On se souvient de la barbe d’Edouard Philippe, devenue de plus en plus blanche pendant la période de Covid, ou des Unes de magazines ayant choisi Winnie Harlow pour faire leur couverture. Si à première vue Edouard Philippe, personnalité politique française et Winnie Harlow, mannequin canadienne n’ont pas grand-chose à voir, ils ont quand même un point en commun : leur médiatisation a permis de libérer la parole et de s’intéresser de plus près à la maladie qui les touchent tous les deux : le vitiligo. Qu’est-ce que c’est ? Comment ça se manifeste ? On fait le point.

Qu'est-ce que c'est ?

Le vitiligo est une maladie caractérisée par l’apparition de taches blanches, majoritairement sur la peau. Un défaut pigmentaire qui peut s’étendre à l’ensemble du corps, mais qui touche principalement certaines zones comme le visage ou les zones de frottements (nous y reviendrons).

Il en existe deux formes

La forme la plus fréquente est la « forme non segmentaire » : tout le corps peut être touché par la dépigmentation. De l’autre côté, il y a la forme segmentaire, bien plus rare : le vitiligo est unilatéral et ne touche qu’une zone bien délimitée de la peau.

Généralement, la maladie se manifeste d'abord sur les extrémités

Les mains et les pieds, ainsi que le visage, sont généralement les premières zones touchées. Plus ou moins rapidement, les lésions se développent ensuite sur de nouvelles parties du corps, de manière bilatérale et symétrique. L’évolution est propre à chacun : le vitiligo peut se cantonner à quelques tâches ou aller jusqu’à recouvrir tout le corps (on parle alors de « vitiligo universalis »).

Il existe aussi une forme de maladie qui se situe essentiellement sur les poils

Tout le monde avait remarqué le changement de couleur progressif d’Edouard Philippe pendant le Covid ! Eh bien, cette modification n’était autre qu’une forme clinique rare de la maladie : un vitiligo folliculaire, qui blanchit les cheveux et les poils. D’autres formes rares de maladie sont localisées uniquement sur les muqueuses.

La maladie n'est pas si rare que ça

En effet, elle touche entre 0,5 et 1% de la population mondiale, environ. 0,5 à 1% de 8 milliards, ça fait toujours entre 40 et 80 millions de personnes sur Terre concernées ! Les variables comme le sexe, le type ou la couleur de peau n’ont aucun impact.

La maladie n'est pas héréditaire

MAIS, il existe quand même un lien de causalité : une personne dont un parent du premier degré est atteint de la maladie a entre 5% et 8% de chance de développer la maladie à son tour. On ne parle pas de maladie héréditaire mais de « prédispositions familiales ».

Ce n'est pas non plus contagieux

Ni contagieux, ni infectieux ! Je sais que 4 pauvres mots pour remplir un point c’est pas énorme, donc je vais vous donner la définition de « ludique », mot le plus recherché sur Google en 2022 : « S’utilise pour ce qui est relatif au jeu. ». Voilà. Passionnant.

Non, ce n'est pas une maladie psychosomatique

Contrairement à ce qu’on a longtemps cru et avancé : non, le vitiligo n’est pas une maladie psychosomatique. Les études qui ont été faites à son sujet montrent qu’elle repose sur un mécanisme majoritairement auto-immun, dont l’origine est multifactorielle, qui peut être à la fois génétique et non génétique. Oui, ça reste flou quand on n’a pas fait médecine, je vous l’accorde.

Pour essayer de quand même vous résumer ce truc de maladie « auto-immune » : en gros, c’est le système de défense de l’organisme qui se trompe et attaque à tort des cellules. Dans ce cas-là, il s’agit des cellules qui fabriquent les pigments de la peau appelés « les mélanocytes ».

Comment traiter le vitiligo ?

Une fois le diagnostic posé, il existe plusieurs solutions et traitements selon le degré et l’évolution de la maladie. Des médicaments sont aujourd’hui capables de stimuler la multiplication des mélanocytes encore présents dans la peau comme dans les poils. Dans certains cas, on peut aussi passer par des greffes.

Ce n'est pas considéré comme une maladie grave

Contrairement à l’idée reçue qui lui a longtemps collé aux baskets : non, le vitiligo n’augmente pas le risque de cancer de la peau. C’est même l’inverse ! Certaines études affirment que les mélanomes sont 3 fois moins présents chez les personnes touchées. En revanche, il peut (et il a souvent) avoir un impact psychologique : apprendre à vivre avec cette apparence qui change plus ou moins rapidement peut être très déstabilisant. Aujourd’hui, des célébrités comme la mannequin Winnie Harlow aide à briser le tabou autour de cette différence.