracappa étaient des flics aux bons résultats, ce qu’on apprécie généralement quand ces résultats ne sont pas truqués et que les flics en question ne sont pas à la solde d’une famille mafieuse. Pendant des années ils ont travaillé conjointement avec la famille Lucchese en leur divulguant les plans de la police en avance pour les mettre à l’abri. Ils prenaient part aux différents trafics et crimes, si bien que lors de leur procès on leur a attribué plus de huit meurtres, du blanchissement d’argent, du deal de drogue et aussi d’avoir triché lors de la soirée loto annuelle du commissariat. Clairement pas des tendres.

Crédits photo : : DR

Je vous conseille d’aller voir les trucs gangrenés par la mafia et les mafias les plus flippantes du monde, des gens qu’il vaut mieux ne pas froisser.

Sources : Office of Justice, Ny Post, 20 minutes, Wikipédia, News Talk.