Parfois, la valeur d’un objet ou d’une idée ne se mesure pas en euros ou en dollars. Elle se mesure tout simplement en parfait désintéressement. Pour un euro, on peut évidemment avoir deux ou trois bonbecs chez le boulanger et une soupe chinoise et demi, mais on peut aussi et surtout se retrouver avec le plus grand palais de Londres à condition, bien sûr, d’avoir été sympa pendant la guerre et de s’adresser aux bonnes personnes.

Le script de Terminator

James Cameron avait vraiment envie de réaliser Terminator. Tellement envie qu’il a été prêt à pas mal de sacrifices pour convaincre les producteurs de lui faire confiance malgré l’échec de Piranha 2. Pour convaincre la productrice Gale Anna Hurd, il lui a donc cédé les droits de son scénario pour un dollar, pas plus. Bon au final, ça a été plutôt payant puisque le film a marché et qu’ensuite Cameron et Hurd ont fait plein de films ensemble. Et, pas con, il a gardé les droits de la franchise du film, le Cameron.

Le plus vieux quotidien de Chicago

Le Chicago Sun-Times, fondé en 1844 et imprimé sous ce nom sans interruption depuis 1948, a été vendu en 2017 pour un dollar symbolique à un ancien élu local de la ville épaulé par des syndicats. Durs temps pour la presse écrite, on le sait, d’autant que le journal, auréolé de 8 Prix Pulltizer, était aussi le quotidien (du lendemain) lu par Gary Hobson tous les matins dans Demain à la une.

Les droits d'adaptation d'une nouvelle de Stephen King

Stephen King est un mec sympa. En 2018, il a accepté de vendre les droits d’adaptation d’une de ses nouvelles, Vélo d’appart, à une école de cinéma galloise pour un dollar symbolique.

L'ambassade américaine au Royaume-Uni

Barbara Hutton était une aristo anglaise dont la vie a connu un certain nombre de rebondissements (à tel point, d’ailleurs, qu’on la surnommait la « pauvre petite fille riche »). Quoi qu’il en soit, au sortir de la guerre, elle a cédé la Winfield House, un manoir immense bâti sur un terrain de 50.000 m² (le deuxième plus gros jardin de Londres après Buckingham) au gouvernement américain. Le tout pour un dollar. Ce qui est bien, quand on est riche, c’est qu’on peut être sympa sur la thune.

Les droits de mise en bouteille de Coca-Cola

En 1899, un industriel, Candler, vend à des juristes pour un dollar symbolique les droits exclusifs de mise en bouteille de Coca-Cola. Il avait récupéré la boisson d’un confiseur du Mississipi mais ne savait pas quoi en faire. Grosse erreur.

L'insuline

Frederick Banting était un chirurgien canadien qui a sauvé pas mal de monde en inventant l’insuline pour permettre de traiter les personnes atteintes de diabète. Tout de suite, il devient une figure scientifique révérée dans le monde entier et certains laboratoires lui offrent jusqu’à un million d’euros pour racheter le brevet de l’invention. Mais Banting, humaniste, décide de céder ces droits pour un dollar symbolique à l’université de Toronto. Un mec bien.

L'image de Sarkozy

On se souvient (ou non) de la campagne de publicité placardée par Ryanair et mettant en scène le couple Bruni-Sarkozy alors que celui-ci était encore en fonction à l’Elysée. Evidemment, la campagne avait été réalisée sans l’autorisation des principaux intéressés qui ont attaqué l’entreprise. En février 2008, Ryanair a donc été condamné à verser un euro symbolique au chef de l’Etat en guise de réparation morale.

Une pharmacie dans la Manche

En octobre 2019, un pharmacien de la Manche, las de ne pas trouver de repreneur à son officine à l’heure de prendre sa retraite, a décidé de la laisser pour un euro symbolique afin de s’assurer qu’une continuité du service serait effective dans son village. Sympa et classe.

L'Express

Le magazine, en grande difficulté financière, avait été racheté par le groupe Altice de Patrick Drahi il y a quelques années, sans pour autant retrouver de vitalité économique. Drahi, qui ne s’embarrasse pas de grand’chose, a décidé de rétrocéder le magazine à Alain Weill, son ancien bras droit, pour un euro symbolique, histoire de refiler la patate chaude à quelqu’un de proche.

Une tour de 23 étages dans l'Essonne

En 2014, un bailleur social a décidé de mettre en vente une tour d’habitation (affreuse) à Vigneux pour un euro symbolique afin de ne plus avoir à en supporter les coûts d’entretien et de rénovation. La tour, un temps menacée de destruction, avait finalement été conservée dans l’idée de garder un témoignage de son époque de construction, dans les années 60. A mon avis, elle a été vendue, mais si jamais vous cherchez à acheter une tour, vous pouvez toujours passer un coup de fil.

Un euro, même moi je les ai.