Un rythme et un refrain entrainants, une voix envoutante, une langue que l’on ne maitrise pas totalement, il suffit parfois de pas grand chose pour que la forme d’une chanson prenne le pas sur le fond, suffisamment en tout cas pour nous faire passer à côté du message souhaité par l’artiste. Voici par exemple 10 tubes célèbres qui parlent beaucoup d’environnement qu’on ne pourrait le croire.

« When we gonna learn » de Jamiroquai en 1992

Jamiroquai où comment donner envie de se déhancher sur les maux de la planète. En 92, Jay Kay et ses sbires font danser la planète entière tout en nous faisant la morale sur notre aveuglement de serial killers trop absorbés à profiter de la vie pour protéger celle qui nous entoure. C’est démagogique, mais c’est pas loin d’être vrai, d’autant plus aujourd’hui.

"Mercy Mercy Me (the Ecology)" de Marvin Gay en 1971

Avec sa voix de bonbon, Marvin Gay pouvait nous annoncer les pires catastrophes tout en nous rendant heureux. La preuve avec ce morceau qui donne plus envie de faire des câlins que de militer contre la pollution des océans, scandale que dénonce l’artiste dans ses paroles : « Oil wasted on the oceans and upon our seas – Fish full of mercury – Oh, mercy mercy me – Oh, things ain’t what they used to be… » = « le pétrole déversé dans les océans et les mers, des poissons pleins de mercure. Pitié, pitié, les choses ne sont seront plus jamais ce qu’elles étaient ». 50 ans plus tard, Marvin n’est plus là à l’inverse de la prophétie qui elle, s’est transformée en réalité.

« All the good girls go to hell » de Billie Eilish en 2019

Ange déchue dans son clip, Billie Eilish enfile ici son costume de diablesse mazoutée pour pointer du doigt nos petites et grandes hypocrisies, nous simples pollueurs devant l’éternel, qui bien que coupables prions pour un miracle qui nous sauverait des maux que nous avons provoqués.

"Supernature" de Cerrone en 1977

Sorti initialement en 1977, cet hymne du disco a connu plusieurs vies à force d’être samplé ou utilisé pour les BO de films dont récemment Climax de Gaspar Noé. Si on ne s’attarde guère généralement sur les paroles, leur préférant les boucles synthétiques qui les enrobent, ces dernières racontent une fable futuriste où des créatures fantasmagoriques nées des abus des produits chimiques déversés par les Hommes sur la planète, surgiraient des profondeurs de la Terre pour se venger de la race humaine. Supernature, supergalère !

« L’écologie : Sauvons la Planète ! » d’Assassin en 1992

Pendant que MC Solaar transformait la vie des Caroline en enfer, comme Matmatah le fera quelques années plus tard avec les Emma (cf : les prénoms pourris par des chansons), d’autres groupes de rap français tels qu’Assassin tiraient la sonnette d’alarme du RER Terre, entre les stations « déforestation », « couche d’ozone » et « pollution des océans ». Problème, les contrôleurs étaient de mèches et firent repartir le train comme si de rien n’était, direction le mur… terminus, tout le monde descend !

« Another World » de Gojira en 2021

Depuis leurs débuts en 1996, les métalleux de Gojira (anciennement Godzilla) susurrent leurs sages paroles dans un tumulte de décibels et de voix gutturales. Et s’il n’est pas toujours simple de capter le message qui se tapit derrière leurs murs de son, leur engagement en faveur de la planète et plus globalement des valeurs humanistes est toujours omniprésent. Jusqu’à un titre comme « Another world » sorte de fuite en avant d’une humanité qui court à sa perte. Plus globalement d’ailleurs, l’album Fortitude est une ode certes bruyante pour une prise de conscience des changements que nous devons accepter pour, non pas sauver la planète, mais notre vie.

"The Greatest" de Lana Del Rey en 2019

Ce titre parle des Beach Boys, de Californie, de New-York aussi, de la nostalgie d’une insouciance perdue… de ce vernis qui fit briller nos sociétés mais qui se craquelle dès que l’on gratte un peu. Et puis, il y a cette étincelle, celle qui enflamme le refrain et les braises des incendies monstres qui ravagent chaque été l’ouest des États-Unis. Pas le meilleur des mondes mais The Greatest de l’artiste américaine.

« 1Sun » de Miley Cyrus en 2015

Peut-on être écolo quand on est une ancienne enfant star de l’univers Disney et qu’on se déplace depuis, le plus souvent, en jet privé ? A défaut de faire tout bien, Miley Cyrus semble avoir une conscience écolo qui ne date pas d’hier. Déjà en 2009, elle troquait sa Porsche pour une voiture électrique en expliquant que cela aurait été le comble de l’hypocrisie que de continuer à polluer au volant de son bolide malgré ses convictions en matière d’environnement. Un engagement à densité variable que l’on retrouve dans certains de ses titres comme 1Sun paru en 2015 dont les paroles nous rappellent quelques bases : « Nous nous promenons et gaspillons la vie, ça va continuer pour toujours, comme s’il y avait une réserve éternelle et infinie de ce qu’il faut pour nous maintenir en vie, il y aura peut-être un jour où tout disparaîtra pour nous rappeler à quel point notre culture est ingrate, nous devons prendre le temps de remplacer ce qui a été volé à Mère Nature ».

« Blackened » de Metallica en 1988

“See our Mother, put to death, see our mother die » sur ce titre extrait de l’album « And Justice for all » le groupe californien se fait apocalyptique en prédisant le pire aux humains responsables de la destruction de leur environnement. En vrai, Metallica n’en a sûrement pas grand-chose à carrer de la planète si l’on en croit leur carrière comme par exemple ce jour de décembre 2013, où le groupe, invité par la marque Coca-Cola, se produisit en concert au pôle sud devant une centaine de spectateurs, dont en majorité des scientifiques médusés. Une pollution notamment sonore dont se serait bien passé ce coin reculé du monde.

« Il sera trop tard » d’Angèle en 2019

Et puis il y a les chansons qui ne se vendent pas, qui s’improvisent sur Instagram, parce qu’il fait chaud, trop chaud partout, que la canicule fait grimper l’inspiration d’artiste comme Angèle. Alors elle vient transpirer ses états-d’âme sur son compte instagram, sur notre aveuglement à tous et nos prises de conscience à géométrie variable qui ne résistent jamais longtemps au confort du train-train quotidien. Une histoire belge qui cette fois ne fera rire personne.