On connait tous de magnifiques chansons françaises avec des paroles qui ne veulent rien dire. En théorie, quand on écrit une chanson, on fait un petit effort pour ne pas faire trop trop de fautes d’orthographe et de grammaire, et pour se renseigner un peu avant d’écrire n’importe quoi. Ça c’est en théorie, parce que dans la pratique, les chansons bourrées de fautes ce n’est pas ce qui manque.

"C'était fin août, début juillet"

Johnny Hallyday, Les Chiens de paille (1976)

Une erreur d’autant plus moche, qu’avant commercialisation, la chanson a dû être écoutée et validée par au moins une centaine de personnes et qu’aucune d’entre d’elles n’a tilté sur « c’était fin août, début juillet ».

"De l'ombre ou de la lumière, lequel des deux nous éclaire"

Calogero, L’ombre et la lumière (2009)

Alors oui, dans l’absolu, la grammaire étant terriblement machiste, le masculin l’emporte toujours sur le féminin. Sauf que, « ombre » c’est féminin, FÉMININ, donc on écrit « laquelle des deux nous éclaire ».

"Vivre sous l'équateur du Brésil, entre Cuba et Manille"

Gilbert Montagné, Les sunlights des tropiques (1985)

Breaking news : Cuba et Manille sont dans l’hémisphère nord, soit assez loin dudit « équateur du Brésil ». Pan-pan fefesse Didier Barbelivien, le compositeur de ce chef-d’oeuvre de la chanson française.

"Reprenez R'avec moi tous en chœur"

Eddy Mitchell, Pas De Boogie Woogie (1976)

C’est bien parce que c’est la plus formidable chanson des cinquante dernières années que l’on pardonne à Eddy cette très vilaine faute de liaison.

"Un 747. S'est explosé dans mes fenêtres."

Renaud & Axelle Red, Manhattan-Kaboul (2002)

Cette chanson faisait évidemment référence au 11 septembre. Le hic, c’est que les avions qui se sont crashés dans les tours jumelles étaient des Boeing 767 et non des 747. Oui, on chipote, mais quand même.

"Une gloire déchue des folles années trente avait mis T'aux enchères, parmi quelques brocantes un vieux bijou donné par quel amour d'antan"

Barbara, Drouot (1970)

Oui, même Barbara. Ça fait mal.

"Ne raccroches pas, je t'aime"

Karen Cheryl, Ne raccroches pas, je t’aime (1976)

Mieux encore que la faute orale, les producteurs de Karen Cheryl ont eux décidé d’imprimer cette vilaine coquille directement sur la pochette du disque. Si vous ne voyez pas où est le problème, jetez un petit coup d’œil aux règles de conjugaison de l’impératif.

"Afrique adieu. Ton cœur samba. Saigne autant qu'il peut."

Michel Sardou, Afrique Adieu (1987)

Samba (n.f): Danse de salon, d’origine brésilienne, de rythme scandé, de mesure à 2/4. « Brésilienne » donc originaire du Brésil. Or figure toi Michel que le Brésil n’est pas en Afrique.

"C'est la fête, c'est psychadélique, ne demande pas c'que j'fabrique."

Etienne Daho, Tombé pour la France (1983)

Note pour plus tard : « psychadélique » n’existe pas, « psychédélique » éventuellement.

"Tu ne m'as pas laissé le temps de te dire tout c'que je t'aime et tout c'que tu me manques"

David Hallyday, Tu ne m’as pas laissé le temps (1999)

Bon là c’est pas tellement qu’il y a une faute en particulier, mais plutôt que ce brave David Hallyday a renoncé à toute notion de grammaire.

Si vous en repérez d’autres, n’hésitez pas à partager.

Ces bourdes sont tirées du livre l’Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française d’Alister :

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Il n'a pas souffert, promis

Sources : L’Express, 20minutes, Le Point