Qu’on n’y entrave rien ou qu’on soit un mordu des salles d’audience (d’ailleurs je vous incite à aller tout seuls comme des grands au palais de justice dans la salle des pas perdus, pour assister à des audiences publiques, c’est une véritable leçon à prendre), les films dont l’histoire se déroule autour d’un procès sont souvent passionnants et alimentent nos réflexions sur la justice et les rouages de son système parfois un peu défaillant.

Anatomie d'une chute, Justine Triet (2023)

Déjà dans la liste des meilleurs films de 2023, ce dernier film de Justine Triet récompensé de la Palme d’Or au dernier festival de Cannes n’a pas volé son succès. Dans ce drame, on passe au microscope la chute d’un homme du deuxième étage de sa maison. Est-ce un suicide ? Ou serait-ce le résultat tragique d’une dispute ? La relation du couple est décortiquée dans les détails donnant lieu à un procès glaçant.

Saint Omer, Alice Diop (2022)

On vous en avait déjà parlé dans les meilleurs films de 2022 et pour cause, ce film aride et inspiré d’une histoire vraie nous fait vivre une expérience du procès hors du commun. Celui d’une jeune femme accusée d’infanticide. Qu’est-ce qui a mené cette mère a abandonné son nourrisson sur une plage en attendant que la mer monte ?

Le procès Goldman, Cédric Kahn (2023)

On connaît plus aujourd’hui Goldman pour Jean-Jacques. Mais les moins jeunes se souviennent que le grand-frère du chanteur a défrayé la chronique au cours d’un procès en 76 dont il était l’objet. Le militant d’extrême gauche est alors accusé d’avoir braqué 4 pharmacies dont le dernier aurait entraîné la mort de deux femmes. Si l’accusé reconnaît les trois premiers braquages, il réfute le dernier. Entre diatribes contre la justice, provocation à l’égard de la police française qu’il accuse d’être raciste et plaidoirie de haute volée, ce film est un jubilatoire retour en arrière sur ce personnage étonnant, assassiné dans des conditions obscures en pleine rue quelques années après sa remise en liberté.

Douze hommes en colères, Sidney Lumet (1957)

Le film de procès par excellence signé Sidney Lumet mais qui n’a rien à voir avec L’armée des douze singes j’vous promets. On suit un groupe de jurés devant décider de la culpabilité ou non d’un jeune homme accusé de meurtre. Tout le monde vote coupable, sauf un (Henry Fonda avec ses sourcils trop chou là) qui va se démener pour les convaincre un à un de changer leur vote. C’est culte, c’est génial, et surtout c’est incontournable.

La vérité, Henri-Georges Clouzot (1960)

Rien que pour la scène de Brigitte Bardot nue sous la couette remuant son arrière train, ce film de Clouzot est culte. Certes, il y a aussi un procès, celui d’une femme qui a tué l’homme qu’elle aimait et qui ne l’aimait pas. Un procès idéal pour dézinguer sa soi-disant petite vertu et surtout un film féministe avant l’heure.

10ème chambre, instants d'audience, Raymond Depardon (2003)

OK je triche un peu, on est plus sur du documentaire que de la fiction, SOIT. Reste que ce film de Raymond Depardon est absolument génial et donne un point de vue de souris dans la salle d’audience de la 10ème chambre correctionnelle de Paris. On y voit défiler une douzaine d’affaires, autant d’histoires variées qui donnent à voir le fonctionnement du système judiciaire, et ses limites.

Le procès de Viviane Ansalem, Shlomi Elkabetz et Ronit Elkabetz (2014)

Dernier film avec et de Ronit Elkabetz avant qu’elle ne nous quitte malheureusement. L’histoire se passe en Israël et relate la demande de divorce de Viviane Ansalem qui depuis trois ans est refusée par son mari Elisha (joué par Simon Abkarian amour cœur amour cœur). Eh oui, parce que dans ce monde moderne, les rabbins ne peuvent acter les mariages et leurs dissolutions qu’avec le consentement du mari.

Philadelphia, Jonathan Demme (1993)

Un classique dans les films de procès. Alors qu’Andrew Beckett est promu associé d’un très gros cabinet d’avocats, il se trouve évincé si tôt qu’on apprend qu’il est atteint du SIDA. Dans les années 90 c’était plus que salutaire de faire un film sur ce sujet encore tabou.

Témoins à charge, Billy Wilder (1957)

C’est le dernier procès de l’avocat Sir Wilfrid Robarts. Il choisit de défendre une dernière cause perdue, celle de Leonard Vole accusé de meurtre, dont le seul alibi est sa propre femme qui revient bien vite sur son premier témoignage. Ce film de Billy Wilder adapté d’une nouvelle d’Agatha Christie est un scandale de retournements de situation donc je ne vous en dis pas plus sur l’histoire qui repose sur un paquet de spoilers croustillants.

JFK, Oliver Stone (1991)

Un classique d’Oliver Stone. L’histoire d’un des procès les plus importants de l’histoire des Etats-Unis remettant en question le rapport désignant Lee Harvey Oswald comme coupable du meurtre de Kennedy. Le procureur Jim Garrison s’embarque dans une enquête mettant en cause la CIA, le Pentagone et le FBI pour prouver que le meurtre du président est une affaire de complot.

Autopsie d'un meurtre, Otto Preminger (1959)

Excellent film d’Otto Preminger sur le procès d’un homme accusé d’avoir assassiné celui qui a violé sa femme. Les témoins affluent, les propos changent et la vérité semble plus fluctuante que jamais.

Des hommes d'honneur, Rob Reiner (1992)

Tom Cruise, Kevin Bacon, Jack Nicholson et Kiefer Sutherland, du lourd et du re-lourd. Dans ce film de Rob Reiner (à qui l’on doit notamment Princess Bride et Misery), un procès mettant en cause deux jeunes marines va déconstruire toute la hiérarchie militaire et le système parfaitement mis en place pour protéger les leurs.

L'hermine, Christian Vincent (2015)

Un petit film français qui paye pas de mine, mais qui a le mérite de réunir Luchini et Sidse Babett Knudsen, une de nos danoises préférées du cœur autour d’un procès dont l’un est président de la cour d’assises, l’autre désignée parmi les membre du jury. Et bizarrement, au delà du côté filmfrançaisunpeuchiantquisertàrien on se prend de passion pour cette histoire simple.

Landru, Claude Chabrol (1963)

On se serait étonné que le père Chabrol n’ait pas consacré de film à part entière plongé dans un tribunal. Ici c’est au procès de Landru (interprété par le superbe Charles Denner) qu’on assiste, un des premiers tueurs en série français à être identifié.

Et aussi...

La fille au bracelet, Stéphane Demoustier (2019)

Les Sentiers de la gloire, Stanley Kubrick (1957)

Le procès, Orson Welles (1962)

L'Associé du diable, Taylor Hackford (1997)

Kramer contre Kramer, Robert Benton (1980)

Omar m'a tuer, Roschdy Zem (2011)

Si tu vois tous ces films, la vie de ma mère tu peux sauter ta première année de droit (normalement).